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L’Île-de-France, territoire de tous les possibles : le livre blanc de la CCI de Paris Île-de-France

L’Île-de-France, territoire de tous les possibles : le livre blanc de la CCI de Paris Île-de-France
Publié le 14/06/2021 à 11:31

À l’occasion des élections régionales 2021, la CCI Paris Île-de-France a publié un livre blanc intitulé L’Île-de-France, territoire de tous les possibles afin d’attirer l’attention des candidats sur les préoccupations et attentes principales des Franciliens, notamment concernant la gestion des conséquences de la crise sanitaire. Dans ce livre qui réunit « des pistes prospectives et réalistes » de la CCI Paris Île-de-France, tous les champs économiques sont abordés : emploi, logement, déplacements et transports, aménagement du territoire, filières stratégiques, tourisme… Nous revenons ci-dessous sur les principales recommandations de l’institution.

 




La mandature qui s’ouvrira au terme des élections régionales, qui se tiendront dans quelques semaines (20 et 27 juin), sera décisive pour l’avenir de la région.

Sur 2 % du territoire français, l’Île-de-France représente 23 % des emplois, 18 % de la population, et génère 31 % de la richesse nationale. Les enjeux sont donc forts et le candidat ou la candidate qui gagnera les élections devra relever de nombreux défis pour répondre aux attentes de ceux qui y habitent et/ou y travaillent. Les nouveaux arrivants à la tête de la région devront notamment gérer les conséquences de la crise sanitaire sans précédent que traverse le pays, et impulser la relance qui maintiendra l’Île-de-France en haut des métropoles mondiales.

Partenaire naturel de la région, la CCI Paris Île-de-France a fait paraître le 21 mai un livre blanc dans lequel elle formule des pistes « prospectives et réalistes », selon elle, pour une région durablement compétitive, toujours plus attractive et pionnière de la mobilité.

« Nous sommes pour un développement économique responsable » a déclaré Didier Kling, président de la CCI Paris Île-de-France le 1er juin lors d’une conférence-débat organisée avec les principaux candidats à la CCI Paris Île-de-France.

Pendant la crise, la CCI Paris Île-de-France s’est « mobilisée sans compter », a-t-il rappelé en introduction du livre blanc, via la mise en place, par exemple, d’un dispositif de soutien « CCI urgence entreprises » et le développement d’outils comme « J’aime mes commerces à domicile » ou « CCI entraide Île-de-France » pour défendre les achats de proximité.

Dans ce livre blanc, la CCI rassemble plus particulièrement les attentes et préoccupations majeures des entreprises franciliennes, des chefs d’entreprise et des travailleurs.

Emploi, logement, déplacements et transports, aménagement du territoire, filières stratégiques, tourisme… tous les thèmes sont passés au crible dans cet ouvrage.







 

UNE RÉGION DURABLEMENT COMPÉTITIVE

Pour la CCI Paris l’Île-de-France, le plus important à l’heure actuelle est de relancer la croissance.

 

Relancer la croissance

À cause de la crise sanitaire, les entreprises ont été en grande souffrance et principalement les cafés, les restaurants, les hôtels, l’évènementiel, le tourisme…

« L’élan entrepreneurial ne demande qu’à repartir, mais des signes forts sont attendus de la région » indiquent les rédacteurs du livre blanc. Les entrepreneurs attendent notamment des aides régionales « en complément des mesures nationales ».

Parmi ces aides le « chèque numérique » serait bénéfique pour permettre aux entreprises de s’adapter aux nouveaux modes de consommation et comportements de la clientèle.

À ce sujet, pour aider les entreprises à s’y retrouver dans « les arcanes publics », la CCI Paris Île-de-France préconise la mise en place de guichets afin que les entreprises appréhendent facilement les compétences et les aides de la région et des autres collectivités.

La relance de la croissance nécessite également des investissements durables sur les secteurs d’avenir, comme cela figure dans les trajectoires de l’Accord de relance État-Région.

Pour la CCI Paris l’Île-de-France, « cela garantira la construction de nouvelles filières industrielles dans les territoires, associant collectivités et entreprises, autour des enjeux incontournables de l’économie circulaire, des smartgrids et des énergies alternatives ».

