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La
profession d’avocat est forte en symboles. Elle obéit à des règles
déontologiques strictes régies principalement par la loi du 31 décembre 1971,
le décret du 27 novembre 1991 et le décret du 12 juillet 2005 modifiés. Après
de longues études, l’avocat prête serment.
« Prêter serment, c’est mettre son âme en
péril. Ne faites jamais un serment à moins d’être capables de mourir plutôt que
de vous parjurer » prévenait l’écrivain Ken Follett.
De
nombreuses professions réglementées exigent un serment. Les médecins, et même
les postiers ont le leur. Cette promesse solennelle engage la personne qui la
proclame à la respecter, au risque de se voir très sévèrement sanctionné.
Le
serment représente une sorte de graal pour l’avocat, qui le prononce quand
enfin, il « entre » dans la profession, à l’issue de nombreuses
années d’un dur labeur, le nez plongé dans ses livres de droit. Mais le serment
des avocats dépasse le rite. Il est non seulement le fondement déontologique de
la profession, mais aussi l’héritier d’une histoire vieille de plus de sept
cents ans.
Des origines
religieuses
En
effet, l’existence de ce serment remonte au droit romain. Dans le titre I du
livre III du Code de Justinien, se trouve précisé que l’avocat « doit prêter serment sur les évangiles, ne
rien négliger pour la défense de son client et ne point se charger d’une cause
reconnue comme mauvaise ». Ce principe est reconnu par la suite dans
l’ordonnance du 23 octobre 1274 de Philippe III le Hardi qui reprend ces
quelques principes fondateurs de ce qui constitue aujourd’hui le credo des
avocats.
Au
XVIIIème siècle, les avocats jurent toujours sur l’évangile à la différence que
celui-ci leur est tendu des mains du Président du Parlement. Le serment quitte
donc le domaine exclusivement religieux pour devenir aussi politique.
En
1790, après la Révolution française, le barreau disparait. Le serment ne
réapparaitra qu’en 1804, sous le Consulat, alors que l’ensemble de la
réglementation de la profession subie une réforme. Un serment Consulaire nait alors
de la loi du 13 mars 1804. Son essence même perdurera, de modifications en
modifications, pendant près de deux cents ans. Toujours loin de l’actuel
serment, la promesse prononcée par les avocats en 1804 s’en rapproche toutefois
peu à peu. A cette époque, le jeune futur avocat doit promettre « obéissance aux constitutions de l’Empire et
fidélité à l’Empereur ».
Bien que de nombreuses fois modifié, le serment consulaire sera conservé des siècles durant. En 1971, lors d’une nouvelle réforme de la profession, on ... [Pour accéder à la suite de l'article, vous pouvez commander un exemplaire du numéro n°57 dans lequel il est parût].
Marie-Stéphanie Servos
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