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Avec AFP. L’avocate médiatique, figure du barreau parisien, a été interpellée, à la suite d’une information judiciaire ouverte par le parquet de Créteil pour « altération de preuve » dans l’affaire Phillipe Caubère. « Des informations exclusivement à charge ont fuité dans la presse », dénonce la Conférence des avocats du barreau de Paris.
Dans un communiqué très remonté, la Conférence des avocats du barreau de Paris s’étonne de découvrir « dans les colonnes d’un grand quotidien » qu’une consœur a été placée en garde à vue et que des informations l’accablant de toute part ont été transmises à la presse.
Ce rebondissement majeur dans l’affaire Philippe Caubère a été révélée par le quotidien Le Monde. Mardi 7 octobre, l’ancienne avocate du comédien, Marie Dosé, a été interpellée à son domicile, et placé en garde à vue à Créteil, où elle a été entendue par la sûreté territoriale du Val-de-Marne, comme deux autres personnes : le frère et l’épouse de l’artiste.
Les interpellations font suite à l’ouverture d’une information judiciaire pour « altération de document ou objet concernant un crime ou un délit pour faire obstacle à la manifestation de la vérité », a confirmé le parquet de Créteil, sans donner davantage de précisions quant aux faits reprochés à l’avocate.
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Selon le quotidien Le Monde, Marie Dosé et les deux autres interpellés sont soupçonnées d’avoir fait disparaître un ordinateur personnel de Philippe Caubère, contenant des éléments possiblement compromettants pour le septuagénaire, mis en examen pour violences sexuelles.
Dans un communiqué publié le jour même, la Conférence des avocats du barreau de Paris a tenu à « exprimer son soutien » à l’avocate, « placée sous mesure de privation de liberté pour des faits sur lesquels elle est présumée innocente et remontant à plus de sept ans ».
Mais surtout, elle fustige les journalistes et leur « couverture médiatique instantanée ». « En livrant ces informations à la presse avec luxe détails, les auteurs de ces fuites ont oublié l’œuvre de justice pour lui préférer l’humiliation », taclent les avocats qui s’interrogent sur cette « volonté manifeste de pourfendre une avocate de la défense devant l’opinion publique ».
Et les secrétaires de la Conférence des barreaux de dénoncer la garde à vue, « mesure de contrainte exceptionnelle désormais quasi-systématique à l’instruction », à laquelle il faudrait préférer « des auditions libres » ou des « convocations ».
« La garde à vue ne peut devenir un réflexe procédural – et encore moins un instrument d’intimidation », conclut le communiqué.
« En justice comme en société, l’avocat n’a jamais autant été considéré comme le complice de ses clients », a déploré Marie Dosé dans un communiqué. Or, « malgré des conditions toujours plus difficiles pour les avocats, je n’ai fait qu’exercer mon métier comme je le fais depuis vingt-cinq ans : en respectant mon serment », s’est-elle défendue. L’avocate nie par ailleurs tous les faits qui lui sont reprochés.
L’appareil en question, perdu ou dissimulé, pourrait avoir été celui que le comédien utilisait lors de la première plainte pour viols le visant, déposé par une femme en 2018 pour des faits survenus en 2010.
Le parquet avait classé cette plainte sans suite en 2019, « aucun élément » ne permettant « de corroborer les déclarations de la plaignante sur l’absence de consentement ».
La plaignante, elle, avait été condamnée en septembre 2021 pour diffamation, condamnation incluant le versement de 1 000 euros « en réparation du préjudice moral » de l’artiste.
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