Le nombre de dépôts de
dossiers de surendettement l’année dernière a chuté de 7 % sur un an,
confirmant la tendance sur la dernière décennie. En revanche, les incidents de
remboursement de crédits ont bondi pour retrouver leurs niveaux de 2019.
Le surendettement continue de
reculer en France. La Banque de France a publié ce mardi 17 janvier son baromètre
mensuel de l’inclusion financière, qui fait le bilan de l’année
2022. Sur l’ensemble de l’année, le nombre de dossiers de surendettement
déposés auprès de la banque centrale est en baisse de 7 % par rapport à
l’année précédente, avec 113 081 dossiers en 2022 (contre 120 975 en
2021). Ce nombre se rapproche de celui pour l’année 2020, marquée par
l’émergence de la pandémie de covid et le lancement de la politique du
« quoi qu’il en coûte », qui avait permis de limiter les défaillances
financières. « Ainsi, depuis 2014, année record en matière de dépôts,
le nombre de dossiers a été divisé par deux », note la Banque de
France. À noter que sur le seul mois de décembre, le volume de dépôts de
dossiers de surendettement est resté proche de celui de décembre 2021 (-2 %
en un an).
Le nombre de désignations de
banques pour l’ouverture d’un compte, qui permettent aux interdits bancaires et
aux personnes surendettées d’ouvrir un compte en banque dans un établissement
désigné par la Banque de France, est en légère baisse sur une année, avec 33 264
désignations d’établissements de crédit enregistrées en 2022 (-4 %).
Les incidents de remboursement
en forte hausse
Les inscriptions au fichier
central des chèques (FCC), déclenchées lors de l’émission d’un chèque sans
provision non remboursé, sont quant à elles en légère hausse de 8 % sur
l’année écoulée, mais restent à un niveau bien inférieur à l’avant-covid, avec
une chute de 33 % par rapport à 2019.
Du côté des incidents
bancaires, la tendance est moins réjouissante. Le nombre d’inscriptions au
fichier national des incidents de remboursement des crédits aux particuliers
(FICP), recensant les incidents de paiement sur des crédits accordés pour des
besoins non professionnels, a bondi de 18 % entre 2021 et 2022, retrouvant
son niveau pré-pandémique.
Dans son baromètre, la Banque
de France donne des détails sur le profil sociodémographique des personnes
surendettées. Le profil type est donc un homme (54 %) âgé entre 35 et 54
ans (47 %) qui a subi une baisse de ses ressources (22 %) ou un
licenciement (21 %). Concernant le niveau de vie, la personne surendettée
a bien souvent des ressources situées sous le seuil de pauvreté (53 %),
mais peut aussi dépasser ce seuil sans pour autant atteindre le revenu médian
français (39 %). Elle est dans la grande majorité des cas locataire (74 %).
La plupart des situations de
surendettement existent en raison de dettes à la consommation ou de dettes de
charges courantes, présentes respectivement dans 72 et 77 % des dossiers.
Alexis
Duvauchelle