« Sans le dessin, je ne serais plus avocate »


vendredi 22 août3 min
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Notre série "Ils ne font pas que du droit !"

Cet été, le JSS vous propose de partir à la rencontre de professionnels du droit dont le quotidien ne se résume pas qu’à la robe, à la rédaction d’actes ou au Code civil ! Artistes, sportifs ou musiciens… Découvrez une autre facette de ces passionnés à la double vie.
  • « Sans le dessin, je ne serais plus avocate »
  • SERIE (3/5). Le jour, Tiphaine Mary est avocate exerçant en droit de la famille. La nuit et sur ses pauses déjeuner, elle décline le dessin sous toutes ses formes : aquarelle, peinture à la bombe, bande dessinée, affiche, dessin et peinture sur photo, bois, céramique…  Sa robe et son crayon se sont toujours entremêlés : sans l’un, l’autre n’existerait pas. L’avocate-artiste a trouvé son équilibre entre les deux et jongle désormais aussi avec son mandat au Conseil de l’Ordre. 

    Ils ne font pas que du droit !

    Cet été, le JSS vous propose de partir à la rencontre de professionnels du droit dont le quotidien ne se résume pas qu’à la robe, à la rédaction d’actes ou au Code civil ! Artistes, sportifs ou musiciens… Découvrez une autre facette de ces passionnés à la double vie.

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    -      Article à paraître le 5/09/2025

    Un lundi d’août à dix heures tapantes, Tiphaine Mary arrive dans son cabinet dans le 17ème arrondissement de Paris. De retour de vacances, elle pose un Dr Pepper à la cerise à côté de son ordinateur et jette un regard aux quelques colis en carton arrivés pendant ses congés qui s’entassent dans son bureau. Elle en attrape un : « Ça doit être le Super Mario », croit-elle deviner. Bingo ! Elle dépose la figurine d’une cinquantaine de centimètres qu’elle s’attellera bientôt à peindre, près de ses robes d’avocate.

    Elle sort de son sac trois aimants destinés à enrichir sa collection de « beaux magnets », à laquelle contribuent ses proches et ses collègues. « C’est une vraie recherche, mais visiblement, tout le monde n’a pas compris le thème », lance Tiphaine Mary, un sourire en coin. Chaque été, elle revient au cabinet pendant le mois d’août, habituellement plutôt chargé en droit de la famille, son domaine d'exercice. Après un mois de juillet généralement calme, août est marqué par les changements de résidence dans les gardes alternées, souvent synonymes de passations mouvementées, parfois violentes, ou de référés « lorsque les parents ne s’entendent pas sur l’école où inscrire les enfants pour la rentrée ».

    « Des collaborations un peu compliquées »

    L’avocate de 35 ans, aux yeux bleus et courts cheveux blonds fait le tour de son bureau : ici encadrée, la première couverture de La semaine juridique pour laquelle elle a été rémunérée, là une statuette représentant la déesse de la justice appartenant à la consœur avec laquelle elle partage son bureau, cassée par mégarde par Tiphaine Mary. Elle l’a elle-même réparée façon kintsugi, une technique de réparation japonaise qui consiste à recoller les morceaux d’un objet avec de la laque et de la poudre d’or. Dans le bureau de la civiliste, s’expose un panorama de sa vaste palette artistique : aquarelle, peinture à la bombe, bande dessinée, dessin et peinture sur photo, bois ou céramique… Quelle que soit la technique, depuis le début, son art est étroitement entrelacé avec sa profession d’avocate. Pourtant, ni l’un ni l’autre ne se sont imposés comme une évidence.

    Dans un premier temps, Tiphaine Mary voulait être commissaire de police. Alors qu’elle est à la fac de droit, elle développe une maladie auto-immune. Elle peine à tenir un stylo, n’a pas encore de traitement adapté et son rêve de commissaire s’éloigne. Pendant son master, elle rencontre « une avocate géniale » qui lui montre la voie. « Je voulais aider les gens. Je me suis rendu compte que je pouvais le faire en étant avocate. A partir de ce moment-là, il n’y avait plus que ça qui comptait », se rappelle Tiphaine Mary. Le barreau en poche, elle enchaîne trois collaborations de deux ans dans une petite structure, une moyenne et dans un cabinet d’affaires. Financièrement comme moralement, ses débuts sont particulièrement éprouvants.

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