Entretien avec Laurent Caruso, nouveau bâtonnier de l’Essonne


mardi 19 janvier 20213 min
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Élu le 25 juin dernier, le nouveau bâtonnier du barreau de l’Essonne, Maître Laurent Caruso, a officiellement pris ses fonctions le 1er janvier dernier. Suite au passage de bâton, nous avons souhaité interroger le nouveau porte-parole des avocats du 91 pour la période 2021/2022 sur ses motivations en tant que bâtonnier, sur le statut d’avocat en entreprise qui pourrait prochainement être expérimenté, comme l’a annoncé le garde des Sceaux début novembre, mais aussi sur la crise sanitaire et son impact sur la profession.


Pour commencer, pouvez-vous revenir sur votre parcours ?

 

J’ai prêté serment le 30 juin 2004 et ai débuté en tant que collaborateur au cabinet de Maître Jean Michel Scharr, où jai pu commencer à apprendre le métier davocat dans de très bonnes conditions.

J’ai ensuite eu l’occasion de m’installer en 2006 à Évry, où jexerce encore aujourd'hui en cabinets groupés avec deux consœurs sympathiques et très compétentes, Stéphanie Pedro et Célia Danielian.

Mon activité dominante, et exclusive, est le droit pénal, c’est-à-dire que je suis amené à plaider au tribunal de police, mais surtout devant le tribunal correctionnel et la cour d’assises.

Je suis par ailleurs membre d’honneur de l’Union des Jeunes Avocats de l’Essonne (1er syndicat de France et apolitique) dont j’ai assuré la présidence pendant plusieurs années au cours desquelles j’ai essayé de défendre les intérêts professionnels des confrères.

J’ai été élu au Conseil de l’Ordre pour y siéger à compter du 1er janvier 2016 pour trois ans avec une réélection en 2018, et j’ai notamment eu la confiance des bâtonnières Hélène Moutardier et Sylvie Franck pour assumer la responsabilité de la commission pénale du barreau.

 

Pourquoi avez-vous choisi de vous présenter au bâtonnat ?

 

Mon parcours de militant syndical, puis d’élu ordinal, m’a amené à beaucoup m’investir, ma candidature m’apparaissait par conséquent comme une suite logique à cet engagement auprès des confrères.

Après une longue réflexion, compte tenu du contexte actuel qui annonce une très lourde responsabilité en tant que bâtonnier, jai décidé de soumettre ce choix aux confrères, non sans être encouragé par certains dans cette démarche.

 

Sur quelles priorités souhaitez-vous construire votre mandat ? Quelle orientation souhaitez-vous lui donner ?

 

Si la crise sanitaire nous le permet, je voudrais reconstruire du lien entre les confrères, dans l’espoir d’une cohésion du barreau plus forte et plus humaine, afin de compenser les conséquences de la dématérialisation qui ne cesse d’éloigner l’avocat de l’enceinte judiciaire.

Je souhaite également être un bâtonnier accessible et proche des confrères, la porte du bâtonnier sera donc toujours grande ouverte pour venir me voir.

Sur le plan institutionnel, j’entends poursuivre le travail de mes prédécesseurs qui ont su entretenir d’excellentes relations avec les chefs de juridiction, Monsieur le président Benjamin Deparis et Madame la procureure de la République Caroline Nisand, lesquels ont à cœur de rester à notre écoute pour favoriser la nécessaire collaboration des acteurs du monde judiciaire.

Je m’efforcerai de le faire également avec les autres présidents de juridiction et la directrice de greffe.

Enfin, je serai particulièrement attentif aux atteintes portées aux libertés et aux droits de la défense, car c’est encore trop souvent le cas aujourd’hui. Le dernier exemple en date étant l’ordonnance du 18 novembre 2020, qui permet notamment le recours généralisé à la visioconférence en matière pénale, nous ne pouvons l’accepter !

Le fait que cette ordonnance soit portée par le ministre de la Justice est d’autant plus inquiétant, car en sa qualité d’avocat pénaliste, il aurait certainement ét

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