Article précédent

La Première ministre a
annoncé ce matin vouloir « provoquer un sursaut collectif » et
a invité les Français à « ne pas garder les yeux rivés sur [leurs] téléphone[s] »
face à ces situations de violence. Au total, près de 8 000 affiches et
panneaux numériques de sensibilisation seront déployés dans les gares et les
stations ainsi qu'à l’arrière des bus.
En France, 87 % des usagères
des transports déclarent avoir déjà été victimes de harcèlement, d’agressions
sexuelles ou de viol dans les transports en commun, selon une étude sur le
harcèlement sexiste et les violences sexuelles faites aux femmes dans les
transports publics de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports de 2016.
« Contre les
agresseurs, levons les yeux », tel est le slogan de la campagne de
communication lancée « pour répondre à ce constat alarmant »
par la Première ministre Élisabeth Borne ce 24 novembre, veille de la Journée
internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes, au sein
de la gare parisienne Saint-Lazare.
Alors qu’Emmanuel Macron a fait
de l’égalité entre les femmes et les hommes la grande cause de ses quinquennats,
a souligné Élisabeth Borne ce matin lors de la conférence de presse, le
gouvernement souhaite, à ce titre, « garantir à chaque femme le droit de
prendre les transports en commun dans la tranquillité et en sécurité ».
La Première ministre a en effet jugé « inacceptable »
que la quasi-totalité des femmes subissent des agressions verbales ou physiques,
« [que ce soient] des sifflements, des insultes voire des agressions sexuelles
ou même des viols ».
À l’origine de cette campagne
de sensibilisation (co-conçue avec les associations, la RATP et la SNCF), le comité
d’action contre le harcèlement et les violences sexuelles et sexistes dans les
transports, lancé un an auparavant par le gouvernement, sous l’égide de la
ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes et de la
Lutte contre les discriminations et du ministre délégué chargé
des Transports.
La campagne d’affichage
invitant à lever les yeux, sous forme de plans serrés sur des visages aux
regards en alerte, est ainsi destinée à être déclinée dans les gares SNCF, les
stations et à l’arrière des bus RATP et à être mise à disposition de tous les opérateurs
de transports. Si en France métropolitaine, 2 000 affiches et 830 panneaux
numériques seront déployés pendant trois semaines, en Île-de-France, où 8,5
millions de voyageurs empruntent quotidiennement les transports en commun, ce
sont 2 950 affiches et 2 100 panneaux numériques qui seront exposés durant quatre
semaines.
L’opération, qui doit donc s’étendre
jusqu’à mi-décembre, poursuit un triple objectif : « rassurer les
victimes (…), s’adresser aux témoins (…) et condamner les agresseurs (…) »,
peut-on lire dans un dossier de presse adressé par Matignon. L’occasion de
faire connaître les numéros de signalement utiles, les sanctions encourues et
les gestes à accomplir dans de telles situations, via un QR code intégré sur
les affiches.
La démarche s’accompagne également
de la mise à disposition d’un guide contre les violences sexistes et sexuelles
dans les transports en commun, en co-création avec le média Simone. Cet outil retrace
l’itinéraire d’une jeune femme, Chloé, qui donne rendez-vous à différents
interlocuteurs : victimes, témoins, experts ou encore agent de transport, qui
témoignent de situations vécues de harcèlement. Disponible au format numérique,
imprimable et en FALC (facile à lire et à comprendre), il est à retrouver sur
les réseaux
sociaux du média en question et sur la plateforme dédiée.
Bien que l’État, les collectivités
locales et les opérateurs de transports aient déjà initié une série d’actions depuis
2017 (arrêt à la demande, renforcement des patrouilles de sécurité, augmentation
du nombre de caméras, amélioration des signalements et de l’accueil des
victimes, plan Angela…), Élisabeth Borne a appelé ce 24 novembre à un « véritable
changement des mentalités » et a annoncé vouloir, avec ces initiatives,
« faire en sorte que chacun prenne conscience de la gravité et de l’ampleur
de ce phénomène » et « provoquer un sursaut collectif ».
« Face aux agressions, ne minimisons pas, ne gardons pas nos yeux rivés
sur son téléphone », a martelé la Première ministre.
* photo d'illustration modifiée le 28/11
THÉMATIQUES ASSOCIÉES
Infos locales, analyses et enquêtes : restez informé(e) sans limite.
Recevez gratuitement un concentré d’actualité chaque semaine.
0 Commentaire
Laisser un commentaire
Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *