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Issue
directement du Grand débat national, la difficulté à partir en vacances est
largement pointée du doigt par nos concitoyens. Vectrices de lien social, les
vacances représentent un véritable enjeu de société. Lutter contre les
exclusions, favoriser l’intégration et la cohésion sociale, soutenir l’économie
de nos territoires…
le tourisme pourrait apporter une réponse concrète aux nombreuses
problématiques que rencontre la France.
Face à ce constat simple mais édifiant, le Premier ministre m’a confié la mission de diagnostiquer les freins au départ en vacances. Le rapport « Tourisme pour tous » a pour objet d’identifier les pistes d’actions pour développer le tourisme domestique pour l’ensemble des Français.
Les vacances
constituent un temps de répit, une coupure dans le quotidien, mais également un
moyen d’épanouissement direct. Si les bienfaits des vacances sont avérés et
qu’il s’agit d’une valeur fondamentale pour les Français, j’ai pu constater
lors de mes auditions le véritable manque d’une culture des vacances.
Il s’agit à mon sens du premier frein au départ. La culture des vacances s’est
notamment appauvrie chez les enfants en raison de la disparition progressive
des colonies de vacances et des classes de découverte. C’est une piste de
réflexion que j’étudie au sein de mon rapport et sur laquelle il est important
d’apporter des ouvertures simples et efficaces.
Les freins financiers restent également largement prépondérants au non-départ. Ces raisons, évoquées pour 60?% à 80?% des Français, sont responsables de nombreuses assignations à résidence chaque été. Assignations qui participent aux stigmatisations et au repli social. Particulièrement évoqué comme poste de consommation onéreux, le coût des transports est l’un des plus prégnants dans le budget vacances. Faciliter les mobilités semble donc être un axe de développement intéressant si nous souhaitons agir sur le nombre de départ en vacances des plus démunis.
Ainsi, que ce soit pour des raisons culturelles ou financières, nous ne devons pas prendre la démocratisation des vacances pour acquise. Je suis persuadée que nous pouvons, dans un contexte budgétaire contraint, davantage flécher ou organiser les moyens existants pour aider nos concitoyens à partir en vacances et ainsi redynamiser nos territoires ruraux. Ces derniers sont la clef pour lutter contre l’engorgement des hauts-lieux du tourisme et pour développer un tourisme authentique, responsable et solidaire.
L’ambition forte de faire partir tous les Français en vacances ne peut également se réaliser sans les entreprises. Au sein des comités d’entreprise (nouveau CSE) comme au sein des PME, la mise en place des chèques-vacances, par exemple, est un moyen efficace et déterminant, et qui, de surcroît, répond à l’appel croissant à la responsabilité sociale des entreprises. L’objectif de départ en vacances pour tous ne peut être le fruit que d’un travail collectif, d’une mobilisation nationale et d’une volonté commune de rompre avec les inégalités aussi bien financières, culturelles, générationnelles et territoriales.
Riches, pauvres, enfants, séniors, célibataires, mariés, veufs, aidés, aidants, les vacances doivent être universelles.
Mon rapport, qui sera publié lors du prochain comité interministériel dédié au tourisme, présente des préconisations simples pour renforcer la politique sociale du gouvernement en faveur du départ en vacances. Je suis déterminée à le mener à bien avant la fin du quinquennat. À destination des territoires et en même temps des Français, ce rapport n’a qu’un seul but : ériger les vacances comme un droit pour tous.
Pascale Fontenel-Personne,
Députée de la Sarthe,
Auteure du rapport « Tourisme pour tous »
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