26e édition des rencontres de l'AMRAE

EDITO - La révolution numérique ne leur a pas laissé le choix. La transformation digitale des entreprises, source d’enjeux économiques et sociaux primordiaux, est devenue incontournable. Et alors qu’elles doivent désormais s’adapter pour rester compétitives et faire évoluer leur activité, elles sont aujourd’hui, plus que jamais, obligées de faire face au risque, multiforme, lui aussi en pleine mutation. Car la révolution digitale a également apporté dans son sillage plus de moyens et une accessibilité simplifiée à l’arsenal offensif cyber, ancrant le XXIe siècle dans l’ère de la cybercriminalité. Le risque cyber constituerait même la « menace la plus prégnante d’ici fin 2018 », comme l’a signalé le président de la Fédération française de l’assurance, Bernard Spitz, lors de la 26^e édition de l’AMRAE (Association pour le management des risques et des assurances de l’entreprise). Alors que les redoutables Wannacry et Petya ont fait souffler un vent de panique sur les réseaux au printemps 2017, la Commission européenne estime que 4 000 attaques par ransomware ont lieu chaque jour en Europe.

Face à la multiplication de ces programmes malveillants capables de chiffrer des données afin d’obliger les entreprises à payer la rançon qui les tient captives, se doter d’outils de protection est devenu vital pour les entreprises. Mais les techniques traditionnelles, vieilles de plus de vingt ans pour la plupart, ont été gagnées par la rouille. Regardée avec méfiance, l’utilisation de l’intelligence artificielle, adossée au machine learning, devrait pourtant permettre de lutter plus efficacement contre la menace cyber. Si un guide AFNOR publié en janvier 2018 vise à accompagner les entreprises dans leur démarche de prévention et de traitement, ces dernières, sous l’effet d’une prise de conscience, se décident par ailleurs progressivement à s’en remettre à des professionnels du risque, qui ont, dans le même temps, vu leur rôle traditionnel de la gestion des risques bouleversé. En effet, les enjeux liés à la cybersécurité ont complexifié les missions du risk manager et se sont hissés dans le top 3 de leurs principales préoccupations, selon le dernier baromètre de l’AMRAE du Risk Manager avec PwC, l’érigeant, au cœur de l’entreprise, en véritable protecteur de la société.

Bérengère Margaritelli