La préfecture
de police de Paris a publié ce 16 février un arrêté visant à mettre un terme
aux « regroupements des personnes sous l’emprise de cocaïne base »
dans le nord de Paris, mais aussi à Saint-Denis et Aubervilliers.
Face à la
prolifération croissante de la consommation de crack à Paris ainsi que dans ses
environs, notamment en Seine-Saint-Denis, la préfecture de police de la
capitale a émis un arrêté ce vendredi, précisant qu'entre le mardi 20 février
et le mardi 19 mars, « les regroupements de personnes sous l’emprise de
cocaïne base (crack) » et « en manque de ce produit stupéfiant
sont interdits » dans plusieurs zones déterminées par la préfecture.
Au total, plus
d’une cinquantaine de lieux sont ciblés par la
préfecture de police, principalement
dans le nord de Paris (Porte de la Chapelle, Porte d’Aubervilliers, jardins
d'Eole) et en Seine-Saint-Denis (rue Proudhon à Saint-Denis, rue des Fillettes à
Aubervilliers, station de métro Front Populaire, à cheval entre Saint Denis et
Aubervilliers).
139
interpellations pour le mois de janvier
L'arrêté
insiste notamment sur « l'importance de continuer à mobiliser les forces de
l'ordre pour prévenir la reformulation de campements au square Forceval ainsi
que dans d'autres zones à haut risque situées dans le nord-est de Paris et en
Seine-Saint-Denis ». La préfecture de police souligne la mise en place de
contrôles policiers ciblés pour « empêcher la reformation de campements
illégaux et les rassemblements de consommateurs de drogues ».
Au mois de janvier,
« 139 individus ont été interpellés dont 14 ont fait l’objet d’un placement
en garde à vue pour la commission de différentes infractions, notamment pour
port d’armes prohibées, infraction à la législation sur les stupéfiants, vente
à la sauvette, 32 d’une retenue administrative et 19 d’une obligation de
quitter le territoire français » indique la préfecture de police de Paris.
Les « crackeux »
poussés vers le 93 ?
Pour de
nombreux Dyonisiens toutefois, les toxicomanes seraient progressivement
redirigés vers la Seine-Saint-Denis. Une accusation à laquelle le préfet de
police Laurent Nuñez avait été sommé de répondre lors d'une réunion à l’hôtel
de ville d’Aubervilliers, le 14 février dernier, comme le rapporte Le
Parisien.
« À aucun moment, nous n’engageons des
actions de dispersion pour les pousser vers le 93. Je suis préfet de police de Paris, mais aussi
de la Seine-Saint-Denis. J’engage énormément d’effectifs sur le terrain. Tous
les jours, nous sommes là ! »
s’était défendu le préfet de police.
Reste que les Jeux
Olympiques de Paris 2024 approchent. Et si le village olympique sera établi en
Seine-Saint-Denis, avec les effectifs policiers et militaires supplémentaires
présents lors de l’événement, Laurent Nuñez en est certain : « on aura
les moyens de mettre un terme à l’occupation de la voie publique ».
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Romain Tardino