La majorité départementale a
présenté fin août plusieurs actions en cours ou à venir, au bénéfice des près
de 65 000 élèves accueillis dans les collèges essonniens en ce mois de
septembre. Utilisation de l’IA, vidéosurveillance, déploiement de médiateurs,
prévention et lutte contre les écrans… Le tout dans un contexte « difficile »
marqué par des effectifs en hausse et des moyens contraints.
C’est dans les couloirs
glacés de l’unité centrale de production d’Etréchy, où sont fabriqués les repas
de cinq collèges environnants, que François Durovray, président du département
de l’Essonne, et Jérôme Bérenger, vice-président en charge des collèges, ont assuré
cette conférence de rentrée, à laquelle plusieurs agents départementaux ont
assisté également.
Le Département de l’Essonne a
donc présenté, jeudi 28 août, « les nouveautés » de la rentrée
scolaire dans les collèges publics. Mots d’ordre : « modernisation »,
« sécurisation », « alimentation », sans
oublier « prévention », « citoyenneté » et « transition
numérique ». Le tout avec pour ambition « d'adapter les
collèges aux grandes mutations écologiques, énergétiques, numériques et
sociales ».
Face à l’augmentation des
effectifs, de nouveaux établissements
Présentée comme la grande
nouveauté de cette rentrée 2025, la mise en route d’« IA GASP », soit
l’utilisation de l’intelligence artificielle dans l’élaboration des repas pour
les collégiens, un outil dont l’expérimentation s’est avérée concluante dans
cinq établissements pilotes et qui devrait éviter, à terme, « la
surproduction de 143 000 repas », et permettre, dans un « enjeu
économique et social de responsabilisation et de sensibilisation
environnementale » de « réduire les déchets et les coûts », contexte
économique « tendu » oblige.
En dix ans, près de 450
millions d’euros ont ainsi été investis (630 millions en tenant compte des
opérations engagées) dans la modernisation et la construction des
établissements scolaires. Pour faire face à l’augmentation démographique du
département et donc à la hausse du nombre de collégiens (400 élèves de plus
sont arrivés en un an), un nouvel établissement a été ouvert à Massy en 2024,
et deux collèges supplémentaires sont attendus à Wissous (il s’agira du 102e
collège de l’Essonne) qui ouvrira à la rentrée 2026 et à Fleury-Mérogis (le 103e)
dont le chantier démarre début 2026.
Par ailleurs, François
Durovray a annoncé avoir acquis un terrain à Viry-Châtillon, appartenant au
ministère de la Défense, une transaction « laborieuse »,
souhaitée de longue date, et qui devrait permettre également la construction
d’un futur établissement.
« Résoudre les
atteintes aux biens et aux personnes »
La sécurisation des collèges « demeure
une priorité », ont ensuite détaillé les élus, en réponse aux « menaces
diverses ». Le département connaît des
rixes nombreuses et plusieurs règlements de compte ont eu lieu récemment à
proximité des établissements. « Tous les collèges
sont désormais protégés, a indiqué Jérôme Bérenger, par 900 caméras de
vidéosurveillance ». En plus de ces équipements, le conseil
départemental a souhaité depuis quelques années renforcer la sûreté du bâti :
portails, clôtures, contrôles d’accès, alarmes anti-intrusion, visiophones,
dispositifs de sécurité incendie, et « coopération renforcée avec les
forces publiques ».
Ces installations auraient
déjà fait leurs preuves, a précisé François Durovray, avec la résolution de
plusieurs « atteintes aux biens et aux personnes » qui ont été
traduites en justice.
Côté prévention contre les
violences, les élus ont aussi mis en avant la présence de 13 médiateurs qui,
depuis 2023, interviennent dans 26 collèges. « Une présence humaine
développée, malgré les contraintes budgétaires », ont clarifié les
conseillers départementaux.
En mars dernier, plusieurs
professionnels de la prévention s’étaient mobilisés contre les coupes
budgétaires votées par le Département, qualifiées de « menaces »
pour la cohésion sociale et la lutte contre les violences des plus jeunes. Mais
les élus de la majorité se veulent, en cette rentrée, rassurants, citant des
chiffres : plus de 4 000 élèves auraient déjà été accompagnés par ces
médiateurs spécialisés, dont 2 300 sur l’année scolaire 2024-2025. Leur rôle : « Gérer
les conflits, lutter contre le harcèlement, détecter la souffrance
psychologique et prévenir le décrochage. »
La sécurité numérique, la
lutte contre le cyberharcèlement et la « gestion des temps d’écran »
est également un chantier sur lequel s’est penché le Département, via notamment
le dispositif « Internet Sans Crainte », un projet national et européen à
destination des jeunes et des familles, disponible sur les ENT dès octobre 2025. Un
outil qui « permettra aux élèves d’apprendre à mieux maîtriser leur temps
d’écran, développer leur esprit critique, décrypter les pièges du numérique et
se protéger des dangers en ligne », ont assuré président et
vice-président du conseil départemental.
« Internet sans
crainte » est l’une des trois lignes d’action du programme « Safer
Internet France », en plus de la ligne d’écoute 3018, opérée par
e-Enfance, et de la plateforme de signalement « Point de Contact ».
Citoyenneté et devoir de
mémoire
« Eveiller les
collégiens aux enjeux de société » : c’est ainsi que le
Département de l’Essonne présente ses actions de lutte contre les
discriminations, contre les violences scolaires et urbaines, et de
sensibilisation à l’égalité filles-garçons. Et pour « transmettre les
valeurs républicaines », des campagnes contre les incivilités et le
harcèlement diffusées dans les établissements, des cérémonies patriotiques pour
« travailler le devoir de mémoire », ou encore l’édition d’un «
Guide départemental prévention et citoyenneté ».
François Durovray a également
annoncé la reconduction du Prix Ilan Halimi dans le département, qui récompense
des projets d’élèves en faveur de la lutte contre les préjugés. Le président du
département n’exclut pas non plus la plantation prochaine d’un arbre en hommage
à Ilan Halimi, en réponse à l’abattage
d’un olivier commémoratif ce mois d’août en Seine-Saint-Denis.
Mylène
Hassany