Quelques semaines après la concertation préalable au sujet de la construction de cet établissement de 800 places, les élus locaux se sont de nouveau fermement opposés à une telle construction sur leur territoire. L’édification de ce centre pénitentiaire sur le territoire, qui accueille déjà la prison de Fresnes, irait notamment à l’encontre de plusieurs
projets de développement économique.
Un centre pénitentiaire à
Noiseau ? Pour le conseil départemental du Val-de- Marne, c’est hors de
question ! Alors qu’a été lancée début janvier la concertation préalable au
sujet de la construction de cet établissement de 800 places, prévue depuis plusieurs
années dans le cadre du plan « 15 000 places de prison
supplémentaires d’ici à 2027 », les élus locaux se sont en effet de
nouveau fermement opposés à une telle construction sur leur territoire, lors de
leur assemblée du 13 février dernier.
En outre, cette construction
aurait un impact sur les terres et activités agricoles et irait à l’encontre du
projet de périmètre de protection des espaces agricoles et naturels visant à
protéger ces dernières, estime le conseil départemental. D’autant que le site
choisi est entouré « d’un réservoir de
biodiversité et de corridors écologiques inscrits au schéma régional de cohérence
écologique (SRCE) d’Île-de-France » est-il précisé sur le
site du département.
« Il est hors de
question que les projets de développement économique et urbain des Ardoines à
Vitry-sur-Seine, de la voie de desserte orientale à Villiers, Champigny,
Chennevières et Sucy-en-Brie ou que le redéveloppement du site ferroviaire du
Triage à Villeneuve-Saint-Georges, soient remis en cause par l’implantation
d’une prison qui porterait un coup d’arrêt brutal à ces projets » s’était
déjà insurgé l’ancien président du département Christian Favier dans un
communiqué.
Rénover plutôt que construire
Il faut dire également que le Val-de-Marne
accueille déjà la prison de Fresnes, deuxième plus grand établissement
pénitentiaire de France avec ses 1 338 places, tristement célèbre pour sa
surpopulation carcérale et dont l’état de vétusté a
d’ailleurs été vivement critiqué par l’Observatoire des prisons. Le Département
préconise donc de mener des travaux de rénovation promis de longue date par
l’État plutôt que de débuter un nouveau chantier sur son territoire. D’autant
que l’État a déjà été condamné en octobre 2021 par le tribunal de Melun pour
rénover, nettoyer et agrandir les cours de promenade notamment.
Autre obstacle selon les
élus : l’accès à la future prison pourrait être compromis, puisque les
infrastructures de transports sont « inadaptées », mais aussi
car l’accès par voie routière – le plus pratique, le site étant excentré de
l’agglomération et des principaux réseaux de transports – ne ferait qu’engorger
les routes déjà saturées.
Bref, pour toutes ces
raisons, « les habitants, les élus municipaux, territoriaux,
départementaux, régionaux et les parlementaires ont dit NON » à ce
projet, a rappelé Patrick Farcy, conseiller départemental et maire de
Villecresnes. L’État fera-t-il « fi de la démocratie locale » ?
Allison
Vaslin