SÉRIE (4/8). En
l’absence de règles précises, les pratiques diffèrent sur le terrain. Bien
qu’il ne soit pas légalement
obligatoire d’entendre la personne accusée, la plupart des experts jugent cette
étape indispensable et conseillent même une démarche « la plus
exhaustive possible ». Les entretiens doivent être fondés sur « le
respect et l’équité » des personnes interrogées, insistent-ils, sans toutefois
verser dans la compassion. Tour d’horizon des bons réflexes à adopter.
Entreprise : dans les coulisses des enquêtes internes
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Si
certaines procédures sont quasiment codifiées à la virgule près, l’enquête
interne se distingue par une faible réglementation. Néanmoins, des standards se
dessinent. Quelques grandes étapes se retrouvent, aussi bien dans les enquêtes
internes liées à des motifs RH qu’à d’autres liés à la probité (fraude,
corruption…), et notamment le déroulé de l’enquête, avec en point d’orgue, les
différents entretiens.
Selon
la psychologue clinicienne Emma Pitzalis, « la première étape très
importante est évidemment d’informer les personnes concernées, mises en cause,
témoins, qu’elles vont être reçues dans le cadre d’une enquête ». « Une
erreur que je remarque très souvent est d’informer directement par écrit. Cela
peut être très violent. Imaginez apprendre par un simple mail de votre
employeur que vous êtes mis en cause par un collègue qui dit que vous le
harcelez. Au contraire, cette étape doit être particulièrement soignée, il faut
une information orale en premier lieu et ensuite une validation écrite ».
D’ailleurs,
l’enquêtrice privée Chantal Engel a systématiquement les personnes au téléphone
avant les entretiens, notamment pour leur expliquer comment cela va se
dérouler. Pour elle, cela contribue aussi à les mettre en confiance.
Une
personne peut être contactée même si elle est en vacances ou en arrêt maladie.
Daphné Latour, avocate spécialisée en compliance, éthique et droit pénal des
affaires, rappelle que respecter les droits de la défense commence par « convoquer
un salarié de façon régulière. Il a le droit de refuser de venir à une
convocation, mais son employeur est libre d’en tirer toutes les conséquences
», et considérer cela comme un manque de loyauté fautif.
L’employeur
« peut donc sanctionner le salarié, pas forcément pour les raisons pour
lesquelles il fait l'objet d'une enquête, mais simplement pour ne pas avoir
obtempéré ». Cependant, le salarié peut aussi dénoncer cette sanction aux
prud’hommes en rappelant qu’il était tout à fait légitime à ne pas se rendre à
cet entretien.
«
La démarche la plus exhaustive possible »
Les
entretiens constituent souvent la partie la plus importante de l’enquête, et
aussi la plus délicate. De nombreux intervenants les mènent à deux quand c’est
possible. Il n’y a pas d’obligation sur qui doit être entendu. En général, la
personne qui porte l’accusation est entendue en premier, puis les témoins, et
en dernier le mis en cause, sauf s’il donne les noms d’autres personnes à
interroger ensuite.
Il
n’est cependant pas légalement obligatoire d’entendre la personne accusée. Des
salariés reprochent d’ailleurs à leur entreprise d’avoir été l’objet d’enquêtes
sans même en être informés. Mais la plupart des intervenants jugent élémentaire
d’entendre la personne accusée.
Wafa
Ayed, responsable juridique experte éthique et
conformité de Capgemini et
membre de la commission compliance de l’Association française des juristes
d’entreprise (AFJE), explique que dans la plupart des cas, il lui semble
évident d’entendre la personne mise en cause. Mais dans quelques cas, « il
y a intérêt à ne pas le faire, par exemple si la personne mise en cause risque
de savoir qui a fait le signalement ». Faire courir un risque aux
personnes ou à la confidentialité des propos peut donc justifier de ne pas
entendre la personne mise en cause.
