Cette année, c’est à Paris que le Congrès de
la Fédération nationale des unions de jeunes avocats (FNUJA) a élu domicile, du
29 mai au 2 juin derniers. Les robes noires sont venues en nombre assister à
une 76e édition que le premier syndicat d’avocats de France
avait annoncée riche « en formations,
motions, festivités et spots extraordinaires ».
Cette nouvelle édition du Congrès de la FNUJA était
notamment placée sous le signe de l’égalité. Avant que la présidente sortante,
Aminata Niakate, ne rappelle l’inscription, sous sa présidence, du principe
d’égalité et de non-discrimination dans le Règlement intérieur national de la
profession d’avocat (RIN) – un chemin « long et tortueux »,
a-t-elle fait remarquer – mercredi 29 mai, la Caravane de l’Égalité,
en partenariat avec le Défenseur des droits, s’est installée dans l’auditorium
du Conseil national des barreaux (CNB).
But de la manœuvre : former et sensibiliser à la
lutte contre les discriminations, avec un focus sur les inégalités
femmes-hommes dans la profession : écarts de revenus, progression de
carrière en berne, conciliation vie privée/vie professionnelle difficile,
départ de la profession… La Caravane a ainsi invité avocats et avocates à
s’interroger sur les façons de lutter contre le plafond de verre, les
stéréotypes de genre, le harcèlement ou encore les violences sexuelles.
Dans le viseur également, les discriminations liées
au handicap dans la profession. L’occasion de se questionner là encore sur l’accueil
et l’accessibilité vis-à-vis des clients, mais aussi des professionnels
eux-mêmes en situation de handicap. En outre, une « permanence égalité »
était également accessible gratuitement tout au long de la journée.
Plus simple
la vie
Faciliter la vie du jeune avocat : tel est par
ailleurs l’objectif de la FNUJA qui a axé ses travaux en commission, le
30 mai, à la Maison du Barreau, sur des thèmes comme la pluralité
d’exercice, le régime universel de retraite, la mobilité à l’international, le
congé paternité ou encore la formation.
Le lendemain, les professionnels ont pu se rendre
direction la Caravane de l’installation, de nouveau à la Maison du Barreau,
afin d’obtenir « toutes les clefs d’une installation réussie »,
de la construction d’un projet (définition du projet, mode d’exercice,
préparation de l’installation, recherche des locaux, formalités à accomplir,
préparation du business plan, financement bancaire du dossier) au
développement de l’activité (savoir se vendre, savoir facturer, savoir recouvrer,
développement de la clientèle).
Au-delà, le Lab de l’UJA a mis l’accent sur le
bien-être au travail, notion montante que l’on présente aujourd’hui comme
l’un des éléments clés de la réussite professionnelle. Le think tank a
ainsi organisé une conférence lors de laquelle une juriste en entreprise
(ancienne avocate), un psychologue du travail spécialisé dans les risques
psychosociaux, et la PDG d’une start-up ayant créé un assistant intelligent
pour faciliter la vie au travail, ont apporté leurs points de vue et conseils
pour une vie professionnelle épanouie, en harmonie avec sa vie personnelle.
S’approprier
le marché du digital
Le numérique est aussi apparu au cœur des
préoccupations. À l’occasion de l’ouverture solennelle du Congrès, et le temps
d’une table ronde, le 30 mai,
Thomas Charat, président de la commission « droit et entreprise »
du CNB, Sandrine Vara, présidente de la commission « numérique »
du CNB, et Julien Linsolas, directeur juridique de la société Adista, ont
invité à « occuper toute la scène » en la matière.
C’est d’ailleurs bien là le vœu formulé par Aminata
Niakate lors de son discours de fin de présidence.
La présidente sortante a en effet souhaité que le Conseil national des barreaux
puisse « mener à bien le plan numérique de la profession que nous avons
tous approuvé, sans qu’aucune concurrence malvenue ne puisse l’entraver »,
et que les avocats investissent le numérique sans réserves « pour y
développer plus encore le réflexe avocat ».
