Seine-Saint-Denis : un réseau de blanchiment d’argent démantelé

Le parquet de Bobigny a récemment achevé une enquête révélant deux plateformes de blanchiment d’argent, avec des flux financiers totalisant 27 millions d’euros et qui impliquent plus de 14 sociétés. Quatre personnes mises en cause comparaîtront en février 2025.
27 millions d’euros. C’est le
montant des flux financiers démantelés lors d’une enquête sur un réseau de
blanchiment d’argent en Seine-Saint-Denis, a annoncé le procureur de la
République, Éric Mathais, dans un post publié sur LinkedIn le 10 décembre 2024. Après
une longue période d’investigation, le parquet de Bobigny a mis au grand jour
une affaire impliquant deux plateformes de blanchiment d’argent associées à 14
sociétés. Entre 2021 et 2024, ces structures auraient permis de détourner près
de 27 millions d’euros via des transactions incluant des paiements en espèces,
l’achat de véhicules de luxe et même des objets d’art.
Le procureur a également
précisé que l’origine des fonds provenait principalement d'espèces issues du
Centre international de commerce de gros France-Asie (Cifa) à Aubervilliers. Un
centre situé entre le Stade de France et la Porte de la Chapelle, qui abrite
plus de 250 boutiques de grossistes spécialisés dans le prêt-à-porter.
D’ailleurs, ce lieu est déjà bien
connu pour son implication dans plusieurs affaires, notamment en mars 2024, où
deux complices de narcotrafiquants, ainsi que douze grossistes et cinq
intermédiaires travaillant au Cifa, avaient été accusés en 2015 de blanchir
l’argent issu du trafic de cannabis. Ces derniers avaient été condamnés à des
peines de prison allant de six mois à cinq ans, accompagnées d’amendes
totalisant 1,7 million d’euros et à la confiscation de plus de 700 000 euros.
1 million d’euros de saisies
et quatre personnes mises en cause
Dans les faits, quatre
personnes ont été mises en cause et sont actuellement placées sous contrôle
judiciaire avec des mesures strictes. Cela inclut une interdiction de quitter
le territoire et la remise de leurs passeports, une interdiction de contact entre
elles, ainsi que des cautionnements allant de 50 000 jusqu’à 100 000 euros.
Des saisies importantes ont
également été effectuées, comme l’a détaillé Éric Mathais. Parmi elles, on
trouve : « un pavillon d’une valeur estimée à 430 000 euros, une BMW X5
évaluée à 100 000 euros, des montres de luxe, de la maroquinerie, ainsi que des
saisies bancaires s’élevant à 310 000 euros et 50 000 euros en numéraire ».
Le total des saisies avoisine ainsi le million d’euros. L’audience des prévenus
est prévue pour février 2025. En ce qui concerne l’infraction de blanchiment
d’argent, l’article 324-1 du Code pénal prévoit une peine de 5 ans
d’emprisonnement et une amende de 375 000 euros. Cette sanction peut être
alourdie dans certains cas, notamment lorsque le délit est commis en bande
organisée, avec des peines pouvant aller jusqu’à 10 ans d’emprisonnement et 750
000 euros d’amende.
Pour celui qui a également
occupé le poste de directeur adjoint des affaires criminelles et des grâces au
ministère de la Justice de 2011 à 2014, cette affaire illustre la stratégie du
parquet de Bobigny. Selon lui, « cela démontre l’efficacité des enquêtes
financières, menées par des services spécialisés, en l’occurrence la brigade de
recherches et d’investigations financières de la DPJPP, sous la direction de la
division des affaires économiques et financières (DAEF) du parquet de Bobigny.
Nous ciblons à la fois les flux monétaires et leurs bénéficiaires ».
Romain
Tardino
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