Estimant que les enfants sont
de plus en plus exclus de certains lieux publics, Laurence Rossignol a rédigé
un texte amendant l’article 225-1 du Code pénal qui énumère les différents
critères de discrimination existants.
Alors que les espaces interdits
aux enfants fleurissent discrètement ces dernières années, que ce soit dans les
restaurants, les transports en commun ou les résidences de vacances, la
sénatrice PS du Val-de-Marne - et ancienne ministre des Familles et de
l'Enfance de François Hollande - Laurence Rossignol entend aujourd’hui
renverser la tendance des lieux « no kids » ou « adults
only ».
Armée d’une proposition de loi intitulée « Reconnaître
la minorité comme un facteur de discrimination », déposée devant le
Sénat le 28 mars 2024, elle compte plus précisément modifier l’article 225-1 du
Code pénal qui énumère les différents critères de discrimination existants.
Bien que ce dernier interdise déjà toute discrimination liée au sexe, à la
situation familiale, aux origines ou encore à l’âge, le texte actuel « vise
surtout les plus âgés, en quête d’un travail par exemple. Il a donc besoin
d’être précisé, complété », affirme la sénatrice auprès de Ouest
France.
Et si certains citoyens saluent
d’ores et déjà cette proposition de loi, d’autres, coutumiers de la tendance ou
non, n’hésitent pas à s’en offusquer. « Oui, on a attendu madame
Rossignol pour décider si on voulait des enfants, et en subir toutes les
conséquences, ou non » ironise par exemple un tweet sur le sujet,
notamment adressé à la sénatrice.
20 campings interdits en
France
Emergente en France, la
pratique est déjà bien instaurée dans d’autres pays, que ce soit en Asie, aux
Etats-Unis et même en Europe. Ainsi, d’après le site allemand Urlaub ohne
Kinder (vacances sans enfant), le nombre d’hôtels dans le monde interdisant
l’accès aux enfants est passé entre 2016 et 2023 de 682 à 1 544
établissements.
Et si la France n’a pas
encore totalement démocratisé cette mode, contrairement à ses voisins européens
comme l’Allemagne et l’Espagne, qui comptent des centaines d’hôtels réservés
uniquement aux adultes, une vingtaine de campings seraient d’ores et déjà
interdits aux enfants dans l’Hexagone, selon un article issu du site d’actualités
destiné aux enfants 1 jour 1 actu.
Des campings qui pourraient
donc, bientôt, être sommés de revoir leur positionnement ? S’il reste à voir le
sort que connaîtra cette nouvelle proposition de loi, l’été dernier déjà, interrogé
au sujet du phénomène croissant du « no kids », l’avocat spécialiste
en droit du tourisme Jonathan Bellaiche affirmait en tout cas au Parisien
qu’interdire cette possibilité « irait à l’encontre d’une liberté
fondamentale : la liberté de faire du commerce, qui permet au commerçant de
proposer une prestation spécifique, en l’espèce, permettre à des adultes de se
reposer ».
Allison
Vaslin