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Dénonçant des conditions d'accueil contraires aux besoins fondamentaux,
Isabelle Santiago appelle le gouvernement à agir « urgemment »,
et demande un meilleur taux d’encadrement des professionnels y travaillant.
Un mois après le lancement à
l’Assemblée nationale de la commission d’enquête sur les manquements des
politiques de protection de l’enfance, la rapporteure des travaux et députée du
Val-de-Marne Isabelle Santiago tire la sonnette d’alarme : « Nous
ne pouvons pas attendre que la commission d’enquête termine ses travaux !
Il faut agir vite », clame-t-elle dans un communiqué.
En effet, après une visite le
24 mai dernier d’une pouponnière dans le Puy-de-Dôme, la députée a pu constater
que la structure faisait face « à un sureffectif chronique [d’enfants]
depuis quatre ans ». Une visite qui « en dit long »
et qui n’est malheureusement pas un cas isolé, pointe Isabelle Santiago.
Les besoins fondamentaux de
ces enfants bafoués
C’est d’ailleurs tout l’objet d’un courrier de la députée adressé à la ministre déléguée à l’Enfance, la Jeunesse et aux Familles Sarah El Haïry, dans lequel elle l’appelle « à agir urgemment ». Car bien que des professionnels qualifiés accueillent et gardent les enfants de moins de trois ans jour et nuit, placés sur ordonnance judiciaire faute de bénéficier d’un placement familial surveillé, les taux d’encadrement de ces enfants sont « bien trop faibles ». Ces structures observent par ailleurs une augmentation récente des placements dès le plus jeune âge, ce que condamne la députée : « Au lieu de protéger ces enfants, la République en est réduite à les “gérer” sans égard pour leurs besoins fondamentaux » peut-on lire dans son communiqué.
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Pour Isabelle Santiago,
« la façon dont nous nous occupons des jeunes enfants, les plus
vulnérables, dit quelque chose de notre société. En l’état, il n’y a pas
d’autres mots que ceux de faillite morale collective. »
Viser la même ambition que
Simone Veil
Et le résultat de toutes ces problématiques « est sans appel », avec une détresse psychique des bébés et jeunes enfants concernés, et un retour du syndrome d’hospitalisme en France contre lequel Simone Veil, alors ministre chargée des affaires sociales, avait pourtant essayé de lutter, avec le lancement de l’« Opération Pouponnières » en 1980. L’idée était de remplacer l’ancêtre des pouponnières par une structure où les besoins affectifs étaient également pris en compte. Un « courage politique » ayant initié « un tournant qui irrigue toujours aujourd’hui notre politique publique », explique Isabelle Santiago qui ajoute : « Nous devons viser cette même ambition. »
Pour y parvenir, la députée donc « demande
la mise en place urgente d’un plan pouponnière avec une mesure immédiate »,
celle de réviser le décret de 1974 relatif à la règlementation de ces
structures, et réformer en profondeur les normes qui les régissent, « à
l’aune des connaissances sur le développement des enfants ».
Autre doléance,
l’instauration d’un taux d’encadrement d’un adulte pour trois enfants le jour,
et d’un adulte pour cinq enfants la nuit. Car la santé de ces enfants, « leur
bien-être et leur avenir se jouent dès maintenant », conclut Isabelle
Santiago dans son communiqué.
Allison
Vaslin
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