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Un
colloque reviendra sur les évolutions de la justice pénale le long de l’affaire
concernant le collaborationniste condamné à mort par contumace, avant d’être gracié
puis condamné à perpétuité pour crimes contre l’humanité.
La
cour d’appel de Versailles organise le 11 octobre prochain un colloque consacré
au procès de Paul Touvier, collaborationniste du régime du Vichy condamné à port
par contumace en 1946 par la cour de justice de Lyon, puis de nouveau condamné,
après une grâce présidentielle, cette fois à perpétuité pour crime contre l’humanité.
L’événement,
qui fait suite à un premier colloque s’étant tenu le 3 octobre dernier aux
archives nationales de Paris, retracera le parcours de Paul Touvier de sa fuite
et sa double condamnation à mort par contumace à son dernier procès l’ayant
envoyé en prison à perpétuité.
Dans
la matinée, une première partie reviendra sur le processus judiciaire durant la
fuite de Touvier. Les procureurs généraux honoraires Marc Robert et
Jean-Olivier Viout, anciens avocats généraux lors de procès de grands criminels
de guerre, respectivement Maurice Papon et Klaus Barbie, feront le lien entre ces
trois acteurs de l’antisémitisme durant la Seconde Guerre mondiale. Le
conseiller à la Cour de cassation Olivier Echappe abordera quant à lui les
protections accordées à Paul Touvier par plusieurs ecclésiastiques, révélées
par le Canard enchainé en 1989 puis confirmées par un rapport d’une commission
présidée par l’historien René Remond en 1993.
Le
début d’après-midi se concentrera sur le dernier procès de Touvier pour crime
contre l’humanité. L’ancien juge d’instruction Jean-Paul Getti, chargé de l’enquête
visant à retrouver Touvier, reviendra sur la traque menée par la police judiciaire
puis par la gendarmerie. Jacques Chollet, l’un des deux avocats généraux lors du
procès, évoquera lui les réquisitions qu’il a formulées. L’avocat de Paul
Touvier, Jacques Tremolet de Villiers, sera également de la partie, pour raconter
comment il a assuré sa défense.
La
dernière partie du colloque abordera les grands principes de la loi pénale
utilisés dans l’affaire Touvier : contumace, notion de crimes contre l’humanité,
droit de grâce et prescription.
La
contumace d’abord, utilisée pour condamner à mort par deux fois Paul Touvier en
1946 et 1947. Cette notion sera abordée par Claire Bouglé, maître de conférences
à l’université de Versailles – Saint-Quentin-en-Yvelines.
Les
crimes contre l’humanité ensuite, contre lesquels a été accusé Paul Touvier dès
1973.
Les évolutions de ce chef d’accusation au cours du temps seront expliquées par Didier Rebut, professeur à l’Université Paris
Panthéon-Assas et directeur de l’Institut de criminologie et de droit pénal de
Paris.
À
lire aussi : À
la rentrée de la Conférence du barreau de Versailles, Raphaël Mayet plaide pour
« une vision à long terme » pour la justice
Le
droit de grâce, dont a bénéficié Touvier en 1971 grâce à une décision de
Georges Pompidou, sera également abordé, toujours sous l’œil de Didier Rebut.
Enfin
Maud Lena, rédactrice en chef de l’AJ Pénal, reviendra sur l’idée de prescription,
un temps invoquée pour les crimes contre l’humanité, avant qu’une décision de la
Cour de cassation ne déclare ce chef d’accusation imprescriptible.
L’inscription
est obligatoire et toujours possible via
ce lien.
Alexis Duvauchelle
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