Résultat d’une fusion de
plusieurs services, cette nouvelle unité dotée d’une centaine de policiers se
chargera d’affaires financières et de
fraudes fiscales. Un accent sera particulièrement mis sur la cryptomonnaie et
sa détection.
La Brigade financière et la
Brigade de répression de la corruption et de la fraude fiscale ont été réunies
en une seule et même brigade : la Brigade financière anti-corruption
(BFAC).
Le 5 juin dernier, cette
nouvelle unité de la Direction de la police judiciaire de Paris (DPJ-PP) a
officiellement été lancée en présence de Sophie Robert, commissaire
divisionnaire à la tête de la brigade, ainsi que du parquet de Paris, dont les
magistrats pourront s’appuyer sur la BFAC « pour traquer la criminalité
du haut du spectre ».
Pour le parquet parisien,
cette brigade installée au sein de la direction de la police judiciaire rue
Bastion est une « avancée majeure dans la lutte contre la probité, la
délinquance financière et la fraude fiscale ». Elle se structurera en
trois pôles spécialisés, à savoir anti-corruption, enquêtes financières et
fiscales, et droit pénal des affaires.
Sensibiliser les enquêteurs à
la cryptomonnaie
Au total, plus d’une centaine
d’enquêteurs spécialisés travailleront avec les sections du parquet de Paris
traitant des affaires financières, à l’instar des sections J2 et J3 –
JIRS/JUNALCO sur la criminalité financière et la cybercriminalité.
La commissaire divisionnaire
entend augmenter les effectifs d’ici à 2026, l’objectif étant de traiter des
enquêtes du même type qu’à la criminelle ou à la BRB et de déceler les nouveaux
modes de blanchiment.
L’idée sera aussi de
sensibiliser les enquêteurs aux cryptomonnaies et au blanchissement de
celles-ci afin de mieux les détecter les flux parfois anonymes, et
éventuellement les saisir.
« Le milieu de la
criminalité en col blanc blanchit également son argent fraudé en cryptomonnaie »
précise Sophie Robert à Franceinfo. En dix ans, ce sont près de 90
millions d’euros en cryptomonnaies qui ont été saisis à des criminels, selon
l’Agence de gestion et de recouvrement des avoir saisis et confisqués (AGRASC),
dont 4,9 millions en 2024.
En outre, cette nouvelle
brigade permettra dorénavant de réaliser des interpellations à domicile sur des
dossiers qui le nécessiteront, et ainsi d’éviter les réquisitions pour
obtention de comptabilité, ou les convocations pour entendre le mis en cause.
Allison
Vaslin