EuropaCity, ce gigantesque projet du triangle
de Gonesse (Val-d’Oise) promettait de devenir la future destination de loisirs
du grand Paris. S’étalant sur 80
hectares, son ouverture, prévue en 2027, a définitivement été annulée par
l’annonce de l’Élysée en novembre dernier. Pour répondre à cet abandon et aux
conséquences ainsi engendrées, la région Île-de-France a annoncé un vaste plan
d’urgence en faveur du département, à
hauteur d’un milliard d’euros.
Le 21 novembre dernier, la présidente de la Région
Île-de-France Valérie Pécresse a annoncé un plan d’urgence visant à renforcer
l’attractivité du Val-d’Oise. Estimée à un milliard d’euros, cette aide
viendrait ainsi compenser les pertes dues à l’abandon du projet EuropaCity
annoncé par l’Élysée à l’occasion du Conseil de défense environnemental, et ce
pour des raisons écologiques : « Face à la désillusion des
habitants du Val-d’Oise à la suite de l’abandon brutal par l’État d’EuropaCity,
et aux urgences sociales de ce territoire, la région lance un plan d’urgence
d’un milliard d’euros, coconstruit avec le
département et tous les élus du territoire » a annoncé
la présidente IDF sur Twitter. Devant cette situation, la région « en
appelle à l’État pour répondre à l’urgence sociale dans ces territoires ».
Elle entend venir en aide au département en agissant sur plusieurs
facteurs : le développement de l’offre de transports, la création d’un
dynamisme dans le territoire, l’enrichissement de l’offre culturelle et
l’accompagnement de l’emploi, la formation et l’éducation. De plus, celle-ci se
dit « prête à porter et à s’engager sur tout nouveau projet concerté
qui permettra de concilier création d’emploi et enjeux écologiques pour l’Est
du Val-d’Oise ».
Développer le transport
Le transport d’abord. Concernant le projet de la ligne 17 du métro qui devrait « améliorer le maillage complémentaire en
transport banlieue-banlieue en Île-de-France », la Région « demande
un engagement écrit de l’État confirmant la réalisation de la ligne de métro 17 d’ici 2027 ». Alors que le tribunal administratif de
Montreuil vient d’ordonner l’arrêt partiel du chantier de la future ligne 17,
la CCI Paris Île-de-France « s’inquiète des conséquences d’un report de
cette ligne », avec une suspension des travaux sur 12 mois. En effet, avec l’ouverture du terminal 4 à Paris-Charles de Gaulle prévue en 2028, ce sont 40 millions de voyageurs supplémentaires par an qui vont se déplacer. Aussi,
pour la CCI, « le réseau routier est saturé et la ligne 17 est une priorité ». La Chambre alerte ainsi
« sur les conséquences d’un tel dérapage pour l’attractivité de la
Région et le développement économique » et critique les « contours
flous » des solutions avancées, tant par la région que par l’État. « Il
est temps de répondre concrètement à l’urgence et à la crise socio-économique
que subissent ces territoires » assure la Chambre, qui compte bien
participer aux réflexions économiques et aux projets d’aménagement à engager
pour le territoire.
De même pour le RER NG qui devrait rallier le RER D d’ici 2021, la Région
attend un engagement de l’état.
Dans le cadre du « Plan anti-bouchons », le Région
réaffirme son engagement dans la réalisation du boulevard du Parisis, à hauteur
de 50 millions d’euros. Il demande aussi « à l’État de
voter une disposition législative pour entériner l’utilité publique »
de ce plan.
Afin de faciliter l’accès au RER D et à la plateforme aéroportuaire de
Roissy, la Région axe ses priorités sur « les trois tronçons de bus en
site propre sur les secteurs de Goussainville, Garges-lès-Gonesse et
Aulnay ».
Alors que le Val-d’Oise n’a profité d’aucun projet
ferré depuis plusieurs années, Valérie Pécresse s’est engagée dans la
réalisation du T11 express
ouest, un projet à hauteur de 800 millions d’euros.
D’autres projets, comme le lancement d’un grand plan de transports à la
demande ou le lancement d’études sur l’interconnexion de la ligne H à
Saint-Denis Pleyel font également partie des annonces de ce plan d’urgence.
Dynamiser le territoire
La Région entend aussi rendre le territoire plus dynamique. Pour ce,
elle propose tout d’abord une évaluation des sols du Triangle de Gonesse « pour
disposer des éléments indispensables à une réflexion globale ». Le
« Plan friches », lequel prévoit d’identifier des territoires
d’industrialisation crédibles à reconquérir, et le « Plan
solaire », qui prévoit d’équiper les bords d’autoroutes et de routes
de panneaux solaires, seront aussi déclinés dans le Val-d’Oise. D’autres
mesures, telles que le versement de dix millions
d’euros dans le cadre du lancement des premières opérations réalisée par la SEM
patrimoniale régionale en Val-d’Oise pour la création de maisons médicales,
l’aménagement de petites gares, d’espaces de coworking, etc., ou encore
l’implantation de la future Agence nationale de la cohésion des territoires à
Villiers-le-Bel, ont aussi été annoncées par la présidente de la Région.
Enrichir l’offre culturelle
L’offre culturelle est aussi un facteur favorisant l’attractivité d’un
territoire. Dans ce cadre, la Région prévoit de consacrer 20 millions d’euros à la rénovation et la construction de lieux culturels
(4 millions d’euros en faveur de la politique du livre et de
la lecture ; 4 millions d’euros pour le patrimoine ; 12 millions d’euros pour la rénovation et la construction de nouveaux lieux
de culture).
De plus, pour rendre l’apprentissage d’un instrument de musique
accessible aux jeunes valdoisiens, le Conseil régional prévoit d’étendre le
projet « Demos » au département, en partenariat avec la Philharmonie
de Paris.
Accompagner l’emploi, la
formation et l’éducation
Enfin, la Région ambitionne de continuer à accompagner l’emploi et la
formation dans le Val-d’Oise via trois projets :
• la signature d’une convention avec Air
France, début 2020, portant sur les enjeux de la formation autour de Roissy et
pour un avion plus écologique,
• le financement du permis de conduire à 100 % par la Région pour les jeunes valdoisiens en insertion professionnelle
accompagnés par les missions locales et les Écoles de la 2e Chance
(E2C) du département,
• la diversification de l’offre éducative,
avec la création d’un nouveau CFA sur les métiers du numérique ainsi qu’une
Maison du numérique qui s’ouvriront à Sarcelles et Garges-lès-Gonesse. à cela s’ajoute l’implantation d’un
lycée international dans l’Est valdoisien. Un Campus des métiers de la sécurité
quel sera également créé à Argenteuil.
Tant de projets qui viennent en aide au département et qui participent à
réduire la fracture sociale et à dynamiser le territoire.
Constance
Périn