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La quasi-totalité sont des contraventions de 4e classe, en majorité liées aux restrictions liées aux déplacements et aux transports, révèlent des chiffres publiés fin novembre.
Entre mars 2020 et juillet
2022, 2 696 700 infractions aux règles instaurées dans le contexte de la
pandémie de Covid-19 ont été enregistrées par la police et la gendarmerie. Le
chiffre est issu d’une étude du SSMI, service statistique en charge de la sécurité
intérieure, publiée le 22 novembre.
Le régime juridique
d’exception lié à l’état d’urgence sanitaire avait été créé par la loi du 23
mars 2020 et abrogé par la loi du 30 juillet 2022 : durant cette période, 57 %
des infractions relevées l’ont été entre le premier confinement (avril 2020) et
décembre 2020. Par ailleurs, si une large majorité (79 %) est associée aux
restrictions liées aux déplacements et aux transports, cette part-là est passée
de 90 % du total des infractions Covid-19 durant les huit premiers mois à 55 %
au cours des 12 derniers mois.
98 % de contraventions de 4e
classe
S’agissant plus précisément
de la nature des infractions constatées, la quasi-totalité s’avèrent être des
contraventions de 4e classe (98 % des cas), sanctionnées d'une peine d'amende
forfaitaire de 135 euros, majorée le cas échéant. Les contraventions de 5e
classe sont en effet plus rares, avec 50 300 contraventions enregistrées, dont
47 % concernent des cas de rassemblements interdits.
7 000 délits ont quant à eux
été recensés, souvent des réitérations à plus de trois reprises d’infractions
Covid-19. Bien que les mis en cause soient en très grande majorité des hommes
(94 %), âgés de 18 à 29 ans (63 %), le SSMI note toutefois qu’en matière de
délits relatifs à l’usage et à la détention d’un faux passe sanitaire, la
répartition « est moins déséquilibrée que pour les autres délits, avec 40 %
de femmes ».
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La répartition est également
relativement marquée géographiquement. Parmi les départements, Paris est celui
comptant le plus d'infractions (116 pour 1 000 habitants), suivi de la
Seine-Saint-Denis, de la Guyane et des Pyrénées-Orientales, principalement dans
les communes situées le long des frontières avec l’Espagne et la principauté
d’Andorre - reliées aux axes routiers importants -, qui affichent des taux
largement supérieurs à la moyenne départementale.
Chronologie d’un régime
juridique d’exception
Pour rappel, c’est un décret
du 17 mars 2020 qui avait créé la première contravention réprimant la violation
des « mesures destinées à prévenir et limiter les conséquences des menaces
sanitaires graves sur la santé de la population », texte complété par un
décret du 25 mars 2020 venu ajouter des infractions liées aux interdictions de
déplacement, aux interdictions de rassemblement, aux ouvertures irrégulières
d’établissement et aux obligations portant sur les employeurs notamment.
À partir du 11 mai 2020, avec
la levée du confinement, le décret du 11 mai 2020, puis la circulaire du 14 mai
2020, avaient de leur côté fixé les nouvelles mesures générales de l’état
d’urgence sanitaire : port du masque obligatoire dans l’espace public et
limitation des rassemblements de plus de 10 personnes.
Bis repetita avec les
deuxième (du 30 octobre au 15 décembre) et troisième (du 3 avril au 3 mai)
confinements, accompagnés de mesures allégées, et du couvre-feu mis en place à
leur issue. Par la suite, la loi du 10 novembre 2021 portant diverses dispositions
de vigilance sanitaire et la loi du 22 janvier 2022 étaient venues renforcer
les outils de gestion de la crise sanitaire, notamment concernant l’utilisation
du passe sanitaire, puis du passe vaccinal.
Mais depuis le 30 juillet
2022, les dispositions du Code de la santé publique relatives à l'état
d'urgence sanitaire ainsi qu'au régime de gestion de la crise sanitaire sont
caduques : le Premier ministre ne peut ainsi plus décider d’un confinement ou
d’un couvre-feu « sans le vote d'une nouvelle loi par le Parlement ».
Bérengère
Margaritelli
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