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Engagée le 24 octobre, cette action contentieuse vise à faire annuler la qualification - actée par un arrêté préfectoral de mai dernier – d’« intérêt général » rattachée au projet de prison dans la commune noiséenne.
La « guérilla
juridique » contre le projet de construction d’une prison à Noiseau
est officiellement lancée. Le 24 octobre dernier, le département du
Val-de-Marne a engagé un recours contentieux contre l’arrêté préfectoral du 18
mai 2024, a informé le département dans un communiqué du même jour.
Cette décision prise au
printemps dernier était venue qualifier le projet d’établissement pénitentiaire
sur le territoire des communes de Noiseau et de la Queue-en-Brie de « projet
d’intérêt général » (PIG), rendant plus difficile, pour les autorités
locales décentralisées, tout obstacle à sa mise en œuvre.
À lire aussi : Réinsertion : « Quand quelqu’un arrive en prison
pour un délit, il ne faut pas tout de suite s’occuper de sa sortie »
Comme le précise le
département, cette action juridique fait suite à un premier recours gracieux
contre ledit arrêté, déposé en juillet 2024 puis rejeté le 5 septembre par le
préfecture du Val-de-Marne. Elle suit également « de 10 jours
l'adoption par l'assemblée départementale du PPAEN qui sanctuarise le site
prévu pour accueillir cet établissement pénitentiaire », un plan pour
lutter contre le phénomène de pression urbaine notamment, a de son côté expliqué
le maire de Noiseau, qui juge l’arrêté du 18 mai de « véritable 49.3 en urbanisme ».
Avec ce recours contentieux,
le département demande ainsi au tribunal administratif l’annulation de l’arrêté
du 18 mai 2024 qui, selon lui, irait à l’encontre des politiques
environnementales.
Deux prisons dans le même
département, c’est non
Pour réfuter la qualification
de PIG, le département du Val-de-Marne fait valoir qu’une concertation publique
d’un mois, ouverte le 26 février 2024, a « traduit une large opposition »
au projet, ce alors même qu’aucun bilan n’a été produit à l’issue de la
concertation, pointait en mai dernier le maire de Noiseau.
Le département se dit
également inquiet de l’impact que pourrait avoir ce projet sur les terres
agricoles et sur l’environnement dans lequel il serait implanté, alors que la
loi climat et résilience fixe l’objectif du Zéro Artificialisation Nette (ZAN)
à horizon 2050. Au final, se sont « plusieurs milliers de tonnes de
béton en lieu et place des espaces naturels et agricoles » qui
pourraient recouvrir les terres convoitées.
Par ailleurs, martèle le
département, plutôt que de construire une seconde prison sur son territoire qui
abrite déjà le deuxième plus grand établissement pénitentiaire de France à
Fresnes, la priorité de l’État devrait d’abord être donnée à la réhabilitation
de cette prison de 1 338 places, dont les travaux de rénovation ont été
« promis de longue date », estime-t-il.
Pour la maire de Noiseau, une
chose est sûre : « Tant que la première pierre n'est pas posée,
tous les espoirs sont permis. Nous ferons tout ce qui est légalement possible
pour éviter le pire à Noiseau ! »
Allison
Vaslin
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