Si
ce n’est pas inscrit dans la loi, la pratique veut qu’on « évite
absolument la confrontation entre l'accusateur et la victime » durant
l’enquête, assure Blaise Deltombe, avocat
associé en droit social au cabinet Joffe & Associés. Les témoins choisis
sont généralement les personnes susceptibles d’avoir des informations sur le
sujet ou d’avoir assisté à un événement, et pas simplement des personnes qui
ont entendu une rumeur.
S’il
n’est pas obligatoire d’entendre toutes les personnes citées par la victime ou
le mis en cause, pour Wafa Ayed, il est important d’avoir « la démarche
la plus exhaustive possible » et d’interroger toutes les personnes
désignées aussi bien par la personne mise en cause que par la victime présumée
pour que l’enquête soit équilibrée. Plusieurs enquêteurs reconnaissent
interroger un grand nombre de personnes.
De
ce qu’il ressort des propos rapportés par les différents professionnels
interrogés, instaurer une certaine confiance - notamment à l’égard des
professionnels issus de l’extérieur - est toutefois délicat, bien que ces
derniers puissent être paradoxalement considérés comme plus objectifs par les
salariés. En interne, la confiance peut s’instaurer plus vite… mais la défiance
aussi.
Dans
tous les cas, en vue d’un entretien, les personnes sont souvent stressées,
angoissées, « elles ont peur de dire des choses qui vont se retourner
contre elles », résume Chantal Engel. « Quand on fait de
l'entretien il y a parfois beaucoup, beaucoup de pleurs », reconnaît
Damien Delvaux, président du cabinet de conseil RH Eleas.
Les enquêtes des avocats, couvertes par le
secret professionnel ?
Les
entretiens menés par les avocats sont particuliers, car ceux-ci sont tenus à
une certaine déontologie. Le guide du
CNBF en matière d’enquête interne évoque
les obligations « de loyauté, de courtoisie, de délicatesse,
rappelle Albane Lancrenon, avocate associée en droit pénal des affaires au
cabinet De Gaulle Fleurance. C’est-à-dire qu’un avocat ne peut pas
encourager un salarié à s’auto-incriminer ».
L’avocat
doit rappeler que le salarié a le droit de garder le silence, de faire une
déclaration spontanée ou de répondre aux questions.
Cependant,
certaines questions ne sont pas tranchées. « Est-ce que nos enquêtes
internes et leurs rapports sont couvertes par le secret professionnel ?
illustre Albane Lancrenon. La règle, c’est que nos rapports, sauf exception
– par exemple en cas de corruption, blanchiment, fraude fiscale – le
sont. C’est un point auquel nous sommes très attentifs, bien que cela ne
convienne pas toujours à certaines institutions ».
Les
avis de certains organismes font en effet bondir les avocats. Certains critiquent
ainsi la position de l’Agence française anticorruption (Afa) et du Parquet
national financier, qui voudraient que les rapports des avocats ne soient pas
couverts par ce secret professionnel.
Mise
en balance des droits
Par ailleurs, si en vertu du droit à un procès
équitable, principe à valeur constitutionnelle consacré par la
Convention européenne des Droits
de l’homme (article
6-1), le respect du contradictoire est attendu, il n’y a toutefois pas « un
texte qui dise ce que sont les droits de la défense, ce sont plusieurs sources
qui les ont sanctuarisés », précise Daphné Latour. Une entreprise ne
les respectant pas pourrait donc potentiellement s’exposer à des poursuites.
« On met en balance différents droits,
différents principes et on évalue ce qui est le plus important », poursuit
l’avocate, qui rappelle le principe de « proportionnalité » :
une entreprise peut interroger un salarié suspecté de voler dans la caisse,
mais « si le salarié refuse de répondre, l’entreprise n’a pas le droit
de le retenir contre son gré : ce serait considéré comme de la
séquestration ».
