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Alors que la démolition du pavillon d’accueil actuel, pour le remplacer par un cube de verre, a été validée, l’association Sites & Monuments a lancé une pétition pour faire annuler ce projet, qui « briserait l’harmonie » de l’édifice.
Les travaux prévus à
l’Assemblée nationale pourraient-ils être empêchés ? Mi-juillet,
l’association de défense de patrimoine naturel bâti Sites & Monuments a
lancé une pétition pour demander le retrait « pur et simple »
du permis de construire déposé le 16 juin dernier par les dirigeants de
l’Assemblée. Permis qui prévoit la démolition de l’actuel pavillon d’entrée des
visiteurs, qui jouxte le bâtiment principal, pour le remplacer par un édifice
en verre de deux étages, simulant des colonnes.
« Ce cube de verre de
4 000 m² briserait l’harmonie et enlaidirait irrémédiablement l’ensemble
architectural formé par les colonnades de l’Assemblée et l’église de la
Madeleine », dénonce l’association dans le texte accompagnant sa
pétition. Au 15 juillet, la pétition avait recueilli 4 700 signatures.
Plus de 39 000
signatures ont aujourd’hui été récoltées pour faire cesser le projet, qui aurait
été voté « dans le plus grand des secrets ».
40 millions d’euros de
travaux
Pour Sites & Monuments,
« il serait inadmissible de porter atteinte à cette composition
caractérisée par sa pureté, sa minéralité, sa symétrie et son équilibre ».
D’autant que pour réaliser
l’opération, une enveloppe de 40 millions d’euros serait nécessaire, selon les
estimations de l’association, le coût n’ayant « évidemment pas été
dévoilé », pointe-t-elle.
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le déficit de financement
Une situation inacceptable
pour Sites & Monuments qui souligne qu’ « à l’heure où l'Etat
doit faire des économies et où le gouvernement sollicite les Français, le fait
pour l’Assemblée nationale de dégrader un bien commun par une dépense
somptuaire est incompréhensible ».
Des arguments qui ne sont pas
entendables, selon les questeurs de l’Assemblée nationale. « Il n’y a
pas vraiment d’intérêt à différer ce projet, car il n’est pas financé sur des
dotations de l’Etat, mais sur des réserves de l’Assemblée à 100 %, sans
emprunt », réagit ainsi dans Le Monde Christine Pirès Beaune,
députée (Parti socialiste) du Puy-de-Dôme, questeure de l’Assemblée. Brigitte
Klinkert, députée (Renaissance) du Haut-Rhin, complète, toujours dans Le
Monde : les architectes des bâtiments de France « ont été
consultés à chaque étape du projet » et celui-ci « respecte
le plan de sauvegarde et de mise en valeur » qui régit ce genre
de site patrimonial.
Le
bâtiment de l’Assemblée nationale s’inscrit dans le site patrimonial
remarquable (SPR) du 7e arrondissement de Paris, sur les rives de
Seine inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Du côté des signataires, la
colère est également palpable. Certains déplorent un « massacre »
du patrimoine ou s’interrogeant sur ce projet « laid »,
d’autres dénonçant des dépenses qui pourraient servir « à reverdir
Paris » ou encore à « améliorer l’énergétique des écoles ».
Allison
Vaslin
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