ENTREPRISE

Les TPE-PME craignent une aggravation de leur situation au second semestre

Les TPE-PME craignent une aggravation de leur situation au second semestre
Publié le 29/05/2023 à 12:00

La CPME a publié le 22 mai les résultats de son enquête de conjoncture sur la situation pour les petites et moyennes entreprises. Celles-ci redoutent une dégradation de leur situation dans la seconde partie de l’année. Principale raison : l’augmentation des prix de fabrication due à l’inflation.

Les entreprises s’inquiètent pour leur avenir proche. C’est ce qu’il ressort de l’enquête de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) sur la conjoncture économique, l’inflation, les prix de l’énergie et la transition écologique.

Alors qu’au second semestre 2022, 26 % des dirigeants de TPE-PME constataient une dégradation de la situation globale de leur entreprise par rapport au semestre précédent, ils sont 33 % au 1er semestre 2023. La part des chefs d’entreprise constatant au contraire une amélioration de la situation de leur entreprise est quant à elle en forte baisse (20 % en 2023 contre 28 % en 2022). Les dirigeants sont donc désormais plus nombreux à signaler une dégradation de leur situation qu’une amélioration.

Dans le détail, le chiffre d’affaires est en baisse pour 36 % des petites et moyennes entreprises selon leurs patrons, alors que 24 % seulement constatent une augmentation. Ils étaient respectivement 28 % et 33 % au précédent semestre. Les chefs d’entreprise interrogés ne sont d’ailleurs plus que 10 % à observer une hausse de leur trésorerie, contre 16 % au deuxième semestre 2022. La répercussion au niveau des effectifs de ces entreprises reste pour l’heure limitée, avec une diminution de la masse salariale dans 16 % des cas (contre 15 % au précédent semestre).

Sur l’exercice 2022, la part des entreprises déclarant un résultat positif s’élève à 74 %, contre 79 % en 2021 et 76 % en 2020.

L’inflation continue d’impacter les petites entreprises

Principale cause – sans surprise - de ces mauvais chiffres : l’inflation, qui touche les entreprises et inquiète leurs patrons. 91 % des dirigeants de PME affirment ainsi être impactés par une hausse des prix de leurs fournisseurs. Plus important encore, parmi les entreprises affectées, 50 % déclarent que cette inflation a entraîné une augmentation de plus de 10 % du prix de revient de leurs produits, et seules 25% déclarent ne pas reporter cette hausse sur ses prix de vente, contre 31 % lors de la précédente enquête de novembre 2022. Parmi les entreprises ayant répercuté, intégralement ou partiellement, la hausse du prix de revient sur leur prix de vente, 54 % signalent une baisse des ventes et l’estiment liée à cette hausse des prix. Un chiffre là aussi en augmentation, puisqu’il atteignait 43 % il y a six mois.

La hausse des prix de l’énergie a notamment un impact significatif sur la santé des TPE et des PME : 70 % des dirigeants interrogés par la CPME déclarent que la hausse de la facture énergétique a des conséquences négatives sur la trésorerie de l’entreprise. Pour 19 % d’entre eux, la dégradation est jugée très importante. Conséquence : 28 % des dirigeants de PME souhaitent réaliser des investissements en 2023 en vue de réduire leur consommation énergétique. Un chiffre faible pour la CPME, selon qui il s’agit de la « preuve, s’il en fallait, que [les entreprises] ont besoin d’accompagnement financier ».

En revanche, la part des entreprises envisageant un arrêt définitif de leur activité en raison des prix de l’énergie a chuté à 6 %, contre 9 % dans la précédente enquête. Une causalité sans douté liée au fait que 61 % des dirigeants estiment être suffisamment informés sur les différents dispositifs mis en place par les pouvoirs publics pour réduire leur facture énergétique.

La mise en place des ZFE, une problématique pour les entreprises

La CPME a également demandé aux dirigeants s’ils étaient concernés par la mise en place de zones à faibles émissions (ZFE), comme c’est le cas notamment dans les métropoles de Paris, Rouen ou Lyon. Parmi les 20 % des TPE et PME interrogées se disant affectées, 41 % envisagent de renoncer à des marchés dans les zones concernées, et 37 % ont l’intention d’augmenter les prix pour compenser les surcoûts créés par ces zones.

Toujours dans le domaine de l’écologie, 40 % des dirigeants d’entreprise disposant d’au moins un véhicule ont ou prévoient d’acquérir d’ici 2024 un véhicule électrique ou hybride. Parmi les principaux freins à l’achat, on retrouve l’autonomie, jugée insuffisante pour 62 % des sondés, et le tarif, prohibitif pour 57 % des entreprises.

Alexis Duvauchelle

 

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