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C’est déjà la rentrée : rien de mieux qu’un petit tour chez le coiffeur pour se remettre en beauté. Tour d’horizon du salon de coiffure et de ses accessoires du XIXe siècle à aujourd’hui, à travers les titres de propriété industrielle conservés par l’Institut national de la propriété industrielle (INPI).
Les salons de coiffure n’apparaissent qu’à la fin du XIXe siècle : l’histoire retient l’année 1888 comme l’ouverture du premier salon de coiffure dans la ville américaine de Rochester. C’est une révolution : coiffer les femmes dans une boutique dédiée alors que se faire coiffer en public était jusqu’alors jugé indécent. Les hommes pouvaient déjà bénéficier de soins chez les barbiers en ville, mais pour les femmes, il était de mise que ce soit la servante qui s’en occupe. Toutefois, il faut attendre le début du XXe siècle pour que les salons s’ouvrent massivement aux femmes.
Pour autant, les inventeurs s’intéressent très tôt à la question des cheveux – et spécialement des cheveux des femmes, des coiffures élégantes et du matériel adapté pour sécher, friser, boucler, bref, coiffer les cheveux. On compte ainsi plus de 900 brevets d’invention relatifs aux cheveux, à la coiffure et aux soins capillaires entre 1804 et 1901. Question cheveux, toutes les problématiques sont abordées : chute de cheveux, implantation, coloration, toupets et perruques, épingles, coiffures toujours plus élaborées et élégance à toute épreuve.
Le terme « coiffure » désigne alors aussi bien les arrangements des cheveux que les coiffes et autres chapeaux. En effet, le XIXe siècle est également celui qui voit l’élaboration de coiffures toujours plus élégantes et sophistiquées. C’est le cas par exemple du brevet d’invention déposé par Blaise Bontems en 1868 pour une application des oiseaux et des papillons mouvants aux parures et aux coiffures de dames, etc. L’inventeur prévoit, par un petit moteur, de faire bouger les ailes des papillons et des oiseaux posés sur les coiffures.
En France, l’équipement du salon de coiffure occupe aussi largement les esprits inventifs, qu’il s’agisse d’un mobilier adapté ou d’accessoires novateurs et perfectionnés pour coiffer. Ainsi, en 1863, Richard Thomas dépose un brevet d’invention pour des perfectionnements dans les appareils à onduler les cheveux : un ancêtre du fer à friser avec deux plaques métalliques ondulées et chauffées dans lesquelles les cheveux sont pincés.
Deux ans plus tard, en 1865, Charles Edward Bryant et Samuel Middleton déposent un brevet d’invention de 15 ans pour un appareil servant à brosser les cheveux. Le dispositif n’est pas banal : au-dessus, à côté ou derrière une chaise mobile, les inventeurs prévoient de placer un rouleau pour le brossage des cheveux. Un dispositif de pédale met en mouvement la brosse, l’opérateur n’a plus qu’à diriger la brosse au-dessus de la tête à coiffer.
L’inventeur Joseph Vibert prévoit en 1892 une sorte de sèche-cheveux qu’il appelle nouveau séchoir capillaire à cuvette : un autre équipement du salon de coiffure. Il précise : « la présente demande de brevet a pour but de me garantir un nouvel appareil pour coiffeur, destiné au lavage et au séchage des cheveux d’hommes et spécialement de femmes. Comme, dans la pratique, il convient de diminuer autant que possible le nombre d’appareils encombrants, cela aussi bien pour les cabinets de coiffeurs, que chez les particuliers, j’ai imaginé de réunir en un seul appareil la cuvette qui sert à laver et à nettoyer les cheveux et le séchoir qui sert à enlever toute trace d’humidité ». La planche représente ainsi, à gauche, une femme se faisant laver les cheveux avec la cuvette disposée en dessous, et à droite, le dispositif de séchage. Il s’agit là d’un ancêtre du casque sèche-cheveux, bien connu de tous, déposé par Calor ou Moulinex dans les années 1960. Le début du XXe siècle verra quant à lui de nombreux dépôts pour des fauteuils de salon de coiffure adaptés pour les femmes ou pour les hommes, souvent orientables et inclinables.
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