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Plus de 39 000 signatures contre le projet d’« enlaidissement » de l’Assemblée nationale


mardi 29 juillet2 min
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Alors que la démolition du pavillon d’accueil actuel, pour le remplacer par un cube de verre, a été validée, l’association Sites & Monuments a lancé une pétition pour faire annuler ce projet, qui « briserait l’harmonie » de l’édifice.

Les travaux prévus à l’Assemblée nationale pourraient-ils être empêchés ? Mi-juillet, l’association de défense de patrimoine naturel bâti Sites & Monuments a lancé une pétition pour demander le retrait « pur et simple » du permis de construire déposé le 16 juin dernier par les dirigeants de l’Assemblée. Permis qui prévoit la démolition de l’actuel pavillon d’entrée des visiteurs, qui jouxte le bâtiment principal, pour le remplacer par un édifice en verre de deux étages, simulant des colonnes.

« Ce cube de verre de 4 000 m² briserait l’harmonie et enlaidirait irrémédiablement l’ensemble architectural formé par les colonnades de l’Assemblée et l’église de la Madeleine », dénonce l’association dans le texte accompagnant sa pétition. Au 15 juillet, la pétition avait recueilli 4 700 signatures.

Plus de 39 000 signatures ont aujourd’hui été récoltées pour faire cesser le projet, qui aurait été voté « dans le plus grand des secrets ».

40 millions d’euros de travaux

Pour Sites & Monuments, « il serait inadmissible de porter atteinte à cette composition caractérisée par sa pureté, sa minéralité, sa symétrie et son équilibre ».

D’autant que pour réaliser l’opération, une enveloppe de 40 millions d’euros serait nécessaire, selon les estimations de l’association, le coût n’ayant « évidemment pas été dévoilé », pointe-t-elle.

Une situation inacceptable pour Sites & Monuments qui souligne qu’ « à l’heure où l'Etat doit faire des économies et où le gouvernement sollicite les Français, le fait pour l’Assemblée nationale de dégrader un bien commun par une dépense somptuaire est incompréhensible ».

Des arguments qui ne sont pas entendables, selon les questeurs de l’Assemblée nationale. « Il n’y a pas vraiment d’intérêt à différer ce projet, car il n’est pas financé sur des dotations de l’Etat, mais sur des réserves de l’Assemblée à 100 %, sans emprunt », réagit ainsi dans Le Monde Christine Pirès Beaune, députée (Parti socialiste) du Puy-de-Dôme, questeure de l’Assemblée. Brigitte Klinkert, députée (Renaissance) du Haut-Rhin, complète, toujours dans Le Monde : les architectes des bâtiments de France « ont été consultés à chaque étape du projet » et celui-ci « respecte le plan de sauvegarde et de mise en valeur » qui régit ce genre de site patrimonial.

Le bâtiment de l’Assemblée nationale s’inscrit dans le site patrimonial remarquable (SPR) du 7e arrondissement de Paris, sur les rives de Seine inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO.

Du côté des signataires, la colère est également palpable. Certains déplorent un « massacre » du patrimoine ou s’interrogeant sur ce projet « laid », d’autres dénonçant des dépenses qui pourraient servir « à reverdir Paris » ou encore à « améliorer l’énergétique des écoles ».

Allison Vaslin


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