Du 7 au 10
janvier 2020, s’est tenue à Las Vegas la 53e édition du
Consumer Electronics Show, plus grand rassemblement de technologies et
d’innovations au monde. Bien que moins représentées que l’année précédente, les
start-up tricolores, sous la bannière French Tech, étaient toutefois au
rendez-vous pour représenter l’innovation française.
Las Vegas, la ville des casinos, des hôtels de luxe et de la démesure, a
été, début janvier, le théâtre de l’innovation mondiale et de la nouvelle
technologie. Accueillant durant quatre jours le Consumer Electronics Show
(CES), la grande messe des nouvelles technologies a réuni près de 200 000 visiteurs
venus de 160 pays, 900 start-up, et 4 500 exposants
répartis sur 270 000 m² d’exposition.
Dans un
espace d’exposition de 1 200 m2, la délégation française
était elle aussi bien présente à l’Eureka Park, afin de faire rayonner
l’innovation bleu-blanc-rouge. 300 entreprises et 160 start-up se
sont ainsi rendues au Salon pour y présenter l’innovation et le savoir-faire à
la française. Toutefois, nos jeunes pousses étaient, et ce, pour la première
fois depuis 2013, bien moins nombreuses que lors de la précédente édition, qui
avait rassemblé plus de 270 start-up tricolores (et environ
400 entreprises au total), faisant de l’Hexagone la deuxième délégation
mondiale, juste derrière les États-Unis. Pour rappel, 31 d’entre elles avaient
remporté un Innovation Award, et deux un Best of Innovation, une
belle reconnaissance pour la France, et un bel étendard pour la « Start-up
Nation » souhaitée par le président Emmanuel Macron. Un succès, soit,
mais face au grand nombre de start-up présentes à l’événement, le directeur
général de Business France, Christophe Lecourtier, avait toutefois constaté un
manque de diversité qui avait pu affaiblir la visibilité des start-up
françaises. Cette année, celles-ci sont donc moins nombreuses, mais plus
variées et tout aussi compétitives.
santé, btob… les jeunes pousses françaises
cartonnent
Écrans pliables, véhicules autonomes, chargement sans fil, miroir
nouvelle génération, et même une pomme de terre connectée… de nombreux produits
innovants étaient ainsi présentés sur le Salon. Mais dans quels domaines les
start-up de l’Hexagone excellent-elles ? Pour le
directeur exécutif de la Banque publique d’investissement, Paul-François
Fournier, les Français sont les plus performants dans « la
biotech et la santé, l’intelligence artificielle, tout ce qui est autour du B
to B, la mobilité et la green tech », a-t-il confié à 20 minutes. Un
savoir-faire que la secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie
et des Finances Agnès Pannier-Runacher, ambitionne de bien mettre en
avant : « La compétitivité de notre économie repose sur
l’innovation. Et dans tous les domaines, les entreprises technologiques de la
FrenchTech et industrielles de la FrenchFab investissent et créent les emplois
de demain. Des atouts incomparables que nous accompagnons au CES
2020 ! » a-t-elle commenté, sur Twitter.
De son côté, Paul-François Fournier a estimé que les start-up
françaises allaient « recruter en direct 25 000 personnes en
2020 ».
Le gouvernement accompagne les
entreprises technologiques
Il faut dire que les start-up françaises battent des records ! En
2019, ces dernières ont levé plus de 5 milliards d’euros, « deux
fois plus qu’en 2017 », a précisé Agnès Pannier-Runacher au Figaro.
Et ce n’est pas fini : « La France dénombre sept licornes (ces entreprises
dont la valorisation dépasse un milliard de dollars), notre objectif, porté par
le secrétaire d’État au Numérique Cédric O, est d’en avoir 25 en 2025 ».
Focus sur l’Île-de-France
L’Île-de-France représente à elle seule 40 % de
la R&D française. Cette année, la région était de nouveau présente à Las
Vegas. Elle y a accompagné 16 start-up franciliennes, incarnant l’esprit
de la « Smart Région » à travers leurs innovations au service
des consommateurs, de la mobilité, de l’environnement et de la santé.
Le départ de cette délégation pour le CES s’inscrit également
dans le cadre de la nouvelle politique régionale pour l’internationalisation
des entreprises franciliennes.
Se disant engagée aux côtés de partenaires publics et
privés, la Région Île-de-France, grâce à sa stratégie Export Leader 2019-2021,
vise trois objectifs :
• accroître significativement le nombre
d’entreprises qui exportent pour atteindre 32 000 entreprises
franciliennes exportatrices en 2021 ;
• accroître d’un tiers en
trois ans le chiffre d’affaires à l’export des membres du Paris Region
Business Club ;
• proposer un interlocuteur unique aux
entreprises avec Team France Expo.
Pour rappel, entre 2016 et 2020, la Région aura
mobilisé 240 millions d’euros au bénéfice de l’innovation.
Signature de la charte
d’engagement
Dans le prolongement, le 13 janvier dernier, Bruno Le
Maire, ministre de l’Économie et des Finances, et Cédric O, secrétaire d’état, ont réuni à Bercy les
investisseurs institutionnels français. À cette occasion, a été signée la
charte d'engagement des investisseurs institutionnels en faveur du financement
des entreprises technologiques. Les investisseurs ont par ailleurs annoncé
mobiliser 1 milliard d’euros supplémentaires pour cette initiative,
portant au total leur engagement à plus de 6 milliards d’euros en faveur
du financement des entreprises technologiques d’ici le
31 décembre 2022.
« Nous devons investir et innover pour répondre
aux défis de demain, notamment écologiques, et pour cela, il faut favoriser
l’émergence de leaders de rang mondial dans le secteur technologique. C’est un
enjeu majeur pour la souveraineté de la France et de l’Europe. Nous nous
félicitons de la signature de cet accord inédit avec les investisseurs
institutionnels de la place de Paris. Il porte à 6 milliards d’euros les
moyens mobilisés en faveur du financement des entreprises technologiques »,
a formulé Bruno Le Maire.
Le secrétaire d’État chargé du numérique a pour sa
part déclaré que leur ambition était « de faire de la France le premier
écosystème numérique européen. Que ce soit pour l'innovation, la création
d'emplois ou la croissance économique, la contribution des start-up sera clé
dans les années à venir. Les investisseurs institutionnels français mobilisent
des moyens qui sont sans précédent et qu’ils ont décidé d’augmenter. C’est une
étape cruciale dans le développement de la French Tech », a-t-il
souligné.
Constance Périn