Les
transactions M&A (merger & acquisition) ont enregistré une croissance
de 131 % en valeur au niveau mondial par rapport au premier semestre de
2020. En France, cette croissance exceptionnelle est également observée au
premier semestre 2021 avec une augmentation de 67 % en valeur
des transactions par rapport à la même période en 2020 et de 48 % en volume.
Les opérations ont atteint les 104,3 milliards de
dollars, un montant qui n’avait pas été atteint depuis trois ans.
Cette
augmentation exceptionnelle s’explique par la forte chute des opérations au
début de l’année dernière, liée à la crise sanitaire. L’augmentation est
plus limitée en volume et s’élève à 29 % sur la
même période.
Quels sont
les secteurs concernés par le boom de M&A ?
Trois
secteurs se distinguent et affichent une forte croissance en matière de
transactions de M&A : la santé et les énergies vertes, média et
télécoms (TMT) et les technologies. Le nombre d’opérations liées à l’hydrogène
a également augmenté, laissant entrevoir la place croissante de cette énergie
dans la décarbonation de nos sociétés. Ces opérations vont continuer à se
développer dans les prochaines années, au vu de la montée des impératifs
écologiques.
En toute logique, ces résultats sont la conséquence des changements
profonds qui s’opèrent sur le volet économique depuis plus d’un an.
à noter que les secteurs
qui ont été touchés de plein fouet par la crise connaissent une croissance plus
timide. Ainsi, cela concerne le secteur de l’immobilier, des services
financiers et des biens de consommation.
Comment
expliquer cette tendance ?
Ainsi, la crise sanitaire a engendré de nouvelles demandes en matière de
nouvelles technologies. Des nouveaux besoins ont émergé avec, comme solution
pour y répondre, une offre digitale.
Par conséquence, les structures entrepreneuriales (tous secteurs
confondus) ont intégré des services inédits en
interne afin de permettre une continuité opérationnelle à distance pour les
salariés. Dans le secteur des énergies vertes, il faut souligner une
particularité importante : la population a pris conscience de l’importance
de mener des actions pour préserver les ressources naturelles. Enfin sur le marché de la santé, le Covid a
fortement dynamisé le développement technique et la mise en place de solutions
capables de répondre aux besoins des populations.
Ces mouvements structurels de marché sont expressément
favorables aux opérations de rapprochement industriels et de croissance
externe.
Que peut-on prévoir pour l’année 2022 ?
Le futur est favorable pour les opérations M&A. En effet, d’une
part, le marché dispose de nombreuses liquidités, et d’autre part, les
conditions de financement sont positives. La croissance organique des
entreprises est cristallisée par des enjeux logistiques et de matières
premières au niveau mondial. Une demande forte et une offre de biens et
services en progression lente génère structurellement une raréfaction des
actifs sur le marché.
La progression observée en début de l’année 2021 ne va pas
s’arrêter. La course aux acquisitions d’actifs stratégiques est partie pour
continuer. De surcroît, cette dynamique structurelle se trouve renforcée par la
conjoncture actuelle. Ainsi, les entreprises, en cherchant des leviers de
croissance, se focalisent sur leur cœur de métier. Le recentrage opérationnel
génère la scission d’actifs non stratégiques qui peuvent correspondre à de
réelles opportunités pour d’autres acteurs du marché ayant un positionnement
différent.
Florent Jacques,
CEO de Finkey