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Juris’Cup 2019 : Les juristes prennent le large !

Juris’Cup 2019 : Les juristes prennent le large !
Publié le 13/10/2019 à 09:30

Plus de 2 000 participants étaient réunis à Marseille, à l’occasion de la 29e édition de la Juris’Cup, du 12 au 15 septembre derniers. La plus grande régate corporative d’Europe, a regroupé cette année pas moins de 110 équipages composés, a minima, de 50 % de juristes. L’événement a également accueilli un colloque dédié au droit de la plaisance et à l’environnement.





Avocats, notaires, huissiers, avoués, magistrats, étudiants et jeunes juristes, juristes d’entreprises, de banques, assureurs, experts, professionnels de l’immobilier… les apprentis régatiers étaient nombreux, et surtout variés, cette année, à l’occasion de la nouvelle édition de la Juris’Cup.


Mais avant de se lancer dans trois jours de régate, l’événement a débuté par son traditionnel colloque sur le droit de la plaisance avec un sujet tristement actuel : l’environnement.


 


Le droit de la plaisance s’intéresse à l’environnement


Le préfet de la Région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Pierre Dartout, a ouvert les débats, présent à ce titre aux côtés de représentants de la Ville de Marseille et de la Région.


Denis Clerin, consultant juridique, est entré dans le vif du sujet en débutant par un retour sur l’actualité juridique ; propos complétés par Stéphane Miribel, rédacteur en chef de la revue Droit Maritime Français, qui a réalisé un point sur la jurisprudence récente.


Les spécialistes se sont ensuite intéressés aux bateaux en eux-mêmes et à leur rapport à l’environnement « aujourd’hui, de nombreuses exigences environnementales sont mises en place quant à la conception et la déconstruction des bateaux de plaisance », ont relayé les organisateurs, faisant référence aux propos de Maître Alain Voisard, avocat au barreau de Nantes, et de Denis Clerin.


Le lien entre environnement, plaisance et droit fiscal a ensuite constitué la troisième partie de ce colloque, avec un focus sur lapplication de la loi de finances.


Puis, les spécialistes se sont intéressés à la navigation et les restrictions qui s’appliquent, avec les interventions de Didier Réault, adjoint au maire et président du Parc National des Calanques, et d’Émilie Llorens, responsable du programme développement durable de SailGp Marseille.


Outre les aspects techniques, Robert Rezenthel s’est concentré sur l’aspect financier : comment concilier économie et écologie ? s’est interrogé l’avocat au barreau de Montpellier. Dans ce cadre, les enjeux majeurs qui concilient des intérêts divergents, et notamment économiques et environnementaux des ports de plaisance, ont été au centre des débats.


Enfin, Maître Kevin Brignant, avocat au barreau de Marseille (cabinet Rebufat) et Pauline Gondet, avocate au barreau de Marseille (cabinet Villeneau Rohart Simon), ont dénoncé la pollution des navires de croisières, en mettant « en évidence l’importante pollution et les rejets toxiques engendrés par ces navires », a rapporté la Juris’Cup.


Autre sujet primordial : l’aménagement des ports. Les intervenants ont, à cette occasion, relevé la nécessité d’un état des lieux dans le domaine et la mise en place de mesures anti-pollution pour mieux respecter l’environnement. En réponse, la pose de bornes électriques dans tous les ports a d’ailleurs été proposée par l’architecte Nicolas Magnan, qui « a essayé de proposer des projets pour optimiser tant le confort que l’utilisation des lieux existants », a déclaré la Juris’Cup.


Enfin, les préjudices écologiques et leur réparation ont alimenté les débats de cette journée : « En cas de pollution, il faut d’une part réprimer, et d’autre part, réparer, comme l’a évoqué Julien Belda, qui distingua les différents préjudices et modes de réparation en nature ou en dommages et intérêts, en insistant sur le préjudice écologique », ont relayé les organisateurs.


Le colloque s’est conclu par la mention des différentes juridictions, tant le tribunal maritime que les juridictions spécialisées (les JULIS) et le rôle des « sauveteurs » de la SNSM, lesquels œuvrent dans la lutte contre les pollutions accidentelles ou volontaire.


Pour rappel, la première réunion, en 1991, déjà à Marseille, s’était intéressée à la problématique suivante : "Le Droit de la Plaisance existe-t-il ? Droit spécifique ? Droit Terrestre, Droit Maritime ?"


Au terme de cette journée a été inauguré le village nautique, en présence du bâtonnier de lOrdre des avocats de Marseille, Yann Arnoux-Pollak, du président de la Chambre des notaires et la présidente de la Chambre des huissiers 13, mais également du président de la Région Sud, Renaud Muselier, du 1er adjoint au maire, Dominique Tian, marquant l’ouverture officielle de cette 29e édition de la Juris’Cup. Les débats ont ainsi pu laisser place à la compétition !


 


Trois jours de régate pour les juristes


Durant trois jours, la Cité phocéenne a accueilli pas moins de 2 000 personnes venues animer le village nautique. Née à l’initiative d’un groupe d’avocats marseillais passionnés de plaisance et de mer et avec le soutien du barreau de Marseille, cette manifestation est fondée sur l’envie de renouer les liens entre juristes.


Forte de ses 28 années d’expérience, celle-ci continue, chaque année, d’attirer des équipages de tous bords. Venus des quatre coins de France, les équipages – dont un international – font le succès de cette manifestation sportive. Cette année, 13 nouveaux équipages ont répondu présents, venus vivre ensemble un moment de partage et cohésion, comme le rappellent les organisateurs, qui qualifient l’événement d’une « merveilleuse parenthèse dans nos vies professionnelles ». Le but : « Se souvenir, une fois par anque le droit sert à harmoniser les rapports humains dans notre société et que les juristes aiment la qualité de ces rapports humains. Chacune de nos professions participe à cette mission, avec ses particularismes, voire même ses antagonismes, mais avec une même culture », ont-ils déclaré.


Chaque année, les organisateurs récompensent aussi les plus beaux équipages de la Juris’Cup. Le barreau de Marseille a reçu à cette occasion le premier Prix de l’Élégance 2019, suivi par l’étude de généalogie Guenifey et l’équipage « Not’air en mer ». Le Prix de l’Originalité a, quant à lui, été remis au cabinet Eleom Avocats.


Pour les impatients, le rendez-vous est déjà pris l’année prochaine, du 17 au 20 septembre, pour le 30e anniversaire de la Juris’Cup.


 


Constance Périn


 


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