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samedi 14 octobre 20234 min
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14/10/2023 12:18:11 1 5 4060 66 0 1977 3682 3806 Le prix Nobel d’économie récompense Claudia Goldin pour ses travaux sur les inégalités salariales hommes/femmes

La professeure américaine s’est vu décerner la prestigieuse récompense pour son travail les différences entre les sexes en matière de revenus et de taux d'emploi au fil du temps, et sur les principales sources de l’écart qui subsiste aujourd’hui.

Après Elinor Ostrom en 2009 et Esther Duflo en 2019, Claudia Goldin devient la troisième femme à recevoir le prix de la Banque de Suède, qui lui a été décerné le 9 octobre à Stockholm. Le jury estime que le travail d’enquête de cette économiste émérite « a fait progresser [la] compréhension de la situation des femmes sur le marché du travail », comme on peut le lire sur le communiqué de presse de L'Académie royale des sciences de Suède.

Cette Américaine de 77 ans, professeure à l’Université d’Harvard, œuvre depuis de nombreuses années pour comprendre l’origine des inégalités qui perdurent entre hommes et femmes sur le marché du travail. Spécialiste de l’histoire économique et première femme nommée à la tête du département économique de Harvard, Claudia Goldin a minutieusement recueilli plus de 200 années de données américaines permettant de démontrer comment et pourquoi les différences entre les sexes en matière de revenus et de taux d'emploi ont changé au fil du temps.

Précisons que depuis 1901, cinq lauréats sont récompensés chaque année au titre de la chimie, de la physique, de la médecine, de la littérature et de la paix. C’est parce que les économistes n’entrent pas dans le champ de cette distinction prestigieuse qu’en 1968, la Banque de Suède avait décidé de commémorer le 300ème anniversaire de la mort d’Alfred Nobel en créant le « prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d’Alfred Nobel », plus communément appelé « prix Nobel d’économie ».

Une durée de travail plus courte, principale cause des disparités de salaires

Claudia Goldin a montré que la participation des femmes au marché du travail n’a pas suivi une tendance à la hausse mais a plutôt formé une « courbe en forme de U », explique l'Académie royale des sciences de Suède, puisque la participation des femmes mariées a diminué avec la transition d’une société agraire à une société industrielle au début du XIXe siècle, mais a ensuite commencé à augmenter avec la croissance du secteur des services au début du XXe siècle, où les niveaux d'éducation des femmes n'ont cessé d'augmenter. « Claudia Goldin a démontré que l’accès à la pilule contraceptive a joué un rôle important dans l’accélération de ce changement en offrant de nouvelles opportunités de planification de carrière ».

L’économiste américaine a également mis en exergue qu’en dépit de la croissance économique et de la proportion croissante de femmes employées au XXe siècle, pendant longtemps, l'écart de revenus entre les femmes et les hommes n'a pratiquement pas été comblé. Selon elle, cela s’explique en partie « par le fait que les décisions en matière d’éducation, qui ont un impact sur toute une vie de possibilités de carrière, sont prises à un âge relativement jeune », relate l'Académie royale des sciences de Suède.

Si historiquement, une grande partie de l’écart de rémunération entre hommes et femmes pourrait s’expliquer par des différences en matière d’éducation et de choix professionnels, Claudia Goldin a en outre montré que l'essentiel de cette différence de revenus « se situe désormais entre les hommes et les femmes exerçant la même profession et qu'elle apparaît en grande partie avec la naissance du premier enfant ».

En France, à poste et profil équivalent, les hommes perçoivent un salaire supérieur de 7 %

Dans les années 70, au cœur du mouvement de libération des femmes, le blocage de leur progression dans le monde du travail est baptisé le « plafond de verre », ou « glass ceiling ». Une expression encore loin d’être désuète, notamment en France, puisque le média Pour l’Éco souligne que, dix ans après la loi Copé-Zimmermann votée le 27 janvier 2011, seulement deux femmes sont présidentes au conseil d’entreprises du CAC 40, et une seule directrice générale en 2021.

Toujours en France, d’après l’enquête « Baromètre 2020 de la rémunération des cadres » de l’Apec (Association pour l’emploi des cadres), réalisée auprès de 16 000 salariés cadres du secteur privé, et une autre réalisée auprès de 1 000 salariés, les écarts de salaires entre hommes et femmes restent significatifs. A postes et profils équivalents, les hommes perçoivent ainsi un salaire supérieur de 7 %. Il en résulte également que l’accès aux postes de management et de direction sont plus difficiles d’accès pour les femmes cadres que pour les hommes.

Les chiffres de l’Insee révèlent quant à eux qu’en 2021, le salaire moyen d’une femme, avec une présence moindre en entreprise, est inférieur de 24 % à celui d’un homme dans le secteur privé. Ce chiffre est ramené à 15 % pour une durée de travail identique.

Laure Declercq

 


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