Agression militaire russe : la prochaine étape reste une énigme

Le 24 février 2022, la Russie lançait ses troupes au combat pour assaillir l’Ukraine. Deux ans plus tard, le conflit s’enlise en Europe. Quels enseignements retenir de l’intrusion russe sur le territoire d’un de ses voisins ?

Le mercredi 28 février dernier, la commission des affaires étrangères, présidée par le député Jean-Louis Bourlanges (Hauts-de-Seine), s’est réunie à l’Assemblée nationale. Les intervenants se sont intéressés aux conséquences de cette guerre sur les belligérants. Trois experts se sont exprimés : Tatiana Kastoueva-Jean, directrice du centre Russie-Eurasie de l’Institut français des relations internationales (IFRI), le général Christophe Gomart, ancien directeur du renseignement militaire et ex commandant des opérations spéciales, et Philippe Gros, coordinateur de l’observatoire des conflits futurs à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS).

En introduction, le député Jean-Louis Bourlanges soulève cinq interrogations. La première concerne les objectifs. Depuis le début de l’offensive russe – que cette dernière ait commencé il y a deux ans, ou au moment de l’offensive sur la Crimée – les intentions poursuivies par la Russie restent aussi flous que celles auxquelles peut prétendre l’Ukraine.

La seconde interrogation porte sur les rapports de force. « Comme toujours les opinions en Europe occidentale sont volatiles », explique le parlementaire. Nous sommes passés de la certitude que l’Ukraine serait battue en trois jours à la certitude « tout à fait inconsidérée » que l’armée russe finirait par être mise en déroute. Finalement, nous constatons la situation extrêmement précaire de l’armée ukrainienne.

Le troisième sujet de perplexité évoqué est le « retard à l’allumage » de l’économie de guerre. Et si le président de la République a évoqué dès 2022 sa nécessaire mise en place, il semble que la prise de conscience des exigences budgétaires et sociales qu’elle implique soit toute récente.

Le quatrième point d’interrogation concerne les « incertitudes »relatives au positionnement américain – en particulier si Donald Trump est élu aux prochaines