SOCIÉTÉ

Les avocats peuvent désormais dénoncer un fait de harcèlement ou de discrimination à travers une plateforme dédiée

Les avocats peuvent désormais dénoncer un fait de harcèlement ou de discrimination à travers une plateforme dédiée
Publié le 23/05/2023 à 18:15

Via cette nouvelle plateforme de signalement de faits de discrimination et de harcèlement au sein de la profession, lancée le 5 mai dernier, les avocats inscrits dans l’un des 163 barreaux de France (hors Paris) peuvent directement avertir leur hiérarchie d’un comportement dont ils ont été témoins ou victimes, et notamment demander à parler à un référent.

Il y a du nouveau pour la profession d’avocat ! Le 5 mai dernier, la plateforme de signalement des faits de discriminations et de harcèlement dans la profession d’avocat a été mise en ligne, après sa présentation le jour même lors de l’assemblée générale de la Conférence des bâtonniers.

Un travail collaboratif entre la Conférence des bâtonniers, le Conseil national des barreaux et le barreau de Paris, qui souhaitaient que les faits de discriminations et de harcèlement que peuvent subir les avocats ne restent pas sans réponse, a permis de mettre au point cette plateforme. Un travail qui découle notamment de la signature tripartite de la « Charte relative à la lutte contre les discriminations et le harcèlement dans la profession d’avocat », le 26 septembre 2019, entre les représentants de la profession.

En cause : le constat selon lequel « la plupart des signalements de faits de harcèlement et de discrimination dans la profession se font au travers de plateformes numériques publiques (réseaux sociaux) », pointe la Conférence des bâtonniers, qui déplore qu’aucune suite ne soit donnée à ces signalements émis sur des plateformes non prévues à cet effet.

Un référent ordinal ou national pour faire le médiateur avec le bâtonnier

La plateforme offre ainsi la possibilité pour les avocats inscrits dans l'un des 163 barreaux de France en dehors de la capitale, ainsi qu’aux témoins, de réaliser un signalement en ligne « susceptible de déboucher vers un entretien avec un référent, si cela est souhaité », précise le site Internet de la Conférence.

En effet, après avoir cliqué sur « Je suis victime avocat » ou « Je suis témoin avocat », il est en premier lieu demandé si l’on souhaite être contacté par un référent. Si oui, il suffit alors de préciser si l’on veut qu’il s’agisse d’un référent ordinal ou national et de mentionner ses coordonnées. Si non, une liste exhaustive de plus de 500 référents est à la disposition de l’avocat.

Par la suite, le référent peut alors, avec l’accord de l’avocat, adresser son signalement auprès du bâtonnier qui procèdera par la suite « à une enquête déontologique et/ou ouvrir[a] une procédure disciplinaire à l’encontre des personnes mises en cause », le site Internet de la Conférence des bâtonniers rappelant que la « plateforme ne se substitue pas au bâtonnier dans ses pouvoirs de poursuites, d’enquête, d’arbitre dans les différends entre avocats ».

Pour leur part, les avocats parisiens victimes ou témoins de faits de harcèlement ou de discrimination doivent saisir la Commission harcèlement et discrimination (Comhadis) via le site du barreau de Paris.

Allison Vaslin

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