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D’après les données du
cabinet Altares, le nombre de procédures collectives a retrouvé son niveau
d’avant crise au 1er trimestre 2023, avec une hausse de 44% en un
an. Les liquidations judiciaires sont quant à elles au plus haut depuis 2017.
Avec 14 317 procédures
collectives ouvertes en trois mois, le niveau des défaillances au 1er
trimestre 2023 a atteint un niveau plus observé depuis 2019, soit la période
avant crise sanitaire, d’après une étude du cabinet Altares. La hausse atteint
44% par rapport au même trimestre de 2022. Celle-ci peut néanmoins s’expliquer
par un rattrapage, le taux de défaillance ayant atteint un taux historiquement
bas en 2021.
« Ce début d’année 2023
est loin de signer un record », nuance d’ailleurs le
cabinet dans son étude. Entre 2009 et 2017, le nombre de défaillances dépassait
les 17 000 en moyenne chaque premier trimestre. La tendance reste
néanmoins à surveiller, d’autant que l’augmentation historique des défaillances
en 2022 (+50%) est partie pour se poursuivre dans des proportions presque
similaires en 2023, et que certains indicateurs ont dépassé les chiffres de
2019. « Si la volumétrie des défaillances peut paraitre conforme aux attentes,
il demeure que le rythme ne ralentit pas et cela sans que les assignations
URSSAF ne gonflent encore les ouvertures », prévient Altares, qui prévoit
55 000 défaillances d’entreprises pour 2023, alimentées par les assignations
URSSAF qui devaient reprendre au mois de mars.
Toutes les procédures en
hausse
307 procédures de sauvegarde,
réservées aux entreprises n’étant pas en cessation de paiement, ont été
enregistrés ce trimestre, soit une hausse de 39,5%.
Les procédures de
redressement judiciaire ont quant à elles bondi de presque 50%, pour 3280
jugements prononcés. Elles restent cependant plus faibles qu’au premier
trimestre 2019 (4057). Depuis janvier 2023, 27 sociétés de plus de 100 salariés
ont été placées en redressement judiciaire, alors qu’on en comptait seulement
12 un an plus tôt.
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activité
Les liquidations judiciaires
directes, qui représentent la majorité des cas de défaillances d’entreprises,
sont au nombre de 10730, soit une hausse de 42%. Elles atteignent leur plus
haut niveau depuis 2017.
Les jeunes entreprises moins
touchées
L’étude montre par ailleurs
une bonne résistance des entreprises fondées post covid. Seule une entreprise
défaillante sur dix a moins de deux ans. 1 520 entreprises de moins de trois
ans ont fait défaut, soit 21% de moins sur un an. Les sociétés ayant trois
années ou plus sont en revanche plus vulnérables. Plus de 5 800 entreprises âgées
de 6 à 15 ans ont défailli, soit 68 % de plus qu’un an plus tôt.
Le nombre de défaillances
évolue également différemment en fonction de la taille des entreprises. Les PME
et ETI sont particulièrement touchées, avec 1 125 sociétés d’au moins 10 salariés
ayant fait défaut au cours du trimestre, un chiffre faisant jeu égal avec le 1er
trimestre 2016.
Le secteur du textile et
habillement confirme sa mauvaise santé en France, avec un nombre de
défaillances qui a doublé en un an. Le nombre de promoteurs immobiliers dans
une situation de défaillance a lui aussi été multiplié par deux, traduisant les
difficultés sur ce marché depuis le début de l’année.
Au total, 59 000 emplois sont
menacés par ces défaillances. 12 000 d’entre eux concernent la seule société gestionnaire
d’Ehpad Orpea. « Si on exclut la procédure particulière de cette
entreprise, ce sont donc 47 000 emplois menacés : un nombre au plus haut depuis
2017 », précise le cabinet Altares.
Alexis
Duvauchelle
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