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Lors de la Rentrée du barreau de Bordeaux, le 1er
octobre dernier, au Hangar 14, Caroline
Laveissière, vice-bâtonnière de l’Ordre des avocats de Bordeaux, est intervenue
à la suite du bâtonnier Christophe Bayle. Elle a rendu hommage à la profession
dont l’essence tient à la force de sa parole et à ses engagements généreux. Le
JSS livre un compte rendu de son plaidoyer engagé, et publie, à la suite, les
discours des secrétaires de la Conférence prononcés lors de cette journée.
La
vice-bâtonnière de l’Ordre des avocats de Bordeaux nous a parlé de l’identité
de l’avocat, indépendant, tenu au secret. Parfois interprétée par erreur comme
corporatiste, elle résiste aux transformations de la société, immuable. La
critique la déclare dépassée, isolée, inadaptée et enfermée dans ses règles hermétiques au
monde moderne. Bien sûr, la tentation de changer, de suivre
le mouvement irrépressible du progrès, existe. Pourtant, n’oublions pas, dit la
vice-bâtonnière, qu’en 559 ans, le barreau de Bordeaux a assimilé toutes les
évolutions en s’exprimant et en agissant.
la parole, primordiale
La
parole des avocats fait continûment preuve de vigilance. Elle attend, pour
l’heure, du secret professionnel qu’il demeure indivisible en toute matière
tant le conseil que la défense. Dans un état de droit, le secret professionnel
se doit d’être absolu et illimité, affirme Caroline
Laveissière.
La
parole rapporte les atteintes aux droits de la défense comme, il y a peu de
temps, lors de l’usage de la force publique dans une enceinte judiciaire à
l’encontre d’un avocat en robe dans l’exercice de ses fonctions. Les bâtonniers
et les vice-bâtonniers en tout temps et en tout lieu veillent sur l’identité
précieuse des avocats. Ils la préservent, fustigent les réformes ni anticipées,
ni coordonnées, « aux objectifs obscurs et à
l’efficacité contestable ».
La
parole est également source d’échanges loyaux avec les magistrats à la
recherche de solutions au service de la justice. Celle-ci, aux yeux de
l’opinion, n’inspire pas confiance, manque de transparence et devrait se
reformer pour trancher plus vite sans pour autant recevoir plus de moyens. La
parole donne aussi à la conférence des avocats la capacité d’offrir des
instants éphémères qui animent les choses. Elle est engagée, en particulier
pour les absents et ceux qui ne la maîtrisent pas.
les avocats présents
Par ailleurs, en tout lieu et en toute circonstance, des avocats répondent présents pour intervenir : garde à vue, audition libre, détention, majeur, mineur, étranger, etc. Aujourd’hui rétribuée, l’assistance au gardé à vue était gratuite en 2012, en harmonie avec le serment « d’exercer ses fonctions avec dignité, conscience, indépendance, probité et humanité ». Caroline Laveissière précise que l’aide pro bono s’est récemment portée aux hospitalisés à l’isolement ou à la contention, ainsi qu’aux victimes de violences intrafamiliales. L’engagement désintéressé de ces avocats replace l’humain au centre de leur action alors que les réalités économiques pourraient paralyser leur bienveillance.
Le barreau est fier de leur investissement.
Durant la pandémie, les avocats ont également continué à défendre tous les justiciables dans les permanences
dédiées au droit des patients, du logement, des sociétés, du travail… De plus,
un groupe de volontaires, « les liquidateurs », a pris en charge, en
plein confinement, des comparutions immédiates et a aidé les avocats qui ne
pouvaient pas se rendre au palais pour des raisons de santé. Enfin, des
centaines d’avocats ont maintenu le droit sur tout le territoire pour les
demandeurs. Des avocats comme ceux présents à la soirée de la rentrée du
barreau !
C2M
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