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Villes les plus chères du monde : Paris passe de la 7e à la 1re place selon The Economist

Villes les plus chères du monde : Paris passe de la 7e à la 1re place selon The Economist
Publié le 12/04/2019 à 14:32

Selon le classement établi par le groupe de presse The Enonomist en mars dernier, la Ville Lumière est devenue l’an dernier l’une des trois villes les plus chères du monde, ex-aequo avec Singapour et Hong Kong. Elle est ainsi passée de la 7e place à la 1re place.  Une réalité à nuancer toutefois.




En deux ans, il semblerait que Paris soit passée de la 7e place à celle de la ville la plus chère du monde. Elle surclasse ainsi les villes de Zurich, Genève, Osaka, Séoul, Copenhague, New York, Tel Aviv et Los Angeles.


 


La méthodologie


C’est en tout cas le résultat de l’enquête de The Economist, hebdomadaire britannique qui publie chaque année le coût de la vie dans 130 villes dans le monde. Dans chacune des métropoles étudiées, ont été passés en revue 160 produits et services sur différentes gammes (logement, supermarché, coiffeur, vêtements…). Le prix dans chaque domaine a été relevé sur la gamme supérieure de chaque produit. Ainsi, selon l’étude, un costume haut de gamme pour homme coûterait 2 000 dollars à Paris et « seulement » 1 160 dollars à Singapour. Un bon pain, lui, coûterait 5,66 dollars le kilo, soit 6 fois plus cher que dans une des villes de la fin du classement. On apprend également qu’une coupe féminine est estimée à 119 dollars en moyenne à Paris, ce qui, bien évidemment, ne signifie pas qu’on ne peut pas trouver de coiffeur moins cher. « Ce prix comprend la coupe de cheveux, le brushing et la coiffure dans un salon de qualité, et ça inclut aussi d’éventuels conseils à la cliente », justifie Roxana Slavcheva, l’auteure du classement, interrogée par Le Parisien-Aujourd’hui en France.


 


Un classement à destination des multinationales


L’étude prend seulement en compte les tarifs les plus élevés de la gamme de chaque produit : les paniers de dépenses ne s’adressent donc pas aux classes populaires, mais au mode de vie d’hommes et de femmes d’affaires américains. Ainsi, le coût du logement dans un palace ne reflète pas le coût du logement pour un habitant « lambda », même s’il est devenu très coûteux de se loger dans la Ville lumière. En réalité, ce classement est destiné aux entreprises multinationales pour permettre à leurs services des ressources humaines d’adapter les salaires de leurs personnels expatriés, et donc le coût de leurs employés. « Il s’adresse aux responsables des ressources humaines et aux cadres expatriés pour qu’ils puissent comparer le coût de la vie dans plus de 130 villes de près de 90?pays, et ainsi calculer la rémunération juste pour ceux qui sont mutés à l’étranger », explique ainsi Roxane Slavcheva. En effet, « Un expatrié a le droit de vivre sur le site de la mission de la même manière et avec le même type de produits et de services qu’il trouverait chez lui. »


 


Les limites de cette étude


D’abord, l’intitulé du classement « Coût de la vie dans le monde » semble indiquer que le rapport s’applique à tout le monde, or ce n’est pas le cas. En outre, un grand nombre de secteurs n’est pas pris en compte dans ce classement, comme le domaine de la santé (très avantageux en France), et celui de la scolarité (gratuité de l’enseignement public). Une des principales limites est aussi que tous les prix sont automatiquement convertis en dollar. L’effet de change est donc significatif. Ce classement est par conséquent sujet à l’évolution des devises mondiales, mais aussi à l’hyperinflation dans des pays où la monnaie nationale n’a plus de valeur.


Enfin, ce classement n’est pas le seul à trier les villes selon « le coût de la vie ». Deux autres, réalisés par les cabinets spécialisés Mercer et ECA International, existent également.
Et dans ces deux-là, la capitale de l’Hexagone n’arrive même pas dans le top 10, affirme l’économiste éric Heyer, lui aussi interrogé par le Parisien. Certes, Paris est un endroit où la vie est très chère, mais le quotidien des habitants modestes n’est-il pas aussi difficile à New York et Zurich par exemple ? Et les Vénézuéliens qui subissent quotidiennement des pénuries alimentaires ont-ils l’impression de vivre dans des villes bon marché ? Selon le site La finance pour tous, il serait en fait plus pertinent de mesurer le coût de la vie en calculant le nombre d’heures de travail nécessaire à un salarié pour acquérir un panier de produits représentatifs de son quotidien.


 


Maria-Angélica Bailly


 


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