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Le nombre de procédures
ouvertes en l’espace de trois mois, en augmentation de 23% en un an, est au
plus haut depuis 2018, d’après le cabinet Altares. Les PME et les ETI sont
particulièrement fragiles, ainsi que les entreprises de moins de trois ans.
Mais une stabilisation de la situation semble se profiler.
Le nombre de défaillances
poursuit sa hausse. C’est ce qui ressort de l’étude du cabinet d’analyses
Altares. 10 979 défaillances d’entreprise ont eu lieu au troisième
trimestre 2023, en augmentation de 23 % par rapport à la même période en 2022.
La situation est similaire à celle de l’été 2018, où 11 500 entreprises étaient
tombées en défaillance. En moyenne, 4 550 entreprises font défaut chaque mois
depuis le début de l’année, indique le cabinet dans un communiqué.
Sont principalement touchées
les activités de services. Les épiceries, garagistes et transporteurs
interurbains atteignent des niveaux records sur plus de 10 ans. Même chose pour
les coiffeurs : depuis le début de l’année, sur neuf mois glissés, Altares
comptabilise près de 1 090 défauts de coiffeurs, soit autant que sur l’ensemble
de l’année 2015, qui détenait la triste place de pire année en terme des
défaillances pour le secteur. L’agriculture se distingue avec un recul des
défauts (-5 %), plus particulièrement marqué dans l’élevage (-28 %).
Dans le détail, les PME et
les ETI sont particulièrement touchées, représentant 8,2 % des entreprises
concernées, une proportion au plus haut depuis 13 ans. Près de 900 défauts sur
le trimestre ont eu lieu pour ces entreprises, soit 32 % de plus qu’il y a un
an. C’est le pire été pour les PME-ETI depuis 2014 selon Altares.
Les défauts des TPE sont
quant à eux toujours très nombreux, au nombre de 10 000 et représentant près de
92 % du total des défauts. Les très jeunes entreprises de moins de trois ans
sont notamment en souffrance. Près de 1 700 sociétés créées depuis 2021 sont
tombées en défaillance ce trimestre, soit quasiment un tiers de plus qu’il y a
un an. Particulièrement fragiles, 81 % d’entre elles ont été immédiatement
liquidées.
Les liquidations judiciaires
toujours très utilisées
Le recours à la procédure de
redressement judiciaire s’est fait particulièrement plus fréquent, avec une
hausse de son utilisation de 34% par rapport au troisième trimestre 2022. Le
nombre de procédures de sauvegarde est en hausse de 21 % en un an. Celui des
liquidations judiciaires directes, procédure de loin la plus utilisée, augmente
de 19%. « 72 % des jugements prononcés sont des liquidations
judiciaires, un taux très élevé qui confirme la grande faiblesse financière
dans laquelle se trouvent ces entreprises », explique Thierry Millon,
directeur des études chez Altares. Plus des trois quarts des entreprises
liquidées comptent moins de trois salariés.
Une hausse des défaillances
qui implique des emplois sur la sellette : 37 000 d’entre eux sont
menacés. « Un seuil évocateur de celui de la crise financière
européenne de 2016 », explique le cabinet Altares. 21 800 de ces
emplois (soit 58 %) se trouvent dans des PME ou des ETI. Les TPE en concentrent
15 500. En moyenne, 3,4 emplois sont menacés pour chaque entreprise
défaillante.
La situation en cours de
stabilisation ?
Mais cette spirale
d’augmentation du nombre de défaillances continue depuis deux ans maintenant
est-elle sur le point de se terminer ? L’étude indique en effet que la
hausse (23 %) est en ralentissement ce trimestre, pour la première fois depuis
2022. Pour comparaison, le nombre de défaillances augmentait en moyenne de 47 %
chaque trimestre depuis début 2022.
Altares prévoit par ailleurs
une poursuite de cette décélération au prochain trimestre. Au total, la France
devrait connaitre 55 000 procédures (sauvegarde, redressements judiciaires et
liquidations judiciaires) en 2023.
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