La CPME a publié le 22 mai
les résultats de son enquête de conjoncture sur la situation pour les petites
et moyennes entreprises. Celles-ci redoutent une dégradation de leur situation
dans la seconde partie de l’année. Principale raison : l’augmentation des
prix de fabrication due à l’inflation.
Les entreprises s’inquiètent
pour leur avenir proche. C’est ce qu’il ressort de l’enquête de
la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) sur la conjoncture
économique, l’inflation, les prix de l’énergie et la transition écologique.
Alors qu’au second semestre
2022, 26 % des dirigeants de TPE-PME constataient une dégradation de la
situation globale de leur entreprise par rapport au semestre précédent, ils
sont 33 % au 1er semestre 2023. La part des chefs d’entreprise constatant
au contraire une amélioration de la situation de leur entreprise est quant à
elle en forte baisse (20 % en 2023 contre 28 % en 2022). Les dirigeants
sont donc désormais plus nombreux à signaler une dégradation de leur situation
qu’une amélioration.
Dans le détail, le chiffre
d’affaires est en baisse pour 36 % des petites et moyennes entreprises
selon leurs patrons, alors que 24 % seulement constatent une augmentation.
Ils étaient respectivement 28 % et 33 % au précédent semestre. Les
chefs d’entreprise interrogés ne sont d’ailleurs plus que 10 % à observer
une hausse de leur trésorerie, contre 16 % au deuxième semestre 2022. La
répercussion au niveau des effectifs de ces entreprises reste pour l’heure
limitée, avec une diminution de la masse salariale dans 16 % des cas
(contre 15 % au précédent semestre).
Sur l’exercice 2022, la part
des entreprises déclarant un résultat positif s’élève à 74 %, contre 79 %
en 2021 et 76 % en 2020.
L’inflation continue
d’impacter les petites entreprises
Principale cause – sans
surprise - de ces mauvais chiffres : l’inflation, qui touche les
entreprises et inquiète leurs patrons. 91 % des dirigeants de PME
affirment ainsi être impactés par une hausse des prix de leurs fournisseurs.
Plus important encore, parmi les entreprises affectées, 50 % déclarent que
cette inflation a entraîné une augmentation de plus de 10 % du prix de
revient de leurs produits, et seules 25% déclarent ne pas reporter cette hausse
sur ses prix de vente, contre 31 % lors de la précédente enquête de
novembre 2022. Parmi les entreprises ayant répercuté, intégralement ou
partiellement, la hausse du prix de revient sur leur prix de vente, 54 %
signalent une baisse des ventes et l’estiment liée à cette hausse des prix. Un
chiffre là aussi en augmentation, puisqu’il atteignait 43 % il y a six
mois.
La hausse des prix de
l’énergie a notamment un impact significatif sur la santé des TPE et des
PME : 70 % des dirigeants interrogés par la CPME déclarent que la
hausse de la facture énergétique a des conséquences négatives sur la trésorerie
de l’entreprise. Pour 19 % d’entre eux, la dégradation est jugée très
importante. Conséquence : 28 % des dirigeants de PME souhaitent
réaliser des investissements en 2023 en vue de réduire leur consommation
énergétique. Un chiffre faible pour la CPME, selon qui il s’agit de la « preuve,
s’il en fallait, que [les entreprises] ont besoin d’accompagnement
financier ».
En revanche, la part des
entreprises envisageant un arrêt définitif de leur activité en raison des prix
de l’énergie a chuté à 6 %, contre 9 % dans la précédente enquête. Une
causalité sans douté liée au fait que 61 % des dirigeants estiment être
suffisamment informés sur les différents dispositifs mis en place par les
pouvoirs publics pour réduire leur facture énergétique.
La mise en place des ZFE, une
problématique pour les entreprises
La CPME a également demandé
aux dirigeants s’ils étaient concernés par la mise en place de zones à faibles
émissions (ZFE), comme c’est le cas notamment dans les métropoles de Paris,
Rouen ou Lyon. Parmi les 20 % des TPE et PME interrogées se disant affectées,
41 % envisagent de renoncer à des marchés dans les zones concernées, et 37 %
ont l’intention d’augmenter les prix pour compenser les surcoûts créés par ces
zones.
Toujours dans le domaine de
l’écologie, 40 % des dirigeants d’entreprise disposant d’au moins un
véhicule ont ou prévoient d’acquérir d’ici 2024 un véhicule électrique ou
hybride. Parmi les principaux freins à l’achat, on retrouve l’autonomie, jugée
insuffisante pour 62 % des sondés, et le tarif, prohibitif pour 57 %
des entreprises.
Alexis
Duvauchelle