DROIT

Une nouvelle convention d’objectifs du notariat entre le gouvernement et le CSN

Une nouvelle convention d’objectifs du notariat entre le gouvernement et le CSN
Cette 2e convention du genre a été signée le 1er juillet © Conseil supérieur du notariat
Publié le 03/07/2025 à 19:15

L’accord intègre une rubrique inédite concernant la souveraineté, la sécurité et la stabilité. Il entérine la politique de cybersécurité de l’instance représentative des notaires, ainsi que la refonte de sa gouvernance en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme.

Un nouveau cap est fixé pour le notariat français. Le Conseil supérieur du notariat et les ministres des Outre-mer, de la Justice, de l’Intérieur, de l’Économie, de l’Aménagement du territoire et de l’Europe ont signé mardi 1er juillet la deuxième convention d’objectifs du notariat.

Cette nouvelle feuille de route couvre la période 2025-2028. La précédente, signée en octobre 2020 pour la période 2020-2024, affiche quant à elle près de 80 % des objectifs atteints, affirme le CSN dans un communiqué. L’institution représentative des notaires précise qu’une partie de ces objectifs – sur l'authenticité, la performance du service notarial et sa contribution à la transparence économique et financière – ont été conservés dans cette nouvelle mouture.

Principale nouveauté : l’ajout d’une nouvelle rubrique consacrée à la souveraineté, la sécurité et la stabilité, « en raison des bouleversements survenus depuis 2020 », assure le CSN. Les nouvelles conflictualités à travers le monde et le développement de nouveaux modes de criminalité financière « nécessitent une importante contribution du notariat pour mieux garantir l’indépendance stratégique de la France et la protection des données sensibles dont elle est dépositaire temporairement ou de manière définitive », détaille la convention.

La sécurisation des échanges entre notaires et clients en ligne de mire

Dans le domaine numérique, la convention grave dans le marbre la politique de cybersécurité du CSN. Il y est rappelé que « les notaires signent leurs actes authentiques sur support électronique au moyen d’un dispositif de signature qualifié ».

L’instance assure échanger régulièrement avec l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI) sur le contenu et les résultats de cette politique, notamment en vue d’élaborer de nouvelles directives de sécurité numérique, et s’engage à prendre « toute initiative visant à renforcer la sécurité des offices, notamment au travers d’actions de sensibilisation, d’assistance, de prévention et de mutualisation des solutions de remédiation ».

Le Conseil supérieur du notariat vise dans cette convention l’établissement d’un « hébergement sécurisé des données » s’appuyant sur le référentiel à haut niveau de sécurité de l’ANSSI, et assure promouvoir « les échanges sécurisés entre les notaires et leurs clients, pour en réduire la vulnérabilité ». La question de la conservation des actes reste aussi à l’agenda, avec des échanges entre la profession notariale et l’État qui se poursuivent.

Autre chantier en ligne de mire : l’identité numérique. Mise en place sur certains sites gouvernementaux, elle pourrait être utilisée par les notaires afin de sécuriser l’identification à distance.

Côté dématérialisation, déjà bien engagée dans la profession, le CSN « réaffirme son intention de poursuivre ses investissements entrepris depuis plus de vingt ans » et promet aux services de l’État et aux usagers « une disponibilité des services dématérialisés de la profession de 99 % sur des plages horaires larges ».

La supervision anti-blanchiment passe à l’échelle nationale

Sur la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, la profession notariale assure « poursuivre ses efforts » déjà engagés, notamment dans le cadre d’un plan d’action entrepris en 2023, et la mise en place du nouveau formulaire Ermes (pour Échange de renseignements par messagerie en environnement sécurisé), permettant aux professionnels assujettis à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme de transmettre leurs déclarations de soupçon et d’échanger des informations de manière sécurisée avec Tracfin.

Dans le cadre de la réforme des inspections déployée à partir de 2025 dans les offices, le CSN vérifie l’accomplissement des obligations de vigilance dans ce domaine. Pour faciliter le recueil d’informations, gouvernement et CSN sont convenus d’étudier un projet d’automatisation des liens entre les logiciels de rédaction d’actes utilisés par les notaires et les outils déclaratifs déployés par les autorités de l’État, en particulier la plateforme Ermes.

La profession notariale entérine par ailleurs dans la convention la refonte de sa gouvernance en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, principalement par le passage du rôle de supervision anti-blanchiment des agences départementales à l’instance nationale. « À ce titre, le CSN définira la stratégie et assurera la mise en place de plans de contrôle annuels de la profession […] en tenant compte notamment de l’analyse nationale des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme, des retours partagés par l’autorité judiciaire et des informations transmises par Tracfin. » Le CSN tient aussi un registre des sanctions disciplinaires prononcées dans le cadre d’un manquement de vigilance au dispositif LCB-FT.

Des actions à l’étranger en concertation avec l’État

À l’international, le CSN se donne pour objectif de « fluidifier l’accompagnement des clientèles du notariat à l’international et de faciliter les démarches des Français résidant à l’étranger ».  Cela passe par des accords de coopération avec d’autres notariats, ainsi que des actions de formation auprès des instances étrangères.

Pendant la présidence française de l’Union internationale du notariat (UINL) par Lionel Galliez, jusqu’au 31 décembre 2025, le CSN appuie les projets de l’instance, avec un chantier principal : le projet de code international du notariat, adopté en mai dernier par l’assemblée générale des notariats membres de l’UINL.

Les relations internationales sont gérées en lien avec le gouvernement et les ambassades. « Le CSN se concerte avec le ministère de la justice et le ministère de l’Europe et des affaires étrangères ou tout autre ministère exerçant une action internationale, afin d’orienter au mieux son action », indique la convention. Chaque action du CSN à l’étranger doit être menée en concertation avec l’ambassadeur de France dans le pays, et « le CSN s’abstient de toute initiative jugée inopportune par l’État français ».

Un compte rendu des différentes actions de l’instance représentative des notaires sur son action à l’échelle européenne ou internationale devra être effectué auprès des ministères de la Justice et de l’Europe et des affaires étrangères.

Il est en outre prévu que le notariat s’associe « aux actions de reconstruction de l’Ukraine qui nécessiteraient son expertise, notamment en matière de numérisation ».

Alexis Duvauchelle

1 commentaire
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Charlier
- il y a 3 jours
Bonjour,

Cela fait déjà deux semaines que je n’ai reçu aucune réponse concernant l’apostille. Le téléphone ne répond pas et sur le site il est indiqué que les documents n’ont pas été reçus, alors que j’ai une preuve de La Poste confirmant leur réception le 3 juillet.

Aujourd’hui, nous sommes le 15 juillet.
Comment puis-je obtenir une réponse ?

Cordialement,
CSN

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