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L’Autorité des marchés financiers (AMF) a
lancé une consultation disponible jusqu’au 14 octobre, afin d’adapter le cadre
réglementaire de la fin de vie des fonds de capital investissement destinés aux
clients non-professionnels. Objectif : renforcer la protection des épargnants
et faciliter le respect des échéances initiales de liquidation de ces fonds.
L’AMF a constaté
que la durée de vie affichée des fonds de capital investissement à destination
des clients particuliers, dont le respect est de la responsabilité de la
société de gestion de portefeuille du fonds, est régulièrement dépassée pour un
nombre significatif de fonds et pour différentes raisons. Cela engendre divers
impacts pour leurs investisseurs, tant sous l’angle de l’information délivrée à
l’origine et en cours de vie du fonds, que sous celui des problématiques de
toute nature engendrées par des procédures de liquidation dont la durée est
exagérément longue. Cette thématique a suscité ces dernières années un flux
significatif de signalements à l’AMF ou de saisines du médiateur de l’AMF par
des épargnants. Sont concernés les fonds communs de placement dans l’innovation
(FCPI), les fonds d’investissement de proximité (FIP) et les fonds communs de
placement à risques (FCPR) destinés aux clients non-professionnels.
La fin de vie des fonds de capital investissement peut
être divisée en trois étapes successives : la pré-liquidation, qui est une
étape facultative permettant de préparer les opérations de liquidation, suivie
de la décision de dissolution (étape obligatoire soumise à l’agrément préalable
de l’AMF), puis la liquidation.
Un groupe de travail, constitué à l’initiative du collège
de l’AMF et présidé par Madame Muriel Faure, membre du Collège de l’AMF, avec
des représentants des différentes parties prenantes (des représentants
d’épargnants, des sociétés de gestion de capital-investissement, des
dépositaires, de professionnels de l’audit et du droit) a travaillé avec le
soutien des services de l’AMF sur différentes propositions législatives,
réglementaires et opérationnelles visant à améliorer la protection des
épargnants investissant dans ces produits.
L’AMF
consulte aujourd’hui sur les 19 propositions issues des travaux de ce groupe de
travail et contenues dans le rapport joint, qui visent à traiter les
thématiques suivantes :
• le renforcement du cadre réglementaire des opérations
de liquidation, en clarifiant les pouvoirs du liquidateur de fonds et en
systématisant par exemple le recours à la pré-liquidation, afin d’éviter les
situations où les sociétés de gestion de portefeuille ne débuteraient
véritablement leurs travaux visant à céder leurs participations qu’à l’approche
de la date d’échéance du fonds prévue à l’origine ;
• la
disponibilité des ressources financières permettant au liquidateur des fonds
d’affecter des moyens suffisants à cette phase importante, en particulier dans
les situations où la société de gestion d’origine ne serait pas en mesure
d’assurer elle-même ces opérations de liquidation ;
• le renforcement de l’information des porteurs de parts,
aussi bien au lancement du fonds que durant la phase de liquidation, avec en
particulier l’insertion, pour les sociétés de gestion n’ayant pas respecté la
durée de vie d’au moins 50 % des fonds qu’elles gèrent au cours des dix
dernières années, d’un avertissement dans la documentation du fonds sur le
non-respect par la société de gestion des échéances de liquidation
affichées ;
• un
renforcement de la supervision de l’AMF avec la mise en place d’un compte rendu
semestriel spécifique à l’attention du régulateur sur l’état de la liquidation
des fonds ayant dépassé leur durée de vie ;
• une
série de mesures pour lever les freins à la liquidation qui peuvent exister dès
la conception des fonds, et en particulier la reconnaissance que la durée
actuelle maximum théorique des fonds de capital investissement de dix ans peut
ne pas être adaptée au cycle de création de valeur dans certains secteurs
économiques ;
• une série de mesures visant à limiter la survenance de
situations où la société de gestion, dans sa fonction de teneur de registre des
parts du fonds, aurait perdu le lien avec certains épargnants et ne serait donc
pas en mesure de leur verser les sommes dues au moment de la liquidation ;
• la
création d’un mécanisme de place pour la liquidation des fonds en situation
spéciale.
Ces
propositions relevant pour certaines de textes de niveau législatif (et qui
auront donc le statut de proposition faites par l’AMF au législateur), et pour
d’autres de dispositions réglementaires relevant du règlement général de l’AMF
ou de la doctrine, leur mise en œuvre se fera nécessairement dans des
calendriers différents.
Les contributions doivent être adressées au plus tard le vendredi 14 octobre 2022 à la direction de la communication (directiondelacommunication@amf-france.org).
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