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Une partie des prétendants
à l’Elysée ont présenté leur programme, ce lundi 21 février, à la station F,
dans le 13e arrondissement de Paris, lors de la REF présidentielle 2022. Durant cet
exercice chronométré, le nucléaire et la hausses des salaires
étaient notamment au cœur des débats.
En
partenariat avec la CCI et l’Institut de
l’entreprise, le MEDEF a reçu, lundi 21 février, plusieurs des candidats à l’élection
à l’occasion de sa REF présidentielle. L’événement, retransmis en direct sur BFM
et BFM business, était animé par les journalistes Edwige Chevrillon et Christophe Jakubyszyn.
Objectif de ce grand oral : revenir sur les propositions des candidats
pour les entreprises. Au programme, mondialisation, compétitivité, dérèglement
climatique, nucléaire, réindustrialisation de la France, hausse des salaires, ou
encore droit de succession… Réunis à la station F, le campus de Xavier Niel, se
sont succédé Yannick Jadot d'Europe
Écologie les verts, Fabien Roussel du Parti Communiste Français, Valérie
Pécresse des Républicains, Anne Hidalgo du Parti Socialiste, Marine Le Pen du
Rassemblement National et Éric Zemmour du parti Reconquête. L’enjeu était bien
sûr de convaincre leur auditoire, principalement composé de chefs d’entreprise,
d’autant que, pour Geoffroy Roux de Bézieux,
président du MEDEF, « l’économie n’est pas présente dans cette campagne
politique alors qu’elle est au cœur du quotidien des Français. » Alain
Di Crescenzo, président de la CCI depuis le 25 janvier 2022, a renchéri : « Nous
traversons une période assez particulière. Le Covid nous a profondément touchés
dans nos corps et dans nos entreprises, et nous attendons des candidats qu’ils s’emparent
de cette opportunité, et surtout qu’ils répondent aux défis qui se posent à nous ; défi de la réindustrialisation, du
fabriqué français, de la compétitivité, de la croissance, de
l’excellence, de l’information, et, bien sûr, un challenge énorme en termes de
digitalisation et d’environnement. »
Le nucléaire redevient populaire
L’événement étant
retransmis en direct, chaque temps de parole s’est vu minutieusement
chronométré : 10 minutes de prise de parole pour que chaque candidat
expose les grandes lignes de son programme, suivies de 20 minutes de
questions posées par les téléspectateurs – chronomètre plus ou moins respecté
par les candidats.
Le
dérèglement climatique était au cœur de la plupart des interventions. Pour
Yanick Jadot, « La transition écologique
se fera avec les entreprises ou ne se fera pas ». Selon le candidat
EELV, l’écologie doit être appliquée à l’économie.
Le sujet du nucléaire
est également beaucoup revenu sur le tapis. Fabien Roussel prévoit ainsi la
construction de six nouveaux réacteurs nucléaires qui devraient être prêts d’ici
6 à 12 ans. Yannick Jadot a pour sa part
critiqué le bilan du quinquennat d’Emmanuel Macron en la matière et a estimé
que le nucléaire avait été abandonné depuis trop longtemps par les différents
gouvernements, nécessitant aujourd’hui de gros travaux de mise à niveau des
centrales. La candidate des Républicains a indiqué qu’elle souhaitait de son
côté une « relance gaullienne » de cette énergie. De même pour
la candidate du Rassemblement National, qui voudrait relancer la filière du
nucléaire ainsi que celle de l’hydrogène et l’hydroélectrique.
Hausse des salaires et réforme des retraites sur
la table
Chacun des
candidats prévoit en outre la hausse des salaires dans son programme. Valérie
Pécresse propose de supprimer 3 % des cotisations de retraite sur tous les
salaires, ce qui permettrait de gagner 500 euros par an, quand Anne Hidalgo
envisage d’augmenter le SMIC de 15 % dès son arrivée au pouvoir : « Je crois à l’entreprise, mais je ne pense
pas que ce soit avec des bas salaires qu’on s’en sort. » Yannick Jadot, lui, compte augmenter le salaire minimum de 10 %.
Pour Fabien Roussel, le SMIC doit atteindre 1 500 euros en net, au lieu
d’environ 1 269 euros actuellement.
Sur les
retraites, chacun y est allé de sa proposition : 60 ans pour les uns,
comme Marine le Pen avec 40 annuités, ou bien Fabien Roussel. Anne Hidalgo
coupe la poire en deux et envisage les départs à la retraite à 62 ans, 64 ans
pour Eric Zemmour et 65 ans pour Valérie Pécresse, en tenant compte de la
pénibilité du travail.
Le choix des candidats conviés par le MEDEF fait
polémique
Le MEDEF s’en
est justifié : le choix des invités a été réalisé de façon arbitraire (représentation
au Parlement, score dans les sondages, etc.). Jean-Luc Mélenchon et Christiane Taubira ont pour leur part refusé l’invitation. Le candidat
sortant Emmanuel Macron n’aurait quant à lui pas été convié car il ne s’est pas
encore officiellement présenté.
Sur Twitter, les
candidats non conviés ont déploré le choix opéré, comme l’a fait Philipe Poutou
: « pour information, nous n’avons pas été invités à
discuter. Sans doute parce que l’augmentation des salaires, la réduction du
temps de travail, la fin de la précarité, ça ne se discute pas, ça s’impose. En
s’en prenant aux grandes fortunes des grands patrons en reprenant ce qu’il nous
a volé ». Nathalie Artaud s’en est également émue : « #Medef, j’ai
été invitée en 2017, pas cette année. Normal, j’avais
dénoncé le parasitisme des capitalistes et affirmé que c’était à eux de payer. Cela
avait dû perturber leur digestion… Cette année, il
n’y a que les candidats digestes ».
Sur les six
candidats présents au débat ce 21 février, seuls Valérie Pécresse (2 143
parrainages), Anne Hidalgo (1 177), Fabien Roussel (582) et Yannick Jadot (565) sont certains d’accéder
au premier tour. Marine Le Pen comptabilise à ce stade 393 parrainages et Éric
Zemmour 350.
Le premier
tour de la présidentielle aura lieu le dimanche 10 avril 2022.
Tina
Millet
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