Les grévistes formulent plusieurs exigences :
davantage de ressources, un plus grand nombre d'enseignants et des
infrastructures améliorées. Absents des cours le lundi 26 et le mardi 27
février, ils dénoncent aussi la réforme initiée par Gabriel Attal concernant
les groupes de niveaux en français et mathématiques.
La rentrée scolaire en zone C ? Oui, mais pas
pour tous. Lundi 26 et mardi 27 février, une bonne partie des enseignants de la
Seine-Saint-Denis n'ont pas assuré les cours dans les écoles, collèges et
lycées à l’issue des vacances de février. Une centaine d'entre eux se sont
mobilisés dans le VIe arrondissement de Paris, à proximité de la cité scolaire
Stanislas. Cette grève, initiée par une coalition intersyndicale comprenant la
FSU, CGT Educ’Action, SUD et CNT, visait à rassembler les enseignants dans le
but de demander un plan d'urgence pour l'éducation dans le département, une
revendication déjà exprimée le 23 décembre à la Bourse du travail de Bobigny.
D’après le site Rapports de force, cette manifestation
a également été l’occasion de dénoncer la réforme de création de groupes de
niveau en français et mathématiques, lancée par l'actuel Premier Ministre, Gabriel Attal, lorsqu'il
était ministre de l'Éducation nationale. De plus, les manifestants ont aussi
appelé à l'abrogation de la réforme en cours d'application dans
l'enseignement professionnel.
Un plan d’urgence pour combler le manque de personnel
Le « plan d'urgence » proposé par
l'intersyndicale comprend une série de revendications, comme indiqué dans
l'un de leurs communiqués. Parmi ces exigences figure l'embauche de 2 000
enseignants supplémentaires pour les écoles primaires, 1 000 pour les collèges
et 2 200 pour les lycées. L'intersyndicale réclame également la réduction de la
taille des classes à 20 élèves, rappelant que la moyenne européenne est de 19
élèves par classe.
Mais le manque de personnel ne se résume pas
simplement à un manque d'enseignants, comme le souligne le communiqué de
l'intersyndicale, qui met en avant les insuffisances du pôle médico-social : «
Actuellement, 40% des établissements ont un pôle médico-social avec au moins un
personnel manquant (infirmière, Assistantes sociales). »
Sont également dénoncés un déficit de 175 conseillers
principaux d'éducation (CPE), de 650 assistants d'éducation et de 320
assistants pédagogiques dans les collèges et lycées. Par ailleurs, pour
favoriser une meilleure intégration des enfants en situation de handicap,
l'intersyndicale pointe du doigt le besoin de 2 200 accompagnants d'élèves en
situation de handicap, plaidant pour la reconnaissance d'un véritable statut
professionnel et une rémunération adéquate pour ces accompagnants.
Des infrastructures en mauvais état et un besoin de
finances
Outre les problèmes de personnel, il est également
question d’infrastructures défaillantes. Selon le communiqué, deux tiers des
écoles seraient dans un état déplorable, tandis qu'un tiers d'entre elles
seraient infestées par des nuisibles. Il est également mentionné que 50 % des
établissements scolaires souffrent de sous-chauffage, résultant de problèmes
d'isolation ou de fuites. Pour remédier à ces problèmes, l'intersyndicale
appelle à l'élaboration d'un budget supplémentaire par l'État, destiné à la
rénovation des infrastructures scolaires.
Pour mettre en œuvre le « plan d'urgence »,
une enveloppe de près de 358 millions d'euros sera nécessaire. Le communiqué
ironise en mentionnant que par rapport aux « 2 milliards d'euros nécessaires
pour financer les uniformes, l’effort reste minime ! ».
Romain Tardino