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Face aux prix de l’électricité en forte hausse, aux risques d’une crise énergétique cet hiver, et à la crise environnementale qui s’annonce, la Confédération des petites et moyennes entreprises donne quelques pistes pour réduire la consommation numérique des PME. Parmi elles, l’écoconception du matériel informatique, la modernisation des réseaux de télécommunications, ou encore la mise en place d’un guide des bonnes pratiques.
Selon l’ADEME, les équipements informatiques représentent 21 % de la consommation d’électricité d’une entreprise de bureau, mais 75 % de cette consommation se fait en période d’inactivité. Ce gaspillage d’énergie comprend notamment les ordinateurs laissés allumés ainsi que le fonctionnement constant des box Internet. Des consommations indirectes entrent également en jeu : celle des datacenters dans l’Union européenne s’est élevée à 76,8 TWh en 2018. Selon la trajectoire actuelle, cette consommation devrait augmenter de 28 % d’ici 2030. Pour y remédier, la Confédération des petites et moyennes entreprises formule des propositions pour réduire la consommation numérique des PME. « L’objectif n’est pas de moins utiliser le numérique, mais de mieux l’utiliser pour parvenir à une sobriété numérique », précise l’organisation.
Donner une deuxième vie aux objets électroniques
La CPME souhaite en premier lieu inciter au réemploi des équipements informatiques. Selon GreenIT, 30 % du bilan énergétique dû au numérique est issu de la fabrication de ces outils. Comme levier privilégié, l’organisation propose de rendre la réparation techniquement possible en mettant à la disposition des réparateurs qualifiés des pièces détachées, et en promouvant des produits écoconçus. Il est aussi proposé de réduire le coût du dépannage pour le consommateur, par exemple en appliquant un taux de TVA spécial pour ces services. « La question du nombre d’équipements est également importante, ajoute la CPME. Assurer la croissance économique tout en préservant les ressources et l’environnement est l’objectif à poursuivre. »
Privilégier la 5G et la fibre
Développée en France depuis 2020, la 5G est moins énergivore que la 4G. Pour un même volume de données traitées, la consommation d’énergie peut être jusqu’à dix fois plus faible. La CPME propose aux opérateurs de basculer en 5G des fréquences qu’ils utilisent actuellement en 2G, 3G ou 4G. Une modernisation qui « ne répond pas uniquement à un intérêt écologique », assure la Confédération. La 5G promet en effet également une amélioration des performances sur le réseau mobile.
La fibre présente elle aussi une utilité en termes d’économie d’énergie par rapport à l’ADSL. « Chaque particulier ou entreprise qui bascule du réseau historique en cuivre sur des réseaux fibre diminue la consommation énergétique.?»
Réduire l’impact énergétique des datacenters
Les datacenters, qui permettent aux entreprises de stocker des données ou sauvegardes à distance, avec à la clé des garanties supplémentaires en cas de vol ou de cyberattaque par exemple, ont l’inconvénient de consommer beaucoup d’énergie, principalement pour leur refroidissement. 15 % du bilan énergétique du numérique est issu du fonctionnement de ces centres informatiques. L’utilisation systématique de l’air froid extérieur ou la récupération de la chaleur des serveurs pour un autre usage, comme le chauffage de bâtiments à proximité, doivent permettre de réduire l’empreinte énergétique des datacenters.
Mieux sensibiliser entreprises et salariés
La CPME juge que les entreprises doivent être en mesure d’estimer leur consommation numérique. Pour ce faire, elles doivent disposer d’outils de calcul et de gestion de leurs pratiques (par exemple le nombre d’heures utilisées par équipement informatique ou le nombre d’impressions). Des campagnes de sensibilisation pourraient être déployées, « en mettant en avant les logiciels et applications permettant de mieux visualiser leur consommation ». Du côté des salariés, ces derniers sont invités à modifier leur comportement au sein des entreprises.
La Confédération propose l’adoption par ces dernières d’une charte numérique responsable. La CPME appelle enfin à la création de modules, proposés gratuitement aux patrons et aux salariés, où des experts présenteraient des solutions adaptées à la taille et au secteur d’activité de l’entreprise. Certaines pratiques que l’organisation patronale recommande sont notamment citées : utiliser une tablette plutôt qu’un ordinateur de bureau, baisser la luminosité des écrans, privilégier le téléchargement au streaming, ou encore désinstaller les applications ou logiciels inutilisés.
Alexis Duvauchelle
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