Concours d’éloquence Lysias Nanterre : destination finale


lundi 8 avril 20245 min
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Le destin est-il tracé ? Les finalistes du concours d’éloquence Lysias Nanterre ont planché sur cette épineuse question métaphysique le 28 mars à la Maison des avocats à Paris. Conduite par un jury complice, la soirée pleine de suspense fut émaillée de belles joutes existentielles. 

« Il est impossible de refuser son destin », affirme Victor, arrivé au terme des 10 minutes qui lui étaient imparties sur le sujet d’éloquence « Le destin est-il tracé ? ». « Que ce soit en changeant de nom, de ville, ou bien même de pays, le fuir toute sa vie, c’est ne faire qu’un avec lui, énonce l’étudiant en L3 à l’université Paris Nanterre, d’un timbre clair et mélancolique, avant de reprendre crescendo. Au pied du mur il appelle à la raison, il crie sa beauté partout, […] donne du sens à un monde qui en a si peu. »

Le vingtenaire fait partie des six finalistes du concours d’éloquence organisé par l’association Lysias Nanterre. Le 28 mars, les étudiants se sont affrontés à la Maison des avocats, dans le XVIIe arrondissement de Paris. Animée par des membres du jury taquins mais complices, la soirée pleine de suspense s’est ouverte sur une plaidoirie civile opposant deux étudiantes de L1, puis une plaidoirie pénale confrontant deux L2.

Après avoir laissé une pause s’emparer de sa voix, Victor déclame avec force : « Le destin donne le courage de croire que tout est possible, de monter ici une fois de plus sur l’estrade, de donner son cœur et presque de mourir sur scène. » Doucement, il poursuit : « Demain est inconnu. Alors pourquoi censurer ses désirs, ses rêves, et ses mots ? Tout le monde peut construire des ponts, écrire des poèmes, traverser le temps dans la mémoire des autres. »

Le sort en est jeté

Un tonnerre d’applaudissements retentit. Le jeune homme laisse échapper un soupir alors qu’il récupère ses notes et quitte la scène. Le président du jury et ancien bâtonnier des Hauts-de-Seine, Vincent Maurel, appelle Guerric à être le contradicteur de Victor. Les styles tranchent radicalement : l’air rêveur et les cheveux bouclés cèdent leur place à un orateur direct, crin lisse. Il s’exprime avec vigueur : « La mort est omniprésente dans la question du destin. […] Nul ne peut maîtriser l'endroit, le lieu, l'heure. »

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