Le nombre de défaillances d’entreprises poursuit sa hausse au troisième trimestre


vendredi 20 octobre 20233 min
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Le nombre de procédures ouvertes en l’espace de trois mois, en augmentation de 23% en un an, est au plus haut depuis 2018, d’après le cabinet Altares. Les PME et les ETI sont particulièrement fragiles, ainsi que les entreprises de moins de trois ans. Mais une stabilisation de la situation semble se profiler.

Le nombre de défaillances poursuit sa hausse. C’est ce qui ressort de l’étude du cabinet d’analyses Altares. 10 979 défaillances d’entreprise ont eu lieu au troisième trimestre 2023, en augmentation de 23 % par rapport à la même période en 2022. La situation est similaire à celle de l’été 2018, où 11 500 entreprises étaient tombées en défaillance. En moyenne, 4 550 entreprises font défaut chaque mois depuis le début de l’année, indique le cabinet dans un communiqué.

Sont principalement touchées les activités de services. Les épiceries, garagistes et transporteurs interurbains atteignent des niveaux records sur plus de 10 ans. Même chose pour les coiffeurs : depuis le début de l’année, sur neuf mois glissés, Altares comptabilise près de 1 090 défauts de coiffeurs, soit autant que sur l’ensemble de l’année 2015, qui détenait la triste place de pire année en terme des défaillances pour le secteur. L’agriculture se distingue avec un recul des défauts (-5 %), plus particulièrement marqué dans l’élevage (-28 %).

Dans le détail, les PME et les ETI sont particulièrement touchées, représentant 8,2 % des entreprises concernées, une proportion au plus haut depuis 13 ans. Près de 900 défauts sur le trimestre ont eu lieu pour ces entreprises, soit 32 % de plus qu’il y a un an. C’est le pire été pour les PME-ETI depuis 2014 selon Altares.

Les défauts des TPE sont quant à eux toujours très nombreux, au nombre de 10 000 et représentant près de 92 % du total des défauts. Les très jeunes entreprises de moins de trois ans sont notamment en souffrance. Près de 1 700 sociétés créées depuis 2021 sont tombées en défaillance ce trimestre, soit quasiment un tiers de plus qu’il y a un an. Particulièrement fragiles, 81 % d’entre elles ont été immédiatement liquidées.

Les liquidations judiciaires toujours très utilisées

Le recours à la procédure de redressement judiciaire s’est fait particulièrement plus fréquent, avec une hausse de son utilisation de 34% par rapport au troisième trimestre 2022. Le nombre de procédures de sauvegarde est en hausse de 21 % en un an. Celui des liquidations judiciaires directes, procédure de loin la plus utilisée, augmente de 19%. « 72 % des jugements prononcés sont des liquidations judiciaires, un taux très élevé qui confirme la grande faiblesse financière dans laquelle se trouvent ces entreprises », explique Thierry Millon, directeur des études chez Altares. Plus des trois quarts des entreprises liquidées comptent moins de trois salariés.

Une hausse des défaillances qui implique des emplois sur la sellette : 37 000 d’entre eux sont menacés. « Un seuil évocateur de celui de la crise financière européenne de 2016 », explique le cabinet Altares. 21 800 de ces emplois (soit 58 %) se trouvent dans des PME ou des ETI. Les TPE en concentrent 15 500. En moyenne, 3,4 emplois sont menacés pour chaque entreprise défaillante.

La situation en cours de stabilisation ?

Mais cette spirale d’augmentation du nombre de défaillances continue depuis deux ans maintenant est-elle sur le point de se terminer ? L’étude indique en effet que la hausse (23 %) est en ralentissement ce trimestre, pour la première fois depuis 2022. Pour comparaison, le nombre de défaillances augmentait en moyenne de 47 % chaque trimestre depuis début 2022.

Altares prévoit par ailleurs une poursuite de cette décélération au prochain trimestre. Au total, la France devrait connaitre 55 000 procédures (sauvegarde, redressements judiciaires et liquidations judiciaires) en 2023.

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