Mais cette stratégie de ré-industrialisation ne réussira que si elle intègre des enjeux comme l’insertion des PME industrielles au sein des écosystèmes territoriaux d’innovation autour des pôles de compétitivité ; la montée en compétence des salariés ; l’accroissement de l’attractivité des métiers industriels, notamment auprès des jeunes…

Pour les rédacteurs du livre blanc, il est également urgent de vraiment valoriser l’apprentissage et de poursuivre le soutien à la formation professionnelle infra et post bac.

La conservation du statut de « stagiaire de la formation professionnelle » est également primordiale pour les entreprises, ainsi que l’instauration d’un dialogue à l’échelle des bassins d’emploi pour identifier finement les besoins des entreprises.

Enfin, alors qu’il existe 150 hectares de foncier public mobilisables en l’Île-de-France, la C CI Île-de-France préconise de faciliter l’accès et le recyclage du foncier afin d’en préserver la vocation économique.

 



UNE RÉGION TOUJOURS PLUS ATTRACTIVE

Deuxième objectif pour la CCI Paris Île-de-France : renforcer les atouts de la région. Cela passe tout d’abord par le développement des filières stratégiques. Le 14 décembre 2020, la région avait lancé #Leader, une nouvelle stratégie pour la croissance, l’emploi et l’innovation en Île-de-France. Cette stratégie a été très utile aux entreprises pendant la crise. La CCI souhaite que les efforts se poursuivent après les élections régionales.

« Cela implique l’intensification des synergies formation / enseignement / R&D. (…) De la complémentarité des dynamiques territoriales naîtra l’attractivité régionale » précise la CCI.

Cela implique aussi que toutes les filières de développement stratégique de la région (santé, aérospatial, automobile, ville durable, etc.) bénéficient d’un dispositif de guichet unique, indique le livre blanc.

Bref, l’objectif est la mise en place d’un climat favorable aux affaires. D’où la promotion de la Région en tant que place forte financière (cf. ParisEuroplace). La sécurité juridique est également un des facteurs-clefs entrant en considération lors des décisions de localisation (cf. Paris Place de Droit).

Pour les rédacteurs du livre blanc, outre les affaires, le tourisme est un secteur que les futurs responsables de région devront soutenir.

« Le secteur touristique, de par son poids et son imbrication étroite avec nombre d’activités connexes ou indirectes, a un impact majeur sur la puissance économique et financière francilienne. Il a un effet cascade sur presque tous les domaines d’activité, ayant in fine une contribution importante dans le PIB francilien » estiment-ils.

Le tourisme a malheureusement été touché de plein fouet pendant la crise. En 2019, la France était pourtant le leader mondial du tourisme d’affaires et d’agrément…

Certes les touristes vont bientôt revenir, mais du fait de la crise sanitaire, les professionnels du tourisme devront s’adapter aux changements de comportements et d’usages des nouveaux venus.

La CCI propose pour cela de :

pérenniser laccompagnement des professionnels du tourisme et du commerce ;

promouvoir pour les trois années à venir le tourisme local par un plan de communication collectif associant État, collectivités territoriales, fédérations professionnelles, réseaux consulaires…

organiser ensemble la reconquête post-Covid des clientèles internationales ;

accélérer le virage numérique de la filière tourisme en augmentant le montant des aides et dispositifs d’accompagnement des TPE / PME ;

créer un fonds pour soutenir la participation des entreprises françaises aux rencontres d’affaires.

 








Relancer la production de logements

Pour rendre la région francilienne plus attractive, il convient également de relancer le secteur du bâtiment et de l’immobilier en levant les freins qui font obstacle.

« Les villes seront attractives si la production de logement s’accélère. C’est un impératif économique qui passe par l’inscription d’objectifs précis dans les documents d’aménagement et d’urbanisme régionaux et locaux. Soyons ambitieux, visons 10 000 unités de logement intermédiaire par an [le logement intermédiaire est un levier majeur pour attirer et fidéliser les talents, travailleurs-clefs et étudiants. NDLR] et soyons en prise avec la réduction du rythme d’artificialisation des sols et la nouvelle offre de transports » préconise notamment la CCI Paris Île-de-France. La crise ayant changé la vision de l’urbanisme et les attentes des Français, les villes seront accueillantes grâce à une nouvelle conception des logements (espaces extérieurs, balcons), l’amélioration de la qualité de vie, la mixité des immeubles et leur réversibilité.