Autre application de la proportionnalité : la
collecte de preuves, qui ne doit pas « être entachée de déloyauté ou
d’illégalité ». Par exemple, enregistrer à son insu un salarié
suspecté de petits vols sera considéré comme « totalement disproportionné
au regard du but poursuivi ». Inversement, installer une caméra là où
travaillent des dockers sur un port, pour mettre fin à du narcotrafic, s’ils
sont avertis, est acceptable. Si c’est dans une entreprise qui vend du matériel
pour enfants, cela redevient disproportionné.
Cependant,
la jurisprudence a conclu qu’il était possible de fournir dans une enquête
interne des enregistrements à l’insu du salarié si c’était la seule possibilité
(Cass. soc., 10
juillet 2024, n°23-14.900).
Autre droit à respecter, le droit à la
propriété privée. Si le salarié travaille avec son PC personnel et y utilise sa
boite mail professionnelle, est-ce que l’employeur peut saisir l’ordinateur ? Daphné
Latour souligne qu’ « Il y a des jurisprudences contradictoires,
mais a priori l’employeur a d'autres moyens d'avoir accès à cette boîte
professionnelle ».
Au contraire, si sur son PC professionnel, le
salarié utilise sa boîte mail personnelle, marquée par une icône claire, la
plupart du temps il est considéré que l’employeur ne peut pas ouvrir cette
boite car c’est une violation de la vie privée du salarié. « Durant une
enquête interne, on va considérer qu’il est interdit d’ouvrir tout ce qui est
étiqueté comme personnel. Cependant, si un salarié étiquette tout son disque
comme personnel, la jurisprudence considère que l’ensemble de son disque ne sera
pas protégé, car il aura fait un usage abusif de son droit à la vie privée
».
Si l’entretien n’est pas mené par un avocat,
l’employeur n’a pas à accepter qu’un salarié vienne avec un avocat, car « c’est
sa prérogative de convoquer un salarié, rappelle Blaise Deltombe. En
revanche, pour éviter que cet entretien soit regardé comme une pression ou
comme permettant d'obtenir un témoignage d'une manière qui serait inadéquat, il
a tout intérêt à se faire accompagner par un représentant du personnel, pour
donner des garanties d'objectivité et d'équilibre ».
Du respect et de l’équité, mais attention aux « postures
bienveillantes »
L'avocat précise qu’il est important de mentionner que les propos recueillis
lors d’un entretien « sont évidemment confidentiels et qu’il n’est pas
question, au cours d'un entretien futur, de se prévaloir ou de s'appuyer sur
ces propos en les attribuant à la personne » : il est possible de
« s’appuyer dessus, mais en les gardant anonymes, pour obtenir des
réactions ».
Entendre
la victime présumée en premier permet de lui demander les témoins potentiels,
les faits précis, les dates, les pièces. Damien Delvaux demande d’abord « des
exemples de ses allégations, par exemple : ‘quand je lui envoie un email,
il répond en mettant en copie toutes les personnes de l’entreprise ; à
chaque réunion, il me crie dessus’… ». « Nous essayons ensuite de les
objectiver, de recueillir les éléments de preuve ».
Parfois,
ce n’est même pas nécessaire. « Récemment, une personne a reconnu des
faits de harcèlement sexuel, parce que dans sa logique ce n’était pas
répréhensible, raconte Olivier Bailly. Il arrive que les personnes
reconnaissent leurs agissements, parfois jusqu’à l’agression, parce qu’elles ne
voient pas le problème ».
En
tant que psychologue, Emma Pitzalis estime que « s’il n’y a qu’une
seule précaution à prendre, c’est d’adopter une posture de respect
inconditionnel de toutes les personnes, quel que soit leur rôle et leur
implication. Aussi bien la personne mise en cause que celle qui accuse ».
En
revanche, elle met en garde contre la recommandation classique en management
d’avoir une « posture bienveillante » : « Dans un cadre
formel solennel et grave, comme celui d'une enquête harcèlement, cela ne
convient pas. Par exemple, face au lanceur d'alerte, on va être tenté, pour le
rassurer et l'encourager à s'exprimer, de lui dire qu’on le croit. Mais lui
dire cela, c'est lui laisser entendre qu'on lui a déjà donné raison, or ça, ce
n'est pas possible. Si on le faisait et que l'enquête concluait à l'absence de
comportement de nature harcelante, la personne serait extrêmement déçue et en
colère ».
