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(91) Dans les collèges de l’Essonne, une rentrée axée sur la sécurité

(91) Dans les collèges de l’Essonne, une rentrée axée sur la sécurité
©François Durovray, président du département de l’Essonne, et Jérôme Bérenger, vice-président
Publié le 01/09/2025 à 16:17

La majorité départementale a présenté fin août plusieurs actions en cours ou à venir, au bénéfice des près de 65 000 élèves accueillis dans les collèges essonniens en ce mois de septembre. Utilisation de l’IA, vidéosurveillance, déploiement de médiateurs, prévention et lutte contre les écrans… Le tout dans un contexte « difficile » marqué par des effectifs en hausse et des moyens contraints.

C’est dans les couloirs glacés de l’unité centrale de production d’Etréchy, où sont fabriqués les repas de cinq collèges environnants, que François Durovray, président du département de l’Essonne, et Jérôme Bérenger, vice-président en charge des collèges, ont assuré cette conférence de rentrée, à laquelle plusieurs agents départementaux ont assisté également.

Le Département de l’Essonne a donc présenté, jeudi 28 août, « les nouveautés » de la rentrée scolaire dans les collèges publics. Mots d’ordre : « modernisation », « sécurisation », « alimentation », sans oublier « prévention », « citoyenneté » et « transition numérique ». Le tout avec pour ambition « d'adapter les collèges aux grandes mutations écologiques, énergétiques, numériques et sociales ».

Face à l’augmentation des effectifs, de nouveaux établissements

Présentée comme la grande nouveauté de cette rentrée 2025, la mise en route d’« IA GASP », soit l’utilisation de l’intelligence artificielle dans l’élaboration des repas pour les collégiens, un outil dont l’expérimentation s’est avérée concluante dans cinq établissements pilotes et qui devrait éviter, à terme, « la surproduction de 143 000 repas », et permettre, dans un « enjeu économique et social de responsabilisation et de sensibilisation environnementale » de « réduire les déchets et les coûts », contexte économique « tendu » oblige.

En dix ans, près de 450 millions d’euros ont ainsi été investis (630 millions en tenant compte des opérations engagées) dans la modernisation et la construction des établissements scolaires. Pour faire face à l’augmentation démographique du département et donc à la hausse du nombre de collégiens (400 élèves de plus sont arrivés en un an), un nouvel établissement a été ouvert à Massy en 2024, et deux collèges supplémentaires sont attendus à Wissous (il s’agira du 102e collège de l’Essonne) qui ouvrira à la rentrée 2026 et à Fleury-Mérogis (le 103e) dont le chantier démarre début 2026.

Par ailleurs, François Durovray a annoncé avoir acquis un terrain à Viry-Châtillon, appartenant au ministère de la Défense, une transaction « laborieuse », souhaitée de longue date, et qui devrait permettre également la construction d’un futur établissement.

« Résoudre les atteintes aux biens et aux personnes »

La sécurisation des collèges « demeure une priorité », ont ensuite détaillé les élus, en réponse aux « menaces diverses ». Le département connaît des rixes nombreuses et plusieurs règlements de compte ont eu lieu récemment à proximité des établissements. « Tous les collèges sont désormais protégés, a indiqué Jérôme Bérenger, par 900 caméras de vidéosurveillance ». En plus de ces équipements, le conseil départemental a souhaité depuis quelques années renforcer la sûreté du bâti : portails, clôtures, contrôles d’accès, alarmes anti-intrusion, visiophones, dispositifs de sécurité incendie, et « coopération renforcée avec les forces publiques ».

Ces installations auraient déjà fait leurs preuves, a précisé François Durovray, avec la résolution de plusieurs « atteintes aux biens et aux personnes » qui ont été traduites en justice.

Côté prévention contre les violences, les élus ont aussi mis en avant la présence de 13 médiateurs qui, depuis 2023, interviennent dans 26 collèges. « Une présence humaine développée, malgré les contraintes budgétaires », ont clarifié les conseillers départementaux.

En mars dernier, plusieurs professionnels de la prévention s’étaient mobilisés contre les coupes budgétaires votées par le Département, qualifiées de « menaces » pour la cohésion sociale et la lutte contre les violences des plus jeunes. Mais les élus de la majorité se veulent, en cette rentrée, rassurants, citant des chiffres : plus de 4 000 élèves auraient déjà été accompagnés par ces médiateurs spécialisés, dont 2 300 sur l’année scolaire 2024-2025. Leur rôle : « Gérer les conflits, lutter contre le harcèlement, détecter la souffrance psychologique et prévenir le décrochage. »

La sécurité numérique, la lutte contre le cyberharcèlement et la « gestion des temps d’écran » est également un chantier sur lequel s’est penché le Département, via notamment le dispositif « Internet Sans Crainte », un projet national et européen à destination des jeunes et des familles, disponible sur les ENT dès octobre 2025. Un outil qui « permettra aux élèves d’apprendre à mieux maîtriser leur temps d’écran, développer leur esprit critique, décrypter les pièges du numérique et se protéger des dangers en ligne », ont assuré président et vice-président du conseil départemental.

« Internet sans crainte » est l’une des trois lignes d’action du programme « Safer Internet France », en plus de la ligne d’écoute 3018, opérée par e-Enfance, et de la plateforme de signalement « Point de Contact ».

Citoyenneté et devoir de mémoire

« Eveiller les collégiens aux enjeux de société » : c’est ainsi que le Département de l’Essonne présente ses actions de lutte contre les discriminations, contre les violences scolaires et urbaines, et de sensibilisation à l’égalité filles-garçons. Et pour « transmettre les valeurs républicaines », des campagnes contre les incivilités et le harcèlement diffusées dans les établissements, des cérémonies patriotiques pour « travailler le devoir de mémoire », ou encore l’édition d’un « Guide départemental prévention et citoyenneté ».

François Durovray a également annoncé la reconduction du Prix Ilan Halimi dans le département, qui récompense des projets d’élèves en faveur de la lutte contre les préjugés. Le président du département n’exclut pas non plus la plantation prochaine d’un arbre en hommage à Ilan Halimi, en réponse à l’abattage d’un olivier commémoratif ce mois d’août en Seine-Saint-Denis.

Mylène Hassany


 

 

 

 

 

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