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Plan d’urgence du Val-d’Oise après l’abandon d’EuropaCity : la région Île-de-France vient en aide au département

Plan d’urgence du Val-d’Oise après l’abandon d’EuropaCity : la région Île-de-France vient en aide au département
Publié le 08/12/2019 à 09:30

EuropaCity, ce gigantesque projet du triangle de Gonesse (Val-d’Oise) promettait de devenir la future destination de loisirs du grand  Paris. S’étalant sur 80 hectares, son ouverture, prévue en 2027, a définitivement été annulée par l’annonce de l’Élysée en novembre dernier. Pour répondre à cet abandon et aux conséquences ainsi engendrées, la région Île-de-France a annoncé un vaste plan d’urgence  en faveur du département, à hauteur d’un milliard d’euros.




Le 21 novembre dernier, la présidente de la Région Île-de-France Valérie Pécresse a annoncé un plan d’urgence visant à renforcer l’attractivité du Val-d’Oise. Estimée à un milliard d’euros, cette aide viendrait ainsi compenser les pertes dues à l’abandon du projet EuropaCity annoncé par l’Élysée à l’occasion du Conseil de défense environnemental, et ce pour des raisons écologiques : « Face à la désillusion des habitants du Val-d’Oise à la suite de l’abandon brutal par l’État d’EuropaCity, et aux urgences sociales de ce territoire, la région lance un plan d’urgence d’un milliard d’euros, coconstruit avec le département et tous les élus du territoire » a annoncé la présidente IDF sur Twitter. Devant cette situation, la région « en appelle à l’État pour répondre à l’urgence sociale dans ces territoires ».


Elle entend venir en aide au département en agissant sur plusieurs facteurs : le développement de l’offre de transports, la création d’un dynamisme dans le territoire, l’enrichissement de l’offre culturelle et l’accompagnement de l’emploi, la formation et l’éducation. De plus, celle-ci se dit « prête à porter et à s’engager sur tout nouveau projet concerté qui permettra de concilier création d’emploi et enjeux écologiques pour l’Est du Val-d’Oise ».


 


Développer le transport


Le transport d’abord. Concernant le projet de la ligne 17 du métro qui devrait « améliorer le maillage complémentaire en transport banlieue-banlieue en Île-de-France », la Région « demande un engagement écrit de l’État confirmant la réalisation de la ligne de métro 17 d’ici 2027 ». Alors que le tribunal administratif de Montreuil vient d’ordonner l’arrêt partiel du chantier de la future ligne 17, la CCI Paris Île-de-France « s’inquiète des conséquences d’un report de cette ligne », avec une suspension des travaux sur 12 mois. En effet, avec l’ouverture du terminal 4 à Paris-Charles de Gaulle prévue en 2028, ce sont 40 millions de voyageurs supplémentaires par an qui vont se déplacer. Aussi, pour la CCI, « le réseau routier est saturé et la ligne 17 est une priorité ». La Chambre alerte ainsi « sur les conséquences d’un tel dérapage pour l’attractivité de la Région et le développement économique » et critique les « contours flous » des solutions avancées, tant par la région que par l’État. « Il est temps de répondre concrètement à l’urgence et à la crise socio-économique que subissent ces territoires » assure la Chambre, qui compte bien participer aux réflexions économiques et aux projets d’aménagement à engager pour le territoire.


De même pour le RER NG qui devrait rallier le RER D d’ici 2021, la Région attend un engagement de l’état.


Dans le cadre du « Plan anti-bouchons », le Région réaffirme son engagement dans la réalisation du boulevard du Parisis, à hauteur de 50 millions d’euros. Il demande aussi « à l’État de voter une disposition législative pour entériner l’utilité publique » de ce plan.


Afin de faciliter l’accès au RER D et à la plateforme aéroportuaire de Roissy, la Région axe ses priorités sur « les trois tronçons de bus en site propre sur les secteurs de Goussainville, Garges-lès-Gonesse et Aulnay ».


Alors que le Val-d’Oise n’a profité d’aucun projet ferré depuis plusieurs années, Valérie Pécresse s’est engagée dans la réalisation du T11 express ouest, un projet à hauteur de 800 millions d’euros.


D’autres projets, comme le lancement d’un grand plan de transports à la demande ou le lancement d’études sur l’interconnexion de la ligne H à Saint-Denis Pleyel font également partie des annonces de ce plan d’urgence.


 


Dynamiser le territoire


La Région entend aussi rendre le territoire plus dynamique. Pour ce, elle propose tout d’abord une évaluation des sols du Triangle de Gonesse « pour disposer des éléments indispensables à une réflexion globale ». Le « Plan friches », lequel prévoit d’identifier des territoires d’industrialisation crédibles à reconquérir, et le « Plan solaire », qui prévoit d’équiper les bords d’autoroutes et de routes de panneaux solaires, seront aussi déclinés dans le Val-d’Oise. D’autres mesures, telles que le versement de dix millions d’euros dans le cadre du lancement des premières opérations réalisée par la SEM patrimoniale régionale en Val-d’Oise pour la création de maisons médicales, l’aménagement de petites gares, d’espaces de coworking, etc., ou encore l’implantation de la future Agence nationale de la cohésion des territoires à Villiers-le-Bel, ont aussi été annoncées par la présidente de la Région.


 


Enrichir l’offre culturelle


L’offre culturelle est aussi un facteur favorisant l’attractivité d’un territoire. Dans ce cadre, la Région prévoit de consacrer 20 millions d’euros à la rénovation et la construction de lieux culturels (4 millions d’euros en faveur de la politique du livre et de la lecture ; 4 millions d’euros pour le patrimoine ; 12 millions d’euros pour la rénovation et la construction de nouveaux lieux de culture).


De plus, pour rendre l’apprentissage d’un instrument de musique accessible aux jeunes valdoisiens, le Conseil régional prévoit d’étendre le projet « Demos » au département, en partenariat avec la Philharmonie de Paris.


 


Accompagner l’emploi, la formation et l’éducation


Enfin, la Région ambitionne de continuer à accompagner l’emploi et la formation dans le Val-d’Oise via trois projets :


la signature d’une convention avec Air France, début 2020, portant sur les enjeux de la formation autour de Roissy et pour un avion plus écologique,


le financement du permis de conduire à 100 % par la Région pour les jeunes valdoisiens en insertion professionnelle accompagnés par les missions locales et les Écoles de la 2e Chance (E2C) du département,


la diversification de l’offre éducative, avec la création d’un nouveau CFA sur les métiers du numérique ainsi qu’une Maison du numérique qui s’ouvriront à Sarcelles et Garges-lès-Gonesse. à cela s’ajoute l’implantation d’un lycée international dans l’Est valdoisien. Un Campus des métiers de la sécurité quel sera également créé à Argenteuil.


Tant de projets qui viennent en aide au département et qui participent à réduire la fracture sociale et à dynamiser le territoire.


 


Constance Périn


 


 


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