Elle
insiste donc plutôt sur le respect et la neutralité, avec « le plus
d'équité possible ». « Si on n’accorde pas la même attention à la
parole de chacun, on ne va pas pouvoir statuer sérieusement sur la
situation ».
Ce
que confirme Wafa Ayed : « Je n’acquiesce pas quand quelqu’un dit
quelque chose, je ne lui dis pas qu’il a raison, tort ou devrait modérer ses
propos. Je ne suis pas du tout dans le jugement. Je ne contredis pas, je ne
m’apitoie pas non plus. Je reste impartiale. Je ne suis pas compatissante ».
La
responsable juridique raconte d’ailleurs que les personnes interrogées avouent
parfois que cette imperméabilité peut avoir un côté déstabilisant, soit qu’ils
s’attendent à être soutenus, soit au contraire qu’ils pensent entrer dans une
confrontation agressive.
« Eviter
que l’audition soit une confrontation »
Stressants
par nature, les entretiens peuvent être très mal vécus par les salariés,
surtout quand ils n’ont pas confiance en la procédure. Un ancien cadre
d’Orange, licencié pour faute grave (qu’il conteste en justice) suite à une
enquête interne, raconte ainsi avoir été entendu par deux enquêteurs qui « avaient
une liste de questions sur plusieurs feuillets dans un classeur et enchainaient
sans fil conducteur ».
« Ils
pouvaient passer d’une note de frais à une relation sexuelle avec une N-1, puis
à mes pratiques managériales, et revenir aux notes de frais. C’était assez
troublant », témoigne-t-il. Et ce, alors qu’il pensait être entendu
exclusivement sur ses notes de frais. « Ils prenaient le rapport d’audition,
me disaient que telle personne avait expliqué ceci, mais sans élément, sans
contexte. L’un avait un ton assez agressif, l’autre jouait les gentils,
proposait un verre d’eau ou de prendre l’air ».
Sébastien
Crozier, président de la CFE-CGC d’Orage, accompagne parfois des salariés en
audition. Il affirme voir « certaines questions qui ont un rapport avec le
sujet et d’autres qui n’ont aucun rapport. Les questions sont posées en mode
toujours affirmatif pour que le salarié soit sur la défensive ».
L’enquêtrice
privée Chantal Engel recommande au contraire d’éviter « que l’audition
soit une confrontation, y compris pour la personne mise en cause ». « L’idée
n’est pas de l’attaquer, mais d’entendre ce qu’elle a à dire, comment elle se
défend, quels sont ses arguments ».
Selon
les différents experts interrogés, les questions doivent le plus possible objectiver
les faits et doivent être le plus neutres possible. Wafa Ayed insiste notamment
sur « la façon ouverte de poser des questions, qui ne soient pas
orientées, sans parti pris ».
Pour
Gilles Sabart, avocat au barreau de Lyon en gouvernance et éthique des
affaires, les questions posées nécessitent d’autre part de « connaître
les process internes d’une entreprise, le mode de fonctionnement de chacune des
entités est très important. Sinon vous n’êtes pas pertinent dans vos questions.
Si vous ne savez pas ce qu'est un directeur commercial, quels sont ses enjeux,
ce qu’est l'administration des ventes, c'est compliqué ».
La
liste des faits
Quant
au nombre d’entretiens, il varie beaucoup selon les pratiques. Emma Pitzalis
réalise généralement plusieurs entretiens pour la personne accusée et pour la
victime présumée. Le premier est dédié au contexte : « métier de
la personne, organisation du travail, liens professionnels avec le mis en
cause – hiérarchique, lien fonctionnel, pas de lien », détaille
la psychologue.