« Nous devons nous approprier le marché du
digital, car nous sommes les seuls légitimes à le faire », a également
appuyé le futur président de la Fédération, Jean-Baptiste Blanc, lors de son
discours de candidature, le 1er juin, au cœur de la
Bibliothèque de l’Ordre des Avocats du Palais de Justice. Plus largement, ce
dernier est revenu sur la nécessité de faire de la Fédération un « accélérateur
de projets innovants ». L’avocat a annoncé clairement ses
objectifs : « faire bouger les lignes, casser les codes, tout en
restant constructifs », en écho aux propos de Frédéric Perrin,
président de l’UJA de Paris en ouverture du Congrès : « Nous
n’avons ni peurs ni craintes. La profession d’avocat est une profession
d’avenir ».
« Notre
fédération, c’est ce qui fait notre force »
« Face à la violence faite aux libertés publiques et
individuelles, aux corps intermédiaires, au droit et aux avocats, un seul mot
d’ordre : L’UNITÉ ! » a rappelé Christiane Féral-Schuhl,
présidente du Conseil national des barreaux, lors de l’ouverture solennelle du
Congrès.
L’unité : un leitmotiv apparu tout au long de cette 76e édition.
Unité de la profession, mais aussi, plus spécifiquement, unité au sein de la
Fédération. « Notre fédération, c’est ce qui fait notre force »,
a martelé le futur vice-président Jean-Baptiste Blanc, qui s’est réjoui d’une
FNUJA toujours plus unie, tout en étant, a-t-il souligné, toujours plus
diversifiée – faisant « sa richesse » – et également plus
nombreuse : « C’est un honneur de voir notre Fédération
s’agrandir. J’espère que l’année qui arrive sera encore plus prolifique. C’est
un des combats que j’ai envie de mener dans notre intérêt et dans celui des
jeunes avocats. »
Qui dit unité dit esprit d’équipe : Catheline Modat, candidate à
la vice-présidence, est pour sa part revenue sur ses quatre années au sein du
bureau de la FNUJA, où, elle l’a assuré, « les intérêts personnels
n’ont pas leur place » : « être au bureau de la FNUJA,
c’est jouer collectif ». L’avocate s’est félicitée de la mise en place
du nouveau Guide de l’installation ; un projet, selon elle, « à
l’image de la Fédé : un énorme boulot d’équipe ! ».
Et c’est également ensemble que les avocats ont pu
participer à l’assemblée générale du Congrès, le 1er juin. À
l’issue de cette dernière, 11 motions ont été débattues et votées.
Consacrées à la parentalité, au handicap, ou encore à la pluralité d’exercice,
ces dernières constitueront les lignes directrices de l’action de la FNUJA pour
l’année qui s’ouvre. Tout un programme !
Bureau de la FNUJA 2019-2020 :
Le
Bureau de la FNUJA est composé de neuf membres, élus pour un an, qui se
réunissent régulièrement.
Il applique, sous la direction du président, les décisions prises par le
Congrès et le Comité national de la FNUJA. Cette année, Jean-Baptiste Blanc
(UJA de Marseille) et Catheline Modat (UJA de Paris) ont respectivement été
élus président et Première vice-présidente par le Congrès réuni à Paris le 1er juin
2019.
Les
sept autres membres du Bureau de la FNUJA pour l’exercice 2019-2020 ont été élus au premier Comité
National suivant le Congrès, le 22 juin 2019 :
• Vice-président Paris : Boris Rosenthal
• Vice-président Province : Simon Warynski
• Trésorière : Ange-Aurore Hugon-Vives
• Secrétaire Générale Province : Caroline Herry
• Secrétaire Général Paris : Bachir Belkaid
• Membre du Bureau Province : Hadrien Chouamier
• Membre du Bureau Paris : Nejma Labidi