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Audrey Azoulay, ministre de la Culture et de la Communication recevait rue de Valois pour annoncer les évènements qui vont jalonner la semaine de la langue française du 18 au 26 mars. Bernard Pivot, parrain de l’édition 2017 est intervenu pour exprimer son amour des mots et de la culture française, avant de laisser la parole à Jean-Michel Ribes, directeur du théâtre du Rond-Point.
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Audrey Azoulay soutient que la langue française nous unit. Notre appétence pour le partage de la lecture, des mots, des textes montre la vitalité de notre pays en matière culturelle mais aussi notre volonté d’être ensemble. Langue riche, elle est façonnée pour accueillir la pensée fine, la complexité, la nuance. Certains savent même exploiter ces possibilités à travers 140 signes.
L’appauvrissement du verbe menace. Il nous revient de nous battre pour soutenir la force et la vivacité de notre langue. La semaine de la francophonie va dans ce sens. Ce rendez-vous puissant se concentrera cette année sur la faculté de la langue française à répondre aux enjeux actuels de la modernité, notamment à la révolution numérique. Notre capacité à vulgariser la culture scientifique et technique fait partie des sujets retenus de la semaine.
L’opération « Dis-moi 10 mots » aura pour thématique, les mots du numérique, ceux de la Toile : huit mots anciens qui ont été transposés (avatar, canular, favori, fureteur, héberger, nomade, nuage et pirate) et deux mots nouveaux (émoticône et télésnober). Ces mots serviront de base, à travers le monde, à des séances d’enseignement, à des ateliers d’écriture, à des joutes oratoires voire à des concours de slam !
L’action se déploie dans le monde entier, avec 1 500 évènements dans toute la France mais aussi à l’étranger, 70 pays participants, plus de 100 villes et villages, 200 librairies participantes, les bibliothèques et 12 éditeurs partenaires.
La rue de Valois, accueillera une rencontre littéraire autour de Gaël Faye, auteur du Petit Pays. Le concours Eloquentia s’y tiendra, un concours d’expression publique qui retravaille l’altérité, le respect de l’autre et l’humanité à travers la prise de parole en public. Y seront représentés le spectacle « Au secours ! Les mots m’ont mangé », ou encore le concert d’Emily Loizeau.
La France connaitra de nombreux rendez-vous, dédiés à la jeunesse, dans toutes les régions : les dictées francophones, la soirée culturelle francophone de la Caravane des dix mots à Lyon, un certain nombre d’opérations partout sur le territoire.
Bernard Pivot se pose en grand amateur des mots avec esprit, avec poésie aussi. Il est revenu sur quelques instants qui ont ponctué son parcours de défenseur de la culture. En 1990, il participait à la commission Rocard de rectification de l’orthographe. Passionné par le sujet, il a des positions précises. Il a toujours été favorable à l’introduction d’un peu d’ordre dans le pluriel des mots composés, dans le trait d’union, dans les redoublements de consonne, mais il s’oppose farouchement à la suppression de l’accent circonflexe sur le « i », sur le « u » parce que c’est une atteinte à l’esthétique de la langue française. Il estime que « les accents, les trémas, les apostrophes, les cédilles, les traits d’union sont au Français ce que sont à la mode les rubans, les boutons, les boucles d’oreille, les ceintures, les bracelets, les colliers, les broches… ce ne sont que des accessoires, des pièces additionnelles, mais à la beauté de l’ensemble, ils ajoutent des variantes nécessaires et des touches de fantaisie à quoi l’on reconnaît une langue et une mode ».
C2M
Retrouvez la suite e cet article dans le Journal Spécial des Sociétés n° 22 du 18 mars 1988
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