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Au tribunal judiciaire de Créteil, le stage des lycéens a « suscité des vocations »


vendredi 4 juillet3 min
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Sous la houlette de plusieurs professionnels de la juridiction, 38 lycéens issus de différents horizons ont pu découvrir pendant deux semaines le monde judiciaire depuis l’intérieur, via des modules pédagogiques spécialement pensés pour eux.

« Quand bien même ils ne se destinent pas à des parcours judiciaires, les élèves sont repartis avec une idée beaucoup plus concrète de la justice. »

Le 27 juin dernier, 38 lycéens ont achevé deux semaines immersives de stage au tribunal judiciaire de Créteil, habitué à accueillir des élèves de seconde à quelques jours de la fin de l’année scolaire, explique la présidente de la juridiction cristolienne, Catherine Mathieu.

Parmi eux, des enfants ou proches de magistrats, mais également des élèves venus de lycées franciliens ou d'autres régions ayant directement envoyé leur candidatures. « Nous avons privilégié ceux qui sont le plus éloignés de l’institution », détaille la présidente qui souhaite davantage « ouvrir la juridiction à l’extérieur ».

Objectif de ce stage, « faire découvrir aux lycéens un maximum de services dans la juridiction », et par extension la justice, « encore trop méconnue des citoyens ».

Entre visites et visionnages 

C’est un tout nouveau programme inspiré de l’organisation imaginée par la magistrate et vice-présidente du pôle social pour les troisièmes – trois sessions par an leur sont consacrées –, « enrichi de plusieurs modules pédagogiques », qui a été proposé aux lycéens, développe Antoine Lisbonis, chef de cabinet de la présidente, également à la manœuvre.

La première semaine comprenait entre autres une matinée de présentation générale de la juridiction, avec notamment un discours de Catherine Mathieu, une visite du tribunal et du dépôt – endroit où chaque prévenu est emmené le matin en vue des audiences. Suivait une semaine de présence aux procès « tant civils que pénaux ».

Les 38 élèves de seconde ont également assisté à des audiences correctionnelles et participé aux permanences pénales appelées traitement en temps réel. « Munis d’un casque audio, les lycéens ont pu entendre en direct les appels des services de police en vue de recueillir les directives des magistrats du parquet », développe Antoine Lisbonis.

Par ailleurs, des projections de films ont été ajoutées cette année, en lien avec l’association Justice et Ville. Dans le cadre du premier Festival du Film des métiers de la Justice, les élèves ont ainsi regardé le film Polisse, séance qui a été suivie d’un débat avec l’actrice Marina Foïs (qui y incarne une policière de la brigade des mineurs).

Les élèves acteurs dans un procès fictif

La deuxième semaine a été consacrée à l’intervention d’acteurs du milieu de la justice. L’occasion de présenter l’ensemble des métiers : directeur de greffe, huissier d’audience, magistrat, et les différentes fonctions de ces derniers, détaille le chef de cabinet. Les élèves de seconde ont par ailleurs pu assister à un atelier animé par la brigade des stupéfiants de Paris, qui leur a permis dans le même temps de bénéficier « d'actions préventives ».

Au titre des nouveautés également, un procès d'assises fictif, pendant toute une semaine, de façon à ce que les élèves puissent suivre l’intégralité des débats, du choix du jury au tirage au sort, jusqu’aux réquisitions du parquet, plaidoiries des avocats et délibéré.

Et afin que les élèves ne soient pas uniquement « spectateurs, mais actifs dans leur stage », des jeux autour des métiers de la justice ont été construits.

Le dernier après-midi a quant à lui été consacré à l’organisation d’un procès fictif autour de deux scénarios spécialement imaginés mais « tirés de dossiers réels et dans lesquels les stagiaires en étaient les acteurs », pointe Antoine Lisbonis.

Un format réédité l’année prochaine

« Selon les retours que nous avons eu cette semaine, il semblerait qu’on ait suscité des vocations », s’est réjoui le chef de cabinet.

Catherine Mathieu a de son côté confirmé que le programme serait réédité l’année prochaine pour les secondes, et réfléchit peut-être à des ateliers en plus petits groupes. « On constate qu’ils sont un peu nombreux, et il faut tenir compte de l’effet de groupe. Tout cela demande du travail, mais on est heureux et en tirons un bilan positif ! »

Allison Vaslin

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