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Ce 24 septembre 2024 marque le tricentenaire de la Bourse, née par arrêt royal en 1724. Occupant un temps
l’hôtel Nevers et d’autres sites parisiens avant de s’installer au Palais
Brongniart dans le 2e arrondissement de la capitale, la Bourse de
Paris a connu de nombreuses évolutions, telle que l’autorisation pour les
femmes d’entrer dans le bâtiment.
C’est un nouveau compte rond
pour la Bourse de Paris qui fête officiellement ce 24 septembre 2024, ses 300
ans d’existence !
Ancêtre de la « place
commune des marchands » instituée à Paris en 1563, celle qui est née par
un arrêt du Conseil d’État du roi le 24 septembre 1724, soit 184 ans après la
première Bourse de France à Lyon, a fait son petit bonhomme de chemin, mais a
toutefois connu plusieurs évolutions, à commencer par son emplacement.
Installée à l’hôtel de Nevers
dans le 2e arrondissement de Paris en 1724 dès son officialisation,
la Bourse de Paris s’établit ensuite dans une partie du Palais Mazarin (soit
l’actuelle galerie Vivienne), puis au Louvre, au Palais-Royal, et à l’intérieur
de l’église Notre-Dame-des-Victoires. Elle revient un temps au Palais-Royal
avant de s’installer en 1818 dans un bâtiment du couvent des
Filles-Saint-Thomas jusqu’en 1826.
La Bourse de Paris a déménagé de multiples fois, comme l'explique ce panneau posté à son entrée ©JSS
18 ans après la pose de la
première pierre décidée par Napoléon Ier du palais Brongniart, celui-ci
se voit inauguré le 6 novembre 1826 et devient le pied à terre permanent de La
Bourse de Paris deux jours plus tard et jusqu’en 2000.
Entre spéculation et modernisation
Avec cet arrêt de 1724, le
roi espérait rétablir un semblant d’ordre au sein de l’économie française,
bouleversée par l’effondrement du système de John Law et la ruine des
détenteurs de billets et d'actions. L’arrêt n’a toutefois pas l’effet escompté sur
l’agiotage, une pratique spéculative exercée par les agents de change, consistant
à conserver ou à s’accaparer des biens en comptant sur la hausse de leur prix.
En 1774, le
« parquet » réservé aux agents de change est mis en place à la Bourse
de Paris. Les cours doivent alors obligatoirement être criés. Les agents obtiennent
le monopole de leur activité en 1801, quand La Bourse est définitivement
officialisée.
Si le début du XIXe
siècle est marqué par la promulgation du Code de commerce, consacrant l’entrée
définitive de la finance en France, le milieu de ce siècle voit la Bourse de
Paris entrainée dans la grande spéculation sur les premiers chemins de fer. En
1840, plusieurs mines de charbon de Belgique deviennent les premières
entreprises industrielles à bénéficier d'une cotation officielle à la Bourse de
Paris. Les mines d’or d’Afrique sont à leur tour cotée dans les années 1890.
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l’hibernation après quatre années de sommeil
En 1967, l’interdiction faite
aux femmes d’accéder à La Bourse de Paris, au motif qu’elles auraient
activement participé aux émeutes ayant suivi la banqueroute de Law, est
supprimée, grâce à une modification, par le préfet de police, du règlement
intérieur de la Bourse de Paris. Jusqu’ici, elles avaient le droit d’y pénétrer
dans le cadre strict de visites guidées. Raymonde Charton, fondée de pouvoir
d'une banque en 1952, était d’ailleurs contrainte de demander une autorisation
pour pouvoir y exercer son métier.
Puis à l’approche de la fin
du XIXe siècle, la question de la modernisation se pose, du fait de
la recrudescence de la concurrence entre les places boursières internationales.
Les échanges à la criée disparaissent au profit de l’informatisation. Paris
inaugure le système CAC (cotation assistée en continu) qui permet la cotation
en continu, ainsi que la création du CAC 40 le 15 juin 1988. En janvier de
cette même année, la Compagnie des agents de change est dissoute au profit de
la Société des Bourses françaises (SBF). La modernisation s’accompagne
également de la création des marchés organisés de produits financiers dérivés
(MATIF et MONEP) et la dématérialisation des titres.
Après la mise en place du Nouveau
système de cotation (NSC) en 1990, la Bourse de Paris fusionne avec celles
d’Amsterdam et Bruxelles en 2000 pour former Euronext, où il est possible de
négocier des actions boursières, des obligations, des warrants, des certificats
et trackers.
Le Palais
Brongniart était aux couleurs des États-Unis lors des JO de Paris 2024 ©JSS
Depuis cette fusion, il
n’existe plus de bourse physique à Paris, mais le Palais Brongniart continue de
vivre au rythme d’événements divers, à l’instar de congrès, de défilés de mode,
d’expositions, et de conférences. Il a notamment accueilli la Team USA House
(l’équivalent du Club France pour les États-Unis) le temps des Jeux olympiques,
et s’est paré des couleurs du pays
Allison Vaslin
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