Article précédent

En Île-de-France, les entreprises
- dont la moitié ont été fortement impactées par le contexte actuel - ont tenu
le coup l’an passé, à grands renforts de mesures drastiques et malgré une
certaine méconnaissance des aides disponibles. Toutefois, 67% s’avèrent
pessimistes concernant leur activité pour l’année à venir. Tel est le bilan
dressé par la Banque de France et la CCI Paris Île-de-France, le 15 février
dernier.
Le 15 février dernier, une table ronde consacrée
aux défis des entreprises franciliennes face à l’inflation et aux coûts de l’énergie
a réuni le président de la CCI Paris Île-de-France Dominique Restino, le directeur
des affaires régionales de la Banque de France François Savary, ainsi qu’une
série d’élus des chambres de commerce et d’industrie et de chefs d’entreprise.
L’occasion de dresser un bilan de 2022,
grâce aux retours de 1400 chefs d’entreprises sondés par le
CROCIS, centre d’observation de la CCI Paris Île-de-France, au début de l’année.
Ainsi, la hausse des coûts de l'énergie a eu un impact considérable sur
l’activité de 52 % d’entreprises franciliennes, dont 43 % ont vu leur facture
augmenter au moins de moitié, faisant obstacle à des bénéfices plus conséquents
et limitant également l’embauche ; ce alors que le taux de chômage ne
décroît pas, avec presque 7,5 % de chômeurs en France au troisième trimestre 2022.
De plus, 87 % des entreprises franciliennes estiment que leur rentabilité a
directement été affectée par cette hausse, et 28 % d’entre elles considèrent
leur avenir compromis à court terme.
Les services marchands ont cependant tiré
leur épingle du jeu et effectué les meilleures performances en 2022 – en raison
notamment du rattrapage réalisé par l’hôtellerie-restauration. Les industries
et le bâtiment-travaux publics ont pour leur part enregistré des progressions
de moindre ampleur. En cause, les différents aléas rencontrés qui ont
globalement empêché une hausse « plus significative tant en termes de
chiffres d’affaires et de rentabilité que d’embauches » est-il indiqué dans
le communiqué de la CCI Paris Île-de-France.
Des aides publiques parfois méconnues des
entreprises
Pour faire face aux difficultés qu’elles
ont rencontrées, 52 % des entreprises franciliennes ont engagé des mesures
« drastiques » avec des plans d’économies d’énergies, en décidant de baisser
la rémunération du dirigeant ou bien encore en augmentant les prix de vente.
Mais si les entreprises franciliennes se sont
« serré la ceinture », c’est souvent par méconnaissance des aides
auxquelles elles sont éligibles. En effet, un tiers d’entre elles n’ont pas
connaissance du bouclier tarifaire et des tarifs régulés de l’électricité, et
57 % ne connaissent pas le guichet d’aide au paiement des factures de gaz
et d’électricité. Finalement, ce sont seulement 16 % d’entre elles qui ont
eu recours à l’un de ces dispositifs publics.
Moins
de clients en 2023 ?
Si les entreprises s’en sont bien sorties
l’an passé, les dirigeants sont plutôt pessimistes dans leurs projections pour
2023 : 69 % sont inquiets ou très inquiets concernant l’activité, et
87 % le sont pour ce qui est de l’économie française en général. En cause :
la persistance du contexte inflationniste et des contraintes qui leur ont déjà
été imposées.
D’ailleurs, l’ensemble des secteurs
(industrie, services marchands et bâtiment/travaux publics) présage des progressions
d’activités moins importantes, avec une diminution du nombre de clients et une
hausse des prix généralisée en parallèle. De plus, la majorité des entreprises
prévoient de « préserver leurs marges et de maintenir leurs projets de
recrutements et d’investissements » « au cas où ». Une
année 2023 qui s’annonce bien morose !
THÉMATIQUES ASSOCIÉES
Infos locales, analyses et enquêtes : restez informé(e) sans limite.
Recevez gratuitement un concentré d’actualité chaque semaine.
0 Commentaire
Laisser un commentaire
Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *