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Cette étude, qui recense les
principales préoccupations des Français, a été présentée en séance plénière le
25 octobre 2023. Elle met notamment en lumière d
L'édition 2023 du rapport
annuel du CESE s'appuie sur une étude Ipsos, menée entre le 1er et le 14
septembre 2023, qui a exploré divers aspects du bien-être des Français, leur
niveau d'optimisme, leurs sources d'inquiétude, leur rapport au travail et l'évolution
de leur pouvoir d'achat.
Le rapport met en avant trois
constats saillants, lesquels ont été détaillés en séance plénière le 25 octobre
dernier.
Des inégalités « alarmantes »
Il souligne en premier lieu, chez les citoyens, une « perception aigüe des inégalités et
de leurs conséquences sociales en France » - inégalités dont
l'accroissement est qualifié « d'alarmant » par le CESE, comme on peut
le lire dans la fiche de présentation du rapport.
Olivier Véran, porte-parole
du gouvernement et ministre délégué chargé du renouveau démocratique, a en
effet reconnu lors de la séance plénière du 25 octobre qu'elles persistaient « malgré
les efforts pour les réduire ».
Il ressort du sondage mené
que pour les Français, le premier facteur d’inégalités est le lieu de résidence
(67%), suivi par l’origine géographique ou culturelle (63%), et la couleur de
peau (62%). Or, alerte le CESE, ces inégalités se traduisent par « de plus
grandes difficultés d’accès à l’emploi, à l’enseignement supérieur, à la santé,
aux services publics et à la mobilité ». Ainsi, dans les Quartiers
Prioritaires de la Ville (QPV), le taux d’emploi est de 45,5 % contre 68 % au
niveau national.
Lors d'une table ronde de la
séance plénière, a ainsi été mise en lumière l'importance de l'emploi, « levier
crucial pour réduire les inégalités », a souligné Saïd Hammouche, président
fondateur de Mozaik et membre du CESE, qui invite à se focaliser sur ces
quartiers prioritaires.
A ce titre, le CESE préconise
de « développer et de financer, dans le cadre des contrats de ville, des
actions de médiation entre offre et demande de travail pour améliorer le
recrutement des habitants dans les quartiers prioritaires de la ville », et
demande à ce que « les aides à l’alternance bénéficient davantage aux jeunes
habitants des QPV ».
La perte du pouvoir d'achat
également au cœur des préoccupations
Autre inquiétude prégnante,
montre le rapport : le pouvoir d'achat, ou, plus précisément, la perte de
pouvoir d'achat. 40 % des Français placent en effet ce sujet en tête de leurs
préoccupations personnelles, et même 58 % pour les familles monoparentales,
nous apprend la fiche de présentation. En cause, du moins en partie : le
contexte d’inflation qui dure. Ce dernier « induit un manque d’argent qui
devient le premier frein au bien-être (51 %), largement devant les questions de
santé (38 %) ou le manque de temps (30 %) ».
Sur ce point, Olivier Véran,
porte-parole du gouvernement et ministre délégué chargé du renouveau
démocratique, admet lors de la séance plénière que des personnes « peinent à
joindre les deux bouts » en raison de l’inflation. Une situation qui, selon
lui, a des implications profondes sur la vie quotidienne et la capacité à vivre
dignement.
Le CESE, qui met en évidence
la situation particulièrement préoccupante des territoires d'Outre-mer, note en
outre que le « budget de référence des familles est très hétérogène, et
partout supérieur aux seuils de pauvreté pris en compte par les organismes
sociaux », ce qui pose la question, dit-il, de la réévaluation des
prestations sociales.
Il alerte donc sur « l’accumulation
des crispations liées à l’accroissement de la pauvreté et de l’exclusion
sociale, à la saturation des structures d’accompagnement et aux difficultés
qu’engendre la pauvreté sur l’accès aux droits et la satisfaction des besoins
les plus élémentaires », compte tenu de l’augmentation des demandes auprès
d’organismes d’aide alimentaire.
Les Français de plus en plus
éco-anxieux
Enfin, le rapport met en
lumière l'écoanxiété croissante parmi la population française, puisque 80 % des
Français se disent inquiets des conséquences du dérèglement du climat ; « niveau
le plus élevé jamais mesuré en France », ajoute le CESE. L’environnement
est même la 3e préoccupation personnelle des Français et le 3e frein au
sentiment de bien-être, « quasiment au même niveau que le manque de temps et
d’argent », relève la fiche de présentation. Une majorité d'entre eux sont
également conscients qu'ils ont leur rôle à jouer en matière de transition
environnementale.
Durant la seconde table
ronde, à l'occasion de la séance plénière, Paola Fabiani, présidente du Comex40
et vice-présidente du MEDEF, a souligné que le phénomène d'écoanxiété était « une
réalité croissante » et qu'il fallait « encourager l'engagement citoyen
dans la transition écologique ». De son côté, Olivier Véran a observé ce
sentiment était exacerbé par des barrières financières qui empêchent de
s'engager facilement dans la transition écologique.
De l'avis du CESE, les
entreprises doivent « prendre leur part à l’adaptation de leurs activités au
changement climatique », et sur ce point, les nouvelles réglementations
européennes et normes extra-financières constituent aussi une opportunité pour
elles de davantage prendre en compte l'impact de leurs activités sur la planète
« et les contraintes que le changement climatique fait peser sur leurs
activités voire leur raison d’être ». Le Conseil prône donc qu'elles soient
mieux accompagnées en la matière.
Par ailleurs, le CESE
rappelle que la Loi de Programmation Énergie Climat, qui devait être promulguée
avant le 1er juillet 2023, a pris du retard. « Compte tenu de l’impact de
ces arbitrages sur nos modes de production, de consommation et nos flux
financiers », le Conseil appelle le législateur à présenter « rapidement
» sa feuille de route.
Le CESE révise sa méthode
d’observation
Jacques Creyssel, président
de la commission Économie et Finances du CESE, a insisté sur les nouveautés du
rapport sur l'état de la France en 2023. L'une d’elles est le recours aux
sondages pour recueillir des données qualitatives et quantitatives sur les
préoccupations des citoyens français. Ce choix permet d'appréhender d’autres
aspects comme le bien-être, le niveau d'optimisme pour l'avenir du pays et du
monde, ainsi que les sources d'inquiétudes liées au travail ou à l'évolution du
pouvoir d'achat.
Le président de commission
met également en avant l'utilisation d'indicateurs alternatifs au PIB. En
pratique, le CESE ne se limite pas à des mesures économiques traditionnelles
pour évaluer la situation du pays. Le rapport 2023 s'appuie sur des données sociales,
économiques et environnementales supplémentaires pour offrir une vision plus
complète. En explorant toutes ces dimensions qui vont de l'effort de recherche,
à l'indice de position sociale, en passant par la rénovation globale des
logements et des bâtiments du secteur tertiaire, le CESE établit une image
nuancée de la réalité nationale.
Le rapport annuel sur l'état
de la France du CESE indique les points qui mobilisent l’attention des Français
en 2023. L'avis présenté par Marianne Tordeux-Bitker au nom de la Commission
Economie et finances du CESE a quant à lui été adopté à l'unanimité avec 127
voix pour à la séance plénière du 25 octobre 2023.
Bernard
B.
Bérengère Margaritelli
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