« Vous faites un magnifique métier », mais «
souvent méconnu de nos concitoyens ». C’est vrai,
peu de gens connaissent la profession de commissaire aux comptes (CAC). Et
pourtant, lors des célébrations des 80 ans des CAC, Jean- Jacques Urvoas ajoute
ensuite : « à travers eux, c’est la
confiance dans notre économie qui est rendue possible ». Leur rôle est essentiellement légal. Ils vérifient la conformité des
comptes publiés par les sociétés et s’assurent que ceux-ci reflètent bien une
image sincère et fidèle de la situation financière de l’entreprise.
Derrière cette technicité se cache en fait une mission
d’intérêt public : garantir la sécurité financière. C’est ce qui explique que
la profession se soit construite au fil des crises (scandale Enron en 2001,
crise des subprimes de 2008). Pour certains, comme Jean-Luc Flabeau, il
s’agit d’une marque de défiance, car « à
chaque fois qu’il y a
une crise majeure, il y a un tour de vis ».S’agissant de la réforme de l’audit, le président de la Compagnie
régionale des commissaires aux comptes ajoute qu’il s’agit d’une « véritable défiance » de la part « des pouvoirs publics ». Hasard sans doute, la plénière des Universités d’été
de la profession comptable francilienne du 8 septembre dernier avait pour titre
« Oser la confiance ». Indépendance, confiance, niveau d’exigence déontologique
élevé, pour le ministre de la Justice au contraire « la réforme de l’audit vise à garantir et à affirmer
ces qualités ». Le garde des Sceaux précise que
cette réforme a pour but de mettre en place « des
exigences plus strictes, une responsabilité accrue [qui] ne sont pas synonymes de
défiance, mais au contraire de confiance ».
À l’occasion de son anniversaire, la profession avait également
convié au Conseil économique social et environnemental l’hypermnésique
Alexandre Adler. Durant une demi-heure, l’historien a déroulé de tête une
histoire de la profession, grâce à « la véritable
bibliothèque logée dans son cerveau » (pour reprendre l’expression de Pascal Boniface, directeur
de l’Institut des Relations Internationales et Stratégiques). Selon lui, « Les Français se rendent compte que
l’audit n’est pas dirigé contre eux, mais pour eux ». Et
d’ajouter, s’adressant au public de commissaires : « Nous savons tous combien nous avons
aujourd’hui besoin de vérité et de rigueur. Une partie de cette vérité se trouve dans votre travail.
Hier, aujourd’hui, surtout et avant tout demain ».
Victor Bretonnier
Retrouvez
ce dossier consacré à l’actualité comptable dans le Journal Spécial des Sociétés
n° 72 du 24 septembre 2016
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