20 km de Paris : le barreau altoséquanais de nouveau sur la ligne de départ


samedi 9 septembre 20234 min
Écouter l'article
09/09/2023 14:24:38 1 5 3917 66 0 1738 3570 3691 REF23 : pour Patrick Martin, la confiance de l'État dans les entreprises est la clef de leur réussite

Le président fraichement élu du Medef a prononcé l’habituel discours de rentrée du syndicat patronal, ce lundi 28 août à l’hippodrome de Longchamp. L’occasion pour lui de présenter ses intentions, et d'insister notamment sur la plus grande confiance que l’État devrait, selon lui, accorder aux entreprises.

Comme à l’accoutumée, c’est le président du Medef qui a ouvert la Rencontre des entrepreneurs de France 2023 (REF23), ce lundi 28 août 2023. Patrick Martin, élu à la tête de l’organisation patronale en juillet dernier, y a donc fait le premier discours de rentrée de son mandat. Il a profité de l’occasion et de la présence de la Première ministre d’Élisabeth Borne, pour l’interpeller et donner son avis sur différents sujets de la politique du gouvernement concernant les entreprises. Le président l’a tout de même félicitée pour les réformes des retraites et du chômage, qui de son point de vue, sont « courageuses et responsables, même si elles ne soldent pas complètement tous les sujets ».

Pour le président, les excédents de l’Unédic doivent servir à son désendettement

Patrick Martin a insisté sur un « désaccord persistant sur l’usage que prévoit de faire le gouvernement des excédents de l’Unédic ». L’organisme chargé de la gestion de l’assurance chômage prévoit en effet un surplus de recette de 18,4 milliards d’euros pour les années 2023 à 2025, comme indiqué dans la synthèse du bureau de l’Unédic du 13 juin dernier. Dans un document de cadrage sur l’assurance chômage datant de cet été, Matignon envisage de ponctionner 12 milliards d’euros dans les caisses de l’Unédic d’ici à 2026. Le président du Medef marque son opposition. D’après lui, cet excédent, qui « résulte des créations d’emplois et de la revalorisation salariale faites par nos entreprises », devrait servir au désendettement de l’organisme, dont le déficit global est évalué à 60 milliards d’euros.

De plus, pour le président du syndicat patronal, la compétitivité et le salaire net de prélèvements sociaux sont des enjeux majeurs pour les entreprises françaises. Ainsi, il a proposé qu’une partie de cet excédent permette la baisse des cotisations chômage, car Patrick Martin a estimé que si la baisse du chômage se poursuit, « l’organisme coûterait plus cher pour traiter moins de dossiers ». De plus, le Medef va lancer une mobilisation générale de ses entreprises afin de mieux accompagner les chômeurs vers l’emploi, a précisé son président.

L’État envisagerait également de mettre à la charge des entreprises les 4e à 7e jours des arrêts maladie pour atténuer les dépenses de la Sécurité sociale, d’après un communiqué de presse de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME). Les arrêts maladie ont augmenté de 8 % en 2022 par rapport à l’année précédente, d’après le ministère de la Santé. Le président du premier syndicat patronal de France a pointé une proposition injuste. « Mettre à la charge des entreprises certains arrêts maladie dont elles ne sont essentiellement pas responsables, seraient autant d’hypothèques sur notre croissance et notre productivité », a-t-il alerté.

Le possible report de la CVAE passe mal

Autre sujet qui fâche, le nouvel étalement de la suppression de la Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE), qui « serait un très mauvais signal pour nos entreprises et altèrerait la confiance des entreprises dans la parole de l’État », a averti Patrick Martin, qui a défendu que les entreprises ont un impérieux besoin de cette suppression, notamment « face à la concurrence internationale qui s’intensifie, et alors que nous devons investir massivement dans la décarbonation ».

Cette suppression, qui était annoncée pour 2024, a déjà été intégrée dans les business plans des entreprises en termes de décisions, d’investissements et d’embauches : « Elle doit intervenir en temps et en heure », a-t-il martelé. Interrogée sur la grande scène de la REF juste après le discours du président, Élisabeth Borne a affirmé que le gouvernement fera aussi vite que possible pour la supprimer. La CVAE sera définitivement supprimée d’ici la fin du quinquennat, a assuré la Première ministre.

La politique de l’offre a des résultats positifs, défend le président

« Tout signal venant saper leur confiance est contre-productif », a exhorté Patrick Martin, tout en défendant la politique de l’offre qui selon lui donne de bons résultats. Ainsi, l’allégement des taxes permettrait de les améliorer encore plus.

D’après l’Institut de recherches économiques et sociales, les aides publiques aux entreprises n’ont cessé d’augmenter depuis les années 2000, passant de 2,7 % du PIB à 6,4 % en 2019. De plus, les dividendes en France versés au deuxième trimestre 2022 ont atteint 46 milliards d’euros, ce qui représente une hausse de 13,3 %. En Europe, les dividendes dans cette même période ont bondi de 10 % en moyenne, d’après le journal Les Échos.

« Tant que la politique de l’offre perdurera, les résultats seront là, comme ils l’ont toujours été », a assuré le nouveau président du Medef. « Les défis sont immenses », reconnaît-il. Pour y faire face, Patrick Martin invite le gouvernement à faire plus confiance aux entreprises, qui selon lui ont la solution et ne cessent de le prouver : « Les entreprises ont répondu présentes en investissant, en embauchant, en partageant la valeur, en recrutant des apprentis, en engageant résolument le verdissement de leurs offres et de leurs modes de production. »

Tina Millet

Partager l'article


0 Commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Abonnez-vous à la Newsletter !

Recevez gratuitement un concentré d’actualité chaque semaine.