Au total, plus de
150 000 emplois devraient être pourvus pendant les Jeux dans les domaines
de la sécurité, de la restauration et de la logistique notamment. Objectif, pour le gouvernement : garder
les candidats sur le marché du travail après la fin des Jeux de Paris 2024.
« [Les Jeux] ne
pourront être réussis qu’avec l’implication de l’ensemble des métiers mobilisés
sur le terrain pour assurer [leur] bonne exécution ». C’est en tout cas ce
qu’assure le gouvernement à l’appui de sa campagne de recrutement, lancée le 19
mars dernier et intitulée « Venez faire les Jeux ! »
Impulsée par le ministère du
Travail et en partenariat avec France Travail (ex Pôle Emploi), cette campagne
vise à pourvoir les quelque 150 000 emplois, selon les projections du
COJO, qui seront, au total, créés dans le cadre des JO et à proximité des sites
des Jeux, dont un peu plus de 89 000 dans les métiers liés à
l’organisation, et près de 62 000 emplois dans ceux du tourisme.
À ce jour, 33 000 offres
mobilisées directement ou indirectement pour les JOP sont d’ores et déjà
référencées sur le site emplois2024.fr., précise le dossier de presse du
ministère. « Un chiffre amené à évoluer, puisque la grande majorité des
besoins seront exprimés dans les prochaines semaines par les entreprises des
secteurs ».
Serveur, conducteur de
transport public et agent de sécurité parmi les métiers recherchés
Selon le gouvernement, cette
campagne de recrutement vise à valoriser « la contribution directe des
différents métiers à l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques, sans
qui cet événement mondial ne pourrait se tenir », et certains métiers
en tension.
Agent de sécurité, cuisinier/commis
de cuisine, serveur, agent d’entretien, conducteur de transport public, agent
d’accueil et régisseur : parmi la liste de postes à pourvoir, huit corps
de métiers sont plus particulièrement mis en avant et recherchés pour les
besoins des Jeux olympiques.
Toutefois, les besoins en
recrutement diffèrent selon les régions. Si l’Île-de-France recherche des candidats
dans l’ensemble de ces branches, Nantes manque principalement d’agents de
sécurité et de conducteurs de transports publics, alors que Lille est surtout
en recherche d’agents logistiques. A noter également que toutes les régions
accueillant des épreuves, de Lyon en passant par Bordeaux et Marseille,
recherchent des candidats pour travailler en restauration, où 1 400 postes
sont à pourvoir, ou comme agent d’entretien (6 000 postes).
D’autres branches sont
également sollicitées, à l’instar du secteur de l’événementiel, les community
managers et webdesigners étant très demandés, ou bien du sport, et plus
particulièrement les directeurs/directrices de magasin de sport. Les candidats
intéressés par ce programme peuvent postuler jusqu’au 21 juillet, qui marquera
la fin de la campagne.
Des tremplins vers l’emploi ?
A travers cette campagne de
recrutement, le ministère du Travail affiche par ailleurs la volonté de faire
des JOP 2024 une « opportunité » pour les personnes éloignées
de l’emploi de trouver un travail, et ainsi les réinsérer sur le marché du
travail. Les publics visés ici sont les NEETS, autrement dit les personnes ni
en emploi, ni en études, ni en formation, ainsi que les étudiants, jeunes
diplômés, séniors en cumul emploi-retraite ou encore les demandeurs d’emploi et
salariés souhaitant se reconvertir, liste le ministère.
Par ailleurs, au-delà de
trouver des candidats pour assurer ces différents postes lors des Jeux, le
gouvernement assure que l’objectif est de pérenniser le retour sur le marché du
travail de ces personnes tout en les dotant de « compétences adaptées
aux besoin sur [ce] marché », afin de tendre un peu plus vers
l’objectif du plein emploi.
Un vœu pieux de la part du
gouvernement ? Si le chômage au Brésil avait reculé juste avant et pendant
les jeux de Rio de 2016, avant de repartir à la hausse l’année suivante, puis d’effectuer
un parcours en dents de scie depuis, au Royaume-Uni, il n'avait en revanche fait que chuter pendant les sept années ayant suivi les Jeux de Londres
(2012), passant de 7,98 % en 2012 à 3,83 % en 2019, d'après Statista.
Bien que ces statistiques ne soient
pas nécessairement le reflet de l’impact des JO sur l’emploi dans ces pays, les études sur le sujet manquant à l'appel, reste en
revanche que cinq ans après les JO de Londres, en 2017, 110 000 nouveaux emplois avaient
été créés dans les six quartiers de la ville ayant accueilli des épreuves,
selon les déclarations du maire Sadiq Khan à l'époque. « Rien qu’à Tower Hamlets,
50 000 nouveaux emplois ont été créés depuis 2012, alors que la croissance de
l’emploi a été cinq fois plus forte qu’attendue à Newham (17 000) et Hackney
(25 000) », rapporte à ce titre un article du CIO.
Ce qui est sûr, c’est que les
jeux devraient constituer une vitrine importante, comme le laisse entendre une étude
d’impact réalisée par le Centre de droit et d’économie du sport (CDES) en 2016
dans le cadre du dossier de candidature de Paris. L’étude souligne que l’événement
est un « levier important au niveau du tourisme post-Olympique »,
prenant l’exemple de Londres qui, un an après avoir accueilli les Jeux en 2012,
a constaté des « effets bénéfiques dont pourrait bien [profiter
également] Paris à l’issue des JOP 2024 ». L’impact du tourisme
pourrait même représenter entre 27 et 35 % de l’impact global des Jeux à
Paris, selon les hypothèses du CDES.
Allison
Vaslin