À ce sujet, le futur Schéma directeur de la région Île-de-France (SDRIF) devra être responsable, ambitieux et exemplaire. Il devra garantir la mixité des fonctions urbaines entre habitat, bureaux, commerce, activités productives, logistiques, etc., et l’équilibre entre les différents bassins dont les dynamiques territoriales concourent à l’attractivité régionale.

Le SDRIF devra également permettre le développement des circuits courts pour rapprocher les habitants et les entreprises de leur terroir et veiller à une répartition pertinente des équipements commerciaux et leur logistique selon les besoins des populations et des territoires.

 



UNE RÉGION PIONNIÈRE DE LA MOBILITÉ

Selon la CCI Paris Île-de-France, « habitants, salariés, entreprises, tous attendent une nette amélioration des conditions de mobilité intermodale et durable ». Les conditions de transports ne sont en effet pas toujours convenables.

Les projets avancent cependant, et notamment le Grand Paris Express qui « comporte des enjeux sociaux, économiques et environnementaux ».

Par exemple, l’aménagement du Grand Roissy-Le Bourget constitue une opportunité de retombées socio-économiques, de même que l’accès au parc des expositions de Paris Nord Villepinte, fleuron du tourisme d’affaires national, et enfin la réalisation de la ligne 18 (prévue dans le GPE) est l’une des conditions de réussite du projet Paris-Saclay, territoire stratégique de développement régional et cluster d’envergure mondiale.

Concernant le financement des transports dans la région, la CCI de Paris souhaite rééquilibrer la contribution des entreprises.

En effet, en quelques décennies, les entreprises sont devenues les principales contributrices du financement des transports de la région. Leur engagement en 2019 a été de 6,5 milliards d’euros. S’il n’est pas question de remettre en cause cette contribution dans son principe, le triptyque des contributeurs (entreprises, collectivités, voyageurs) doit être ajusté, estime le livre blanc.

Enfin, pour ses rédacteurs, il est grand temps de promouvoir les mobilités douces, une préoccupation de premier plan pour les entreprises aux fortes répercussions sociales, environnementales et territoriales.

La CCI Paris Île-de-France formule à cette fin six grands vœux :

un réseau cyclable à vocation utilitaire, sécurisé, cohérent connectant pôles d’activités avec zones résidentielles ;

un réseau cyclable adapté aux zones de desserte et au volume de trafic motorisé ;

des aménagements en accord avec l’offre commerciale de proximité et les comportements à la mobilité achat ;

un parc de stationnement de bonne capacité et protégé ;

un partage modal équilibré de la voirie avec les transports en commun ;

une intermodalité à l’échelle régionale.

Enfin, le télétravail et les aspirations des travailleurs à des modes hybrides de travail nécessitent la poursuite de la politique de développement d’espaces de travail partagé à l’échelle des grands pôles d’échanges intermodaux comme en périphérie.

En outre, le développement du e-commerce et le retour des commerces de proximité modifient profondément la logique d’acheminement des marchandises.

Or, les professionnels éprouvent des difficultés pour assurer leurs missions.

Il convient donc selon la CCI Paris Île-de-France de :

fluidifier les conditions de circulation et de stationnement pour les professionnels, notamment avec l’harmonisation et la simplification des règlements de voirie à l’échelle métropolitaine ;

réunir les conditions pour accompagner les entreprises vers des véhicules propres (notamment l’accès aux aides publiques destinées à amortir le surcoût lié à l’acquisition de ces véhicules à faible niveau d’émissions).

Il conviendrait aussi de développer le réseau de bornes et de stations d’avitaillement en énergies alternatives et pousser le recours aux mobilités partagées en intégrant systématiquement les solutions du réseau Pro’Mobilité au service MaaS de la Région.

« Quel sera le visage de l’Île-de-France demain ? À n’en pas douter celui d’un territoire au rayonnement durable, car son dynamisme s’enracine dans l’alliance d’une histoire multiséculaire et d’une capacité novatrice sans cesse renouvelée » est convaincu Didier Kling. L’avenir nous le dira.


Maria-Angélica Bailly

 

 

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