Le
second entretien se concentre sur les faits. « J’invite les personnes
interrogées à nous décrire les moments clés, comme si elles étaient les
metteurs en scène d'un film et que nous avions besoin des informations pour
tourner la scène : qui était présent, quel était le contexte, qu’est-ce
qui a été dit par qui… Si le mis en cause a été agressif, on demande aussi à la
personne comment elle a réagi ».
Elle
ajoute : « Ces questions sont très importantes parce qu’elles
permettent d’établir la liste des faits, ce qui est vrai, pas vrai, inexact,
exact mais conforme à un cadre professionnel. Bien souvent, une personne accuse
le mis en cause de critiquer son travail. Mais critiquer ne veut pas forcément
dire dénigrer. D’où l’importance de demander ce qui est dit précisément. »
Evidemment,
en tant que psychologue, Emma Pitzalis est aussi attentive aux répercussions
psychologiques des faits reprochés, et consacre donc une partie des entretiens
« à recueillir des éléments sur les effets de la situation sur les
personnes au niveau de leur santé mentale : irritation, conflits
personnels, stress qui entraine des problèmes de santé… Beaucoup de gens nous
annoncent à ce moment-là qu'ils ont pris rendez-vous avec un psy, avec un
avocat également pour essayer de se défendre ».
Wafa
Ayed nous indique qu’elle demande systématiquement si elle a bien compris le
propos de la personne en reformulant ce qu’elle vient de dire, et en reposant
la même question différemment, pour bien s’assurer de ce que veut dire la
personne.
Sa
dernière question : « Vous avez quelque chose à ajouter ? » « Et
je précise que si d’autres éléments lui reviennent, je suis à sa disposition
pour un éventuel entretien complémentaire ». Il arrive d’ailleurs assez
régulièrement à la responsable juridique d’être recontactée par la suite.
Les entretiens à distance, un bon compromis
Les
entretiens sont souvent assez longs. Si des préconisations générales conseillent
de ne pas passer plus de trois-quarts d’heure par entretien, l’enquêtrice
privée Chantal Engel estime que cela demande du temps de mettre les personnes
en confiance et prévoit donc deux heures pour la personne qui se dit victime,
parfois aussi pour la personne accusée, et une heure ou une heure et demie pour
les témoins.
Certains
enquêteurs acceptent parfois les entretiens à distance. « Je pense que
c'est un bon compromis quand on ne peut pas faire autrement, reconnaît l’enquêtrice
privée. La confidentialité est presque plus facilement assurée en
visioconférence que dans des bureaux. Dans des bureaux, les gens vous voient
arriver, parfois ils sont à côté et peuvent entendre. Il m’est arrivé que des
personnes me disent ne pas vouloir croiser telle ou telle autre ».
Le
Code du travail prévoit que l’employeur a deux mois pour engager une procédure
disciplinaire à l’encontre d’un salarié à partir du moment où il a connaissance
de faits fautifs. Certains avocats arguent qu’à partir du moment où une enquête
interne est lancée, cela décale ce délai de la durée de l’enquête.
Mais
selon Blaise Deltombe, « le délai court à partir du moment où
l’employeur a connaissance des faits. L’enquête peut décaler ce délai si cela
décale la connaissance des faits. Donc l’employeur peut jouer là-dessus, dire
qu’il a eu connaissance d’une alerte il y a trois mois, mais qu’il lui a fallu
un mois et demi pour faire la lumière sur les faits et qu’il n’a eu la pleine
connaissance des faits et des responsabilités qu’au terme de cette enquête.
Mais cela peut être discutable. Donc il faut être très prudent, car l’employeur
peut se retrouver à ne pas pouvoir sanctionner pour cause de prescription ».
Par
ailleurs, en cas d’accusations graves, le salarié peut être mis à pied à titre
conservatoire, dans l’attente des résultats de l’enquête. Mais là encore,
attention, prévient l’avocat : « Une mise à pied conservatoire
dure rarement plus de deux semaines si l’employeur n’a pas de degré de
certitude suffisant que le salarié a commis les faits reprochés, car il le
prive de salaire ».